La formation, outil d'adaptation incontournable
Vendredi 19 novembre, le Fonds de formation des entrepreneurs du vivant (Vivea) proposait aux responsables professionnels de ses comités d'Aquitaine et aux élus des organisations agricoles régionales, une journée à Haut-Mauco (Landes), dans les locaux de Maisadour.
Jacques Weill (à droite sur la photo) est persuadé que le développement durable constitue une excellente opportunité de réconcilier les Français avec leur agriculture. «Â Il faut transformer les contraintes environnementales en atout commercial ». © D.
La rencontre, organisée avec le soutien du fonds social européen (FSE), se donnait pour objectif de mettre en oeuvre un plan territorial de formation en Aquitaine pour aider les agriculteurs à faire face aux fortes mutations économiques qu'ils vivent.
Après une matinée consacrée à une présentation des grands bouleversements dans l'agriculture, les participants ont donc planché sur les formations à mettre en place. « Nous devons réfléchir à l'accompagnement de nos pairs dans les nouveaux défis qui les attendent » a rappelé en introduction Jean-Luc Blanc Simon, président du comité Vivea des Landes.
Bàtir une croissance économique différente
En introduction de son exposé sur les mutations économiques en agriculture, l'économiste Lucien Bourgeois s'est voulu positif : « La période est intéressante, même si la crise économique n'est pas finie, car il faut rebàtir une croissance économique différente. Dans le contexte actuel de perte de repère, la formation permet de mieux comprendre et de faciliter l'émergence de porteurs de projets ».
Parmi les principaux bouleversements qu'il décrit, l'économiste insiste sur la grande volatilité des prix : « aucune entreprise, de la production à la transformation, ne peut fonctionner avec de telles fluctuations ». Des fluctuations imprévisibles, comme cette année où, malgré une récolte de mais record, les prix se sont envolés, avec les problèmes que cela engendre pour les pays pauvres. À ce sujet, il reste persuadé que le monde aura la capacité de nourrir sa population malgré sa forte croissance, « à condition de sécuriser les producteurs » avec de solides politiques agricoles.
En France, celle-ci est peu efficace, puisqu'elle a entraîné la chute du revenu net agricole de 50 % en deux ans, un revenu dorénavant inférieur aux aides PAC. « Il est absurde de rester dans un système où la richesse créée est inférieure aux subventions ! ».
Il fait aussi remarquer que cette politique incite les producteurs à consacrer les deux tiers du revenu brut agricole à l'investissement, contre le tiers dans les années quatre-vingt. En outre, la nécessité de maîtrise du déficit public impacte fortement cette politique agricole financée par les deniers publics. « Il faut un autre schéma moins dépendant du budget public ».
Selon Lucien Bourgeois, certains aspects de la politique agricole menée avec succès en Allemagne devraient être explorés. Et de citer différents exemples tels qu'une utilisation plus économique des mesures agri-environnementales (biogaz), une fiscalité moins favorable aux investissements pour optimisation fiscale, ou un régime TVA plus favorable aux systèmes autonomes et économes.
La crise économique permet selon lui de mener une réflexion sur de nouvelles bases. Parmi les principes qu'il convient d'intégrer : l'alimentation constitue la vraie légitimité des aides à l'agriculture ; la sécurité alimentaire de chaque pays, de chaque région est primordiale ; il importe de tenir compte du bilan carbone y compris pour le transport. Priorité doit ainsi être donnée à une valorisation locale des productions.
Dominique Maurel
Vivea : Missions d'accompagnement
Vivea est un fonds d'assurance formation qui a été créé en 2001 entre les syndicats agricoles et des organisations agricoles (chambre d'agriculture et CNMCCA). Christiane Lambert en est la présidente nationale.
Vivea accompagne le développement des compétences des entrepreneurs du vivant (actifs non salariés), qu'ils soient chef d'entreprise agricole, du paysage ou de travaux forestiers, conjoint collaborateur ou aide familial. Les personnes engagées dans une démarche d'installation dans ces secteurs d'activité sont considérées comme des ayants droit.
Les cotisations formation payées par ces entrepreneurs et collectées par la MSA, ouvrent un droit personnel à la formation, sous la forme d'une prise en charge totale ou partielle des frais de formation pour acquérir de nouvelles compétences afin d'être plus efficace et d'améliorer la conduite d'exploitation.
