La FNSEA présente ses 30 propositions pour les prochaines échéances électorales
Battre le fer tant qu’il est chaud. Voilà comment résumer l’intervention de Christiane Lambert qui entend faire de l’élection présidentielle, des législatives et de la présidence française de l’UE non seulement une caisse de résonance mais aussi un tremplin pour l’agriculture et toute la filière agroalimentaire.
À travers sa plateforme de 30 propositions réparties en six grands dossiers (, la FNSEA entend jouer un rôle majeur pour redonner à l’agriculture toute sa vitalité et sa place au sein de l’économie et de la société. Le syndicat souhaite, dans l’enfilade de ces événements politiques, «mettre en avant le modèle agricole français et le faire partager», a ajouté Christiane Lambert.
La présidente de la FNSEA, qui prône la croissance de l’agriculture ainsi que l’harmonisation des règles européennes, entend que les candidats à l’élection présidentielle aient une réelle ambition pour l’agriculture française et européenne et qu’ils se positionnent clairement sur différents sujets.
Accès au foncier
À commencer par la loi sur le foncier. Cette dernière, promise par Emmanuel Macron, n’a pas pu aboutir en raison d’un calendrier parlementaire surchargé. Si cette loi initiée par le député Jean-Bernard Sempastous (LREM, Hautes-Pyrénées) permet de contrôler les mutations de parts de sociétés conduisant à des agrandissements excessifs, le syndicat majoritaire attend toujours de pied ferme une grande loi foncière pour le prochain quinquennat. Il faut une loi qui «permette l’accès au foncier pour les jeunes agriculteurs, qui encourage les propriétaires à mettre en location leurs terres à des agriculteurs professionnels», a souligné Henri Bies-Péré, deuxième vice-président de la FNSEA.
De même, la FNSEA souhaite-t-elle que le chèque alimentaire devienne une réalité, non seulement pour lutter contre la précarité mais aussi pour permettre aux Français d’avoir une alimentation de qualité. Cependant, cette idée reste dans les cartons. Christiane Lambert a profité de ce sujet pour lancer une pique contre Michel-Édouard Leclerc. Interrogé le matin même sur RMC/BFMTV, il a indiqué avoir bloqué le prix de sa baguette de 250 grammes à 0,29 euro l’unité.
«C’est insultant», s’est emportée la présidente de la FNSEA, indiquant avoir du mal à comprendre la stratégie du grand distributeur à «ainsi tirer les prix vers le bas» quand, dans le même temps, «le consommateur demande des produits premium.» Elle subodore qu’en bout de chaîne, ce sont les agriculteurs qui doivent être mal rémunérés. «Après huit années de déflation alimentaire continue, ce sont les chiffres d’affaires de la grande distribution qui vont grossir», a-t-elle ajouté.
Lever les verrous
La FNSEA attend aussi les candidats sur le volet de la transition agroécologique. «Nous voulons faire de l’agriculture, le premier fournisseur d’énergies renouvelables en 2030, que ce soit dans le domaine de la méthanisation, des biocarburants, de l’agrivoltaïsme…», a affirmé Henri Bies-Péré. Ce qui suppose d’accélérer la transition bas carbone de l’agriculture, «en étendant le financement public d’un diagnostic carbone à toutes les exploitations agricoles d’ici 2025 et d’accompagner les investissements et le conseil aux agriculteurs vers des pratiques agroécologiques.»
«Force est de constater que l’agriculture semble être en mesure de retrouver sa place dans la société française avec une mission lisible et clairement affichée : produire pour nourrir la population tout en contribuant à lutter contre le réchauffement climatique», insiste le syndicat.
Il faut noter que les candidats à la présidentielle plancheront le 31 mars, sous un format Grand Oral, devant plus de 1.000 responsables agricoles. Seuls les candidats qui auront recueilli plus de 5% des intentions de vote dans les sondages seront invités à participer à ce grand oral.