La France, pays viticole atypique
La France a maintenu en 2009 ses exportations en bouteille alors que le Nouveau Monde optait pour le vrac. Et elle vinifie la quasi-totalité de ses raisins pressurés
En 2009, en raison de la récession mondiale, la baisse de la consommation mondiale de vin, d'environ 13 millions d'hectolitres, a provoqué un repli des échanges mondiaux de 89 à 86 millions d'hectolitres © Réussir
La France se révèle être un producteur de vins atypique dans les échanges sur les marchés mondiaux. En 2009, la baisse de la consommation mondiale de vin, d'environ 13 millions d'hectolitres, en raison de la récession mondiale, a provoqué un repli des échanges mondiaux de 89 à 86 millions d'hectolitres. Toutefois, la hausse du volume des exportations mondiales de vins s'est maintenue car la part des ventes en vrac a augmenté par rapport aux ventes en bouteille.
Stock mondial de jus et moûts
Le Chili, l'Afrique du Sud, les États-Unis, l'Australie ont fait ce choix, mais la France, avec l'Espagne d'ailleurs, s'y est refusée. Du coup, elle a affiché un recul de ses exportations en volume pendant que le Nouveau Monde en affichait un pour ses exportations en valeur. Selon un expert du conseil spécialisé FranceAgriMer de la filière viticole, cette tendance s'installe et « rapproche les lieux d'embouteillage des lieux de consommation ». Mais en Europe, hormis l'Italie, le développement significatif des ventes en vrac n'entre pas aujourd'hui dans les voeux des politiques publiques.
Autre singularité, française et européenne cette fois, la part de la production de jus, moûts et moûts concentrés rectifiés dans les raisins pressurés. Aujourd'hui, sur 640 millions de quintaux de raisins consommés dans le monde, plus de 200 millions sont consommés en frais, 410 millions sont pressurés et 50 à 55 millions sont produits en raisins secs. Sur les 410 millions pressurés, tous ne sont pas forcément vinifiés ; la majeure partie l'est, et le restant est produit en jus, moûts et moûts concentrés rectifiés à hauteur de 50 millions. Mais cette quantité n'a pas cours dans la culture européenne.
Or ce segment de marché est important : 11 millions d'hectolitres de jus sont consommés par an, 5 à 7 millions de moûts sont destinés à l'alimentation animale et la confiturerie, et globalement le stock de jus et de moûts, qui sert comme produits de réserve à la filière viticole (fertilisation, etc.), est estimé à 28 millions d'hectolitres. Dans les Amériques, on transforme en effet en amont une quantité en moût alors qu'en Europe on régule plutôt les stocks ex-post au travers de la distillation d'alcool. Ce surstock mondial de moût, notamment aux États-Unis, les acteurs viticoles veulent le revaloriser vers le secteur du vin. « Ainsi il y a une pression accrue, qui ne reste aujourd'hui qu'une pression, à ce que les pratiques oenologiques et techniques évoluent pour permettre le retour au niveau mondial de ces produits vers le secteur du vin. On passerait alors d'un produit agricole transformé en Europe, le vin, à des mises en réserve à transformer par la suite, soit à un produit agroalimentaire », explique encore le même expert de FranceAgriMer. Mais les pratiques oenologiques actuelles de l'Union européenne freinent encore cette pression.
Enfin, concernant la vendange 2010 en France, les statisticiens du ministère de l'agriculture ont revu dans leur conjoncture de septembre leurs prévisions à la baisse à 47,2 millions d'hectolitres au lieu de 47,7 millions (lire zoom ci-dessus).
Récolte 2010 : 47,2 Mhl
Dans les vignobles français, le volume de la récolte viticole 2010 est revu à la baisse par les statisticiens du ministère de l'agriculture à 47,2 millions d'hectolitres au lieu de 47,7 millions, se rapprochant de l'estimation des Vignerons coopérateurs (moins de 47 millions d'hectolitres). Le potentiel de production serait en baisse dans le Sud. Il serait même inférieur à 2009 dans le Sud-Ouest, la Corse, la Bourgogne, le Beaujolais, l'Alsace et la Champagne. La récolte serait inférieure à la moyenne quinquennale, du fait d'une baisse de production des vins d'appellation. Elle se répartirait en 22,5 millions d'hectolitres de vins d'appellation d'origine protégée ; 12,6 millions de potentiel de vin à indication géographique protégée ; 4,3 millions d'autres vins et jus et enfin 7, 8 millions de vins destinés à la production d'eau-de-vie.
