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La filière foie gras du Sud-Ouest part à la reconquête des consommateurs

Amputé de 25% de sa production en 2016 suite au douloureux épisode de l’influenza aviaire, qui a induit un vide sanitaire sans précédent dans le Sud-Ouest et des nouvelles règles de biosécurité, le Cifog annonce une légère hausse des prix à la consommation pour les fêtes de fin d’année, mais espère finir cette année particulièrement éprouvante sur une note enfin positive.

file-La période de vide sanitaire achevée, les producteurs ont relancé leur outil de travail, mais avec de nouvelles contraintes, fruits des règles de biosécurité.
La période de vide sanitaire achevée, les producteurs ont relancé leur outil de travail, mais avec de nouvelles contraintes, fruits des règles de biosécurité.

L’interprofession du foie gras (Cifog) a annoncé, lors d’une conférence de presse le 20 octobre dernier, qu’elle s’attend à une hausse de 40 centimes par tranche (environ 40 grammes) du prix du foie gras pour les fêtes de fin d’année. Ces fêtes marqueront la fin d’une année aussi éprouvante qu’exceptionnelle pour la profession: la crise d’influenza aviaire qui a touché le Sud-Ouest de la France était sans précédent par son ampleur (dix-huit départements touchés) et par la mesure inédite prise par le gouvernement, un vide sanitaire de quatre mois dans la zone concernée.

Durant cette conférence de presse traditionnelle, organisée avant les fêtes, le Cifog s’est voulu rassurant, notamment vis-à-vis du consommateur à qui il promet «une hausse imperceptible». Cette hausse du prix s’explique par deux facteurs: le vide sanitaire qui a amputé la production et les nouvelles règles de biosécurité qui ont augmenté les coûts et diminué les capacités de production. «C’est le prix de la qualité sanitaire, a déclaré le président du Cifog, Christophe Barrailh. Les mesures de biosécurité imposent des investissements dans les exploitations agricoles, comme la construction de nouveaux bâtiments».

Revalorisations pour les producteurs

La production 2016 devrait ainsi baisser de 25%, soit neuf millions de canards produits en moins, ce qui aura pour effet de diminuer la production mondiale de 15%. En 2017, la production française ne devrait pas retrouver son niveau de 2015, estime Christophe Barrailh, justement à cause de la réduction des capacités de production de chaque élevage (liée principalement à la conduite en bande unique). Le Cifog estime que le passage en bande unique entraînera une chute de production de 750.000 canards en 2016.

En contrepartie de cette baisse, les producteurs ont demandé, en cours d’année, des revalorisations aux industriels. Responsable de la filière foie gras à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques et productrice de canards prêts à gaver pour l’entreprise Les Délices d’Auzan, Évelyne Revel a par exemple obtenu une revalorisation de 45 cents par canard, pour compenser une perte de sa capacité de production de 2000 canards sur 30.000. Concernant les volumes, des clauses auraient toutefois été ajoutées par les industriels en cas de nouvelle crise sanitaire.

Les concurrents se sont engoufrés dans la brèche

La production française 2016 va diminuer, et sa balance commerciale aussi. Elle a déjà baissé de 18,70 millions d’euros sur le premier semestre 2016, à -2,7 millions d’euros. Les importations ont augmenté de 10,9 millions d’euros et les exportations ont baissé de 7,8 millions d’euros. Les principaux concurrents de la France restent la Bulgarie et la Hongrie, qui ont profité de l’absence de l’Hexagone à l’étranger, expliquent les professionnels, notamment au Japon, où les Hongrois représentent déjà 50% des volumes dans une année normale.

Les professionnels sont toujours dans l’attente du statut indemne de la France, sésame pour l’export vers de nombreux pays tiers. Si aucun cas de grippe aviaire ne se déclare à nouveau, la France pourrait le retrouver début janvier. Toutefois, le Cifog ne prévoit pas un retour opérationnel des exportations, notamment vers le Japon, avant mars-avril.

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