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La métamorphose se poursuit aux abattoirs de Pau

En obtenant son classement en catégorie II, l'outil voit l'avenir plus sereinement. GLV entend poursuivre les investissements pour décrocher la première classe et développer l'activité.

La volonté de l'Union européenne d'obtenir que tous les abattoirs soient classés I ou II d'ici la fin de l'année, les autres étant appelés à  disparaître, obligeait les dirigeants de celui de Pau à  réagir rapidement. Aujourd'hui, la structure peut appréhender l'avenir avec sérénité, puisqu'elle vient de recevoir son agrément en catégorie II dans laquelle sont classés les abattoirs présentant quelques points de non-conformités à  la classe I. Toutefois, cette deuxième catégorie respecte, pour l'essentiel, les dispositions des arrêtés ministériels relatifs aux conditions auxquelles doivent satisfaire les abattoirs d'animaux de boucherie pour la production et mise sur le marché de viandes fraîches. La logique d'un rachat Pour mener à  bien cette opération de rénovation de cet outil, GLV a investi 5 millions d'euros, entièrement financés sur fonds propres. En effet, « c'est en 2006 que notre filiale Pointviandes a succédé à  l'établissement public SEEEFAP pour l'exploitation privée des abattoirs de Pau » a rappelé André Lestorte, directeur général de Gascogne Limousin Viande (GLV), elle-même filiale de Serval, lors de la cérémonie officialisant l'obtention du précieux sésame qui s'est déroulé sur le site de Lons, dans la périphérie paloise, le vendredi 12 mars. « GLV, poursuivait son directeur, est arrivé à  l'abattoir de Pau suite à  la cessation d'activité d'abattage de la Covitel, filiale de Sanders, laissant ainsi la structure en sous-activité et en classe IV (défauts graves de non-conformité pouvant justifier la suspension de l'agrément) ». André Lestorte rappelle, qu'à  l'époque, il avait été contacté par la commune de Pau. En effet, GLV représentait, au moment de la mise en vente de l'abattoir, 70 % de l'activité. « Un non-rachat aurait entraîné des délocalisations hors Pyrénées-Atlantiques » explique-t-il. Comme l'explique Alain Cazaux, responsable de la filière bovins viande à  la FDSEA, « le problème de l'Aquitaine est qu'il existe beaucoup d'abattoirs mais de petite taille ». « Nous sommes, poursuit-il, dans une région d'élevage et nous avons besoin de proximité pour valoriser nos produits finis d'autant plus que nous avons beaucoup de productions de bovins sous signe de qualité ». En écho, Guy Estrade, vice-président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques et président de la Celpa, deuxième opérateur du site avec 1500 t/an, abondait dans le même sens sur l'importance d'un tel outil. « Dans un département comme les Pyrénées-Atlantiques, il reste des éleveurs qui veulent se battre. S'il n'y a pas d'aval solide, il est difficile de structurer l'amont et ainsi de garantir les revenus des exploitations ». Dès 2006, les premiers investissements voyaient le jour en étroite relation avec les services vétérinaires. « Dans un premier temps, nous avons développé la production, notamment en transférant nos activités gersoises de Miélan vers la capitale béarnaise. Ensuite, nous avons investi dans une salle de découpe et des locaux administratifs » retrace le directeur de GLV. Désormais, l'obtention de l'agrément en classe II permet l'exportation, y compris hors de l'Union européenne, de gros bovins et de veaux. Ces derniers représentent 80 % de l'activité d'abattage chez GLV, soit 50000 veaux par an. Or, « il existe des débouchés vers l'Égypte et le Moyen-Orient et nos productions sont très prisées en Italie, Espagne et Allemagne, sans oublier nos taurillons, pour la plupart, envoyés en Belgique ». Viser la première classe Depuis 2006, les améliorations sont constantes et se poursuivent pour les 35 employés de la société Point viandes. Rien d'impressionnant mais une refonte entière des circuits et des travaux sur l'ensemble des secteurs. « Notre but est de garantir aux usagers et donc aux consommateurs des produits et un service de qualité ». Hygiène (UV pour nettoyage des outils), microbiolologie, traçabilité, bonne gestion des matières premières et des produits finis (tunnel de surgélation), formation du personnel, qualité de l'eau, gestion des déchets, procédure de maîtrise des températures (informatique), pollution tout a été revu afin d'atteindre des conditions optimums. Ceci afin de parvenir, tout en progressant encore, à  la catégorie I à  l'horizon 2011 ce qui nécessitera un million d'euros d'investissement supplémentaire. « À terme, cet outil industriel, ajoute André Lestorte, a pour vocation de devenir le pôle majeur d'abattage des Pays de l'Adour ». Sa capacité de 20000 t sera un atout considérable mais, pour le moment, seulement 11000 t y sont traitées. « Nous progressons en production mais notre objectif est d'amener sur le site un nouvel opérateur important ». Un appel est donc lancé à  toute la filière pour que l'outil de l'agglomération paloise dépasse le stade de leader en matière d'abattage et de transformation des Pyrénées-Atlantiques. L'union doit faire la force. Ph. D.
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