Stock mondial de jus et moûts
Le Chili, l'Afrique du Sud, les États-Unis, l'Australie ont fait ce choix, mais la France, avec l'Espagne d'ailleurs, s'y est refusée. Du coup, elle a affiché un recul de ses exportations en volume pendant que le Nouveau Monde en affichait un pour ses exportations en valeur. Selon un expert du conseil spécialisé FranceAgriMer de la filière viticole, cette tendance s'installe et « rapproche les lieux d'embouteillage des lieux de consommation ». Mais en Europe, hormis l'Italie, le développement significatif des ventes en vrac n'entre pas aujourd'hui dans les voeux des politiques publiques.
Autre singularité, française et européenne cette fois, la part de la production de jus, moûts et moûts concentrés rectifiés dans les raisins pressurés. Aujourd'hui, sur 640 millions de quintaux de raisins consommés dans le monde, plus de 200 millions sont consommés en frais, 410 millions sont pressurés et 50 à 55 millions sont produits en raisins secs. Sur les 410 millions pressurés, tous ne sont pas forcément vinifiés ; la majeure partie l'est, et le restant est produit en jus, moûts et moûts concentrés rectifiés à hauteur de 50 millions. Mais cette quantité n'a pas cours dans la culture européenne.
Or ce segment de marché est important : 11 millions d'hectolitres de jus sont consommés par an, 5 à 7 millions de moûts sont destinés à l'alimentation animale et la confiturerie, et globalement le stock de jus et de moûts, qui sert comme produits de réserve à la filière viticole (fertilisation, etc.), est estimé à 28 millions d'hectolitres. Dans les Amériques, on transforme en effet en amont une quantité en moût alors qu'en Europe on régule plutôt les stocks ex-post au travers de la distillation d'alcool. Ce surstock mondial de moût, notamment aux États-Unis, les acteurs viticoles veulent le revaloriser vers le secteur du vin. « Ainsi il y a une pression accrue, qui ne reste aujourd'hui qu'une pression, à ce que les pratiques oenologiques et techniques évoluent pour permettre le retour au niveau mondial de ces produits vers le secteur du vin. On passerait alors d'un produit agricole transformé en Europe, le vin, à des mises en réserve à transformer par la suite, soit à un produit agroalimentaire », explique encore le même expert de FranceAgriMer. Mais les pratiques oenologiques actuelles de l'Union européenne freinent encore cette pression.
Enfin, concernant la vendange 2010 en France, les statisticiens du ministère de l'agriculture ont revu dans leur conjoncture de septembre leurs prévisions à la baisse à 47,2 millions d'hectolitres au lieu de 47,7 millions (lire zoom ci-dessus).
Récolte 2010 : 47,2 Mhl
Dans les vignobles français, le volume de la récolte viticole 2010 est revu à la baisse par les statisticiens du ministère de l'agriculture à 47,2 millions d'hectolitres au lieu de 47,7 millions, se rapprochant de l'estimation des Vignerons coopérateurs (moins de 47 millions d'hectolitres). Le potentiel de production serait en baisse dans le Sud. Il serait même inférieur à 2009 dans le Sud-Ouest, la Corse, la Bourgogne, le Beaujolais, l'Alsace et la Champagne. La récolte serait inférieure à la moyenne quinquennale, du fait d'une baisse de production des vins d'appellation. Elle se répartirait en 22,5 millions d'hectolitres de vins d'appellation d'origine protégée ; 12,6 millions de potentiel de vin à indication géographique protégée ; 4,3 millions d'autres vins et jus et enfin 7, 8 millions de vins destinés à la production d'eau-de-vie.