La FNSEA et JA lancent leur projet en vue des élections aux chambres d’agriculture
À quatre mois des élections aux chambres d’agriculture qui se dérouleront en janvier 2019, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont présenté le 18 septembre leur projet de campagne. Dans un contexte compliqué pour l’agriculture, les deux organisations conjuguent leurs forces pour accompagner tous les agriculteurs de façon pragmatique et ambitieuse, comme le traduit leur slogan, «Avançons ensemble les pieds sur terre».
«Pendant ces six ans, nous n’avons pas été passifs !», a rappelé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors de la présentation du projet commun FNSEA/JA pour les élections aux chambres d’agriculture, le 18 septembre. Majoritaires aux dernières élections, les deux syndicats entendent le rester et améliorer leur score en janvier 2019 pour conserver leur légitimité et continuer à défendre leur vision auprès des pouvoirs publics. D’autant plus que «le contexte est compliqué», entre les intempéries, les crises économiques, et les attentes sociétales, une tendance qui s’est accélérée depuis six ans, estime la présidente de la FNSEA.
Face à ces défis, l’objectif de la FNSEA et de JA est donc de faire en sorte que «tous les agriculteurs aient les outils pour s’adapter aux changements», a ajouté Jérémy Decerle, président de Jeunes Agriculteurs. Pour ce dernier, c’est bien grâce à des «politiques plus cohérentes» que l’on pourra «regagner des agriculteurs». Un slogan commun, «Avançons ensemble les pieds sur terre», résume cette ambition d’aller de l’avant tout en restant réaliste et pragmatique quant à l’ampleur de la tâche. Leurs réseaux ancrés localement constituent par ailleurs une véritable force pour agir concrètement, en proximité avec les agriculteurs sur l’ensemble du territoire.
Être constructifs
Le projet se veut «l’expression des agriculteurs» pour «répondre à leurs attentes», a précisé de son côté Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Il s’articule autour de cinq grands axes : une agriculture attractive, une agriculture de progrès, une agriculture reconnectée avec la société, une agriculture au cœur du projet européen, et une agriculture de projets pour la vitalité économique des territoires.
Tenants d’un syndicalisme de solutions, les deux organisations mettent aussi en avant un «syndicalisme de projets» : «nous sommes toujours facilitateurs pour que des projets puissent voir le jour», rappelle Christiane Lambert. «Nous, on construit un projet sur ce qu’on veut, pas en critiquant celui des autres, c’est ce qui nous différencie !», assène Samuel Vandaele, secrétaire général de JA.
Ce dynamisme autour des projets sur le territoire, c’est d’ailleurs ce qui donne aux jeunes agriculteurs l’envie de s’engager, poursuit le secrétaire général de JA. «Avec des projets de plus en plus diversifiés, c’est important d’avoir une diversité de représentants», ajoute-t-il. Selon Jérôme Despey, le taux de renouvellement des candidats avoisinerait les 35%, avec «une dynamique par rapport à l’engagement des agricultrices», un point positif pour être «au plus près de la représentativité de l’agriculture», précise-t-il.
En plus d’augmenter leur score, la FNSEA et JA souhaitent améliorer le taux de participation des agriculteurs : au-delà d’un enjeu de représentativité, il s’agit également de réaffirmer le rôle des corps intermédiaires face à un Président de la République qui a tendance à minimiser leur poids.
Les cinq axes du projet FNSEA/JAPour «redonner une ambition claire à l’agriculture française» et «promouvoir des politiques agricoles cohérentes à son service», la FNSEA et Jeunes agriculteurs ont élaboré un projet commun en cinq axes. Le premier, une agriculture attractive, entend améliorer l’installation des jeunes, la transmission et les leviers d’investissement, pour enrayer le déclin du nombre d’agriculteurs.
Le deuxième axe vise à promouvoir une agriculture de progrès, réunissant toutes les solutions pour permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail. L’axe 3 a pour objectif de reconnecter l’agriculture avec la société, dans un contexte où les attentes sociétales en matière de protection de l’environnement, de bien-être animal, de durabilité sont de plus en plus fortes : il faut donc valoriser les contributions apportées par l’agriculture à la société, «faire preuve de pédagogie», et «faire cesser la déconsidération récurrente de l’activité agricole, qui mine le moral des agriculteurs». L’axe 4 concerne la politique agricole européenne, qui doit rester commune, ambitieuse, avec un budget à la hauteur des enjeux. Enfin, le dernier axe est celui de la vitalité économique des territoires. |