La montagne, terre de prédilection des jeunes agriculteurs
Pour la première fois, les Pyrénées-Atlantiques accueillaient la session montagne des Jeunes Agriculteurs nationaux. Installations, PAC et prédateurs étaient au menu de cette rencontre.
Les Jeunes Agriculteurs se sont rendus sur deux exploitations en vallée d'Aspe (sur notre photo, chez Maxime Bajas à Bedous). « Nous avons une agriculture en montagne bien vivante », assure le président des JA 64, André Coig.
Le grand défi pour l'agriculture et la société, c'est de maintenir l'installation en zone de montagne, notamment pour l'entretien du territoire et la sauvegarde de l'emploi ». François Thabuis, secrétaire général adjoint national des JA, vient de planter le décor de la session montagne du syndicat. Organisée pour la première fois dans les Pyrénées-Atlantiques, cette session a réuni en vallée d'Aspe, ces 15, 16 et 17 novembre, les représentants de tous les massifs français : Pyrénées, Alpe, Vosges, Jura, Massif Central et Corse.
Durant trois jours, les Jeunes Agriculteurs ont planché sur les leviers qu'ils ont à leur disposition pour soutenir cette installation. « Il existe plusieurs dispositifs d'accompagnement, souligne François Thabuis. À nous de proposer des solutions pour les améliorer. Notre ambition est de fédérer les différents massifs pour que la politique de montagne soit force de proposition. Cet échange est l'occasion de discuter de la place et de la vision de la montagne dans la politique de l'installation ».
Une politique pastorale spécifique
Le syndicalisme jeune a notamment mis en lumière le plan de soutien à l'économie de montagne (PSEM). « Ce plan permet d'aider au financement de nombreux projets pastoraux afin de préserver le patrimoine constitué par les estives pyrénéennes ». Cette politique correspond parfaitement à ce que les Jeunes Agriculteurs désirent mettre en place pour développer l'agriculture en montagne. « Il est primordial de maintenir et de développer une politique pastorale nationale, clairement identifiée et déclinée au niveau de chaque massif ».
Les JA ont également franchi la frontière pour découvrir l'agriculture espagnole. « Depuis 2 ans, nous avons mis en place un projet transfrontalier avec les agriculteurs aragonais, notamment via Pyrénées en trans' », explique le président des JA des Pyrénées-Atlantiques, André Coig. Ce voyage en terre aragonaise a été riche d'enseignement pour les jeunes. « Nous avons évoqué différents problèmes, notamment au niveau de la politique de l'Union européenne, poursuit le président des JA 64. Nous avons également vu ce qui se passe du côté de Jaca : de grosses structures agricoles et des villages fantômes. Il y a une véritable désertification des zones de montagne. Nous ne voulons pas que cela arrive ici ».
Le 64 atypique
Pour le moment, Béarn et Pays basque semblent à l'abri de cet exode agricole. « Les Pyrénées-Atlantiques sont très atypiques, souligne André Coig. Nous sommes le deuxième département français en terme d'installation. Et plus de la moitié de ces installations se réalise en zone de montagne. Nous avons donc une agriculture bien vivante ».
Les responsables jeunes ont pu toucher du doigt cette vitalité en allant visiter deux exploitations en vallée d'Aspe. Première étape chez Maxime Bajas, installé à Bedous en GFA, « dans un secteur où il n'y a jamais eu d'agriculture », souligne André Coig. Le jeune homme élève 110 brebis sur 8 hectares de prairies permanentes. La traite, la transformation et la vente sont réalisées sur l'exploitation.
Deuxième étape chez Pierre Garrissere, à Lees-Athas qui élève 320 brebis sur 42 hectares de prairies permanentes. La traite, la transformation et l'affinage de 50 % de la production sont assurés sur l'exploitation. Le reste est vendu à deux grossistes et deux crémiers. « Ces jeunes démontrent que l'on peut vivre de son métier en montagne, lance M. Coig. Il ne faut pas oublier que la première activité dans les vallées, c'est l'agriculture ».
Yannick Allongue
Réguler le loup
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, s'est rendu dans les Hautes-Alpes, le 29 octobre, pour écouter et échanger avec les éleveurs ainsi qu'avec les responsables syndicaux et des élus locaux, des conséquences de la présence du loup sur les territoires. Le nombre d'attaques par les loups croît d'année en année (+ 25 % entre 2010 et 2011) malgré les efforts conséquents réalisés par les éleveurs pour protéger leur troupeau. Le découragement gagne les agriculteurs et leurs bergers. Xavier Beulin a indiqué que la FNSEA exige des pouvoirs publics la mise en place d'une régulation effective des populations de loups.
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, s'est rendu dans les Hautes-Alpes, le 29 octobre, pour écouter et échanger avec les éleveurs ainsi qu'avec les responsables syndicaux et des élus locaux, des conséquences de la présence du loup sur les territoires. Le nombre d'attaques par les loups croît d'année en année (+ 25 % entre 2010 et 2011) malgré les efforts conséquents réalisés par les éleveurs pour protéger leur troupeau. Le découragement gagne les agriculteurs et leurs bergers. Xavier Beulin a indiqué que la FNSEA exige des pouvoirs publics la mise en place d'une régulation effective des populations de loups.