La marche en avant du boeuf de Chalosse
Après plusieurs années délicates, la filière Boeuf de Chalosse retrouve des volumes de production en hausse. Pour maintenir cette dynamique, le développement de la commercialisation reste une priorité.
Sur le rond-point de Bégaar (Landes), près de Tartas, les automobilistes qui circulent entre Mont-de-Marsan et Dax pourront bientôt admirer un ouvrage à l'effigie de la filière boeuf de Chalosse. Cette initiative de l'association Qualité Landes a pour but de promouvoir ce produit landais sous signe officiel de qualité. Face à la nébuleuse des filières et des appellations, la communication reste le nerf de la guerre pour dynamiser la consommation. La viande de boeuf de Chalosse n'échappe pas à cette règle.
Lors de l'assemblée générale de l'organisme de défense et de gestion (ODG), qui s'est déroulée à Montfort-en-Chalosse le 19mars, les responsables de la structure ont rappelé les actions en la matière: achat de publicité pour les lieux de vente, participations aux campagnes de communication des associations Fil Rouge et Qualité Landes, trophée boeuf de Chalosse, animations et foires
Des volumes en hausse
Plus que jamais, les enjeux sont de taille. La filière boeuf de Chalosse demeure un pilier de l'élevage allaitant local. Le bilan d'activité de la structure a permis de le confirmer. À l'avenir, elle devra permettre aux producteurs de «franchir les caps de la contractualisation et de la réforme de la PAC», indique le président, Pierre Lespiaucq. De plus, le développement commercial de la filière tend désormais à se faire plutôt en dehors du berceau (région parisienne et Sud-Est de la France).
Pour la première fois depuis cinq ans, les labellisations ont enregistré une hausse lors de la campagne 2011. Au total, 1.713 carcasses ont été labellisées (+86 par rapport à 2010), pour un volume de 720 tonnes (+4,6%). En revanche, le nombre d'éleveurs adhérents (309) s'inscrit sur une pente descendante. Cette évolution correspond à l'érosion subie par la production allaitante dans son ensemble. «Les arrêts concernent essentiellement des départs en retraite», atteste l'animatrice Fanny Bessouat. S'agissant de la commercialisation, le nombre de points de vente reste stable. Aujourd'hui, 68 boucheries artisanales proposent du boeuf de Chalosse.
Meilleure planification
Durant cette même matinée, l'association bovine des Landes (AB40) organisait également son assemblée générale. Faisant office d'organisation de producteurs, cette structure regroupe environ 70% des éleveurs engagés dans le label rouge boeuf de Chalosse. Elle concerne également des producteurs qualifiés sous la démarche «veaux sous la mère». Avec un nombre de veaux en hausse, cette dernière a aussi le vent en poupe. 22 acheteurs adhérents, dont 11 bouchers abatteurs et 11 négociants, assurent le débouché.
Afin d'approvisionner au mieux l'aval de la filière, le technicien Jean Basta insiste sur la nécessité de saisonner au mieux la production. «Il faut notamment éviter d'avoir trop de sorties durant la période estivale», souligne-t-il. Pour une meilleure planification des ventes, celui-ci invite également les éleveurs à déclarer leurs mises à l'engraissement, gràce aux outils prévus à cet effet.
Fabien Brèthes
Présidences Après vingt années à la tête de la filière, Roland Ducasse a passé le témoin lors de l'exercice 2011. Celui-ci a reçu un hommage appuyé à l'occasion de l'assemblée générale. Pierre Lespiaucq, éleveur à Doazit, tient désormais les rênes de l'ODG. L'association bovine des Landes est, quant à elle, présidée par Dominique Ducla, producteur à Hagetmau. Face à une hausse de certains postes de charges, associée à une baisse des subventions, les responsables ont dû élaborer des budgets prévisionnels particulièrement prudents. Une légère hausse de certaines cotisations a été votée. Il s'agit de la première depuis plus de dix ans.