Des objectifs « anti-crise »
En raison de la crise agricole, les organisations professionnelles siégeant dans les comités Vivea ont décidé de mettre l'accent plus particulièrement sur les actions de formation portant sur deux thématiques pour faire face aux mutations dans leur secteur : prévenir les mutations économiques et rechercher la valorisation des produits, services et nouveaux débouchés.
Après une matinée consacrée à une présentation des grands bouleversements dans l'agriculture, les participants ont donc planché sur les formations à mettre en place. « Nous devons réfléchir à l'accompagnement de nos pairs dans les nouveaux défis qui les attendent » a rappelé en introduction Jean-Luc Blanc Simon, président du comité Vivea des Landes.
Bàtir une croissance économique différente
En introduction de son exposé sur les mutations économiques en agriculture, l'économiste Lucien Bourgeois s'est voulu positif : « La période est intéressante, même si la crise économique n'est pas finie, car il faut rebàtir une croissance économique différente. Dans le contexte actuel de perte de repère, la formation permet de mieux comprendre et de faciliter l'émergence de porteurs de projets ».
Parmi les principaux bouleversements qu'il décrit, l'économiste insiste sur la grande volatilité des prix : « aucune entreprise, de la production à la transformation, ne peut fonctionner avec de telles fluctuations ». Des fluctuations imprévisibles, comme cette année où, malgré une récolte de mais record, les prix se sont envolés, avec les problèmes que cela engendre pour les pays pauvres. À ce sujet, il reste persuadé que le monde aura la capacité de nourrir sa population malgré sa forte croissance, « à condition de sécuriser les producteurs » avec de solides politiques agricoles.
En France, celle-ci est peu efficace, puisqu'elle a entraîné la chute du revenu net agricole de 50 % en deux ans, un revenu dorénavant inférieur aux aides PAC. « Il est absurde de rester dans un système où la richesse créée est inférieure aux subventions ! ».
Il fait aussi remarquer que cette politique incite les producteurs à consacrer les deux tiers du revenu brut agricole à l'investissement, contre le tiers dans les années quatre-vingt. En outre, la nécessité de maîtrise du déficit public impacte fortement cette politique agricole financée par les deniers publics. « Il faut un autre schéma moins dépendant du budget public ».
Selon Lucien Bourgeois, certains aspects de la politique agricole menée avec succès en Allemagne devraient être explorés. Et de citer différents exemples tels qu'une utilisation plus économique des mesures agri-environnementales (biogaz), une fiscalité moins favorable aux investissements pour optimisation fiscale, ou un régime TVA plus favorable aux systèmes autonomes et économes.
La crise économique permet selon lui de mener une réflexion sur de nouvelles bases. Parmi les principes qu'il convient d'intégrer : l'alimentation constitue la vraie légitimité des aides à l'agriculture ; la sécurité alimentaire de chaque pays, de chaque région est primordiale ; il importe de tenir compte du bilan carbone y compris pour le transport. Priorité doit ainsi être donnée à une valorisation locale des productions.
Dominique Maurel
Vivea : Missions d'accompagnement
Vivea est un fonds d'assurance formation qui a été créé en 2001 entre les syndicats agricoles et des organisations agricoles (chambre d'agriculture et CNMCCA). Christiane Lambert en est la présidente nationale.
Vivea accompagne le développement des compétences des entrepreneurs du vivant (actifs non salariés), qu'ils soient chef d'entreprise agricole, du paysage ou de travaux forestiers, conjoint collaborateur ou aide familial. Les personnes engagées dans une démarche d'installation dans ces secteurs d'activité sont considérées comme des ayants droit.
Les cotisations formation payées par ces entrepreneurs et collectées par la MSA, ouvrent un droit personnel à la formation, sous la forme d'une prise en charge totale ou partielle des frais de formation pour acquérir de nouvelles compétences afin d'être plus efficace et d'améliorer la conduite d'exploitation.
Des objectifs « anti-crise »
En raison de la crise agricole, les organisations professionnelles siégeant dans les comités Vivea ont décidé de mettre l'accent plus particulièrement sur les actions de formation portant sur deux thématiques pour faire face aux mutations dans leur secteur : prévenir les mutations économiques et rechercher la valorisation des produits, services et nouveaux débouchés.