La MSA Sud Aquitaine face aux défis de la gestion des crises
Désarroi et mal-être sont de plus en plus prégnants dans le monde agricole confronté aux crises successives et à répétition. En première ligne face cette situation, la MSA a renforcé son plan d’actions spécifiques pour aider les agriculteurs.
Influenza aviaire, Covid-19, auxquels se sont ajoutés tuberculose bovine et gel… Malaisément, les années se suivent et se ressemblent. C’est ce qui ressort du bilan d’activités de 2021 que la MSA Sud Aquitaine a présenté à ses 307 délégués réunis en présentiel pour la première fois depuis leur élection de janvier 2020, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le vendredi 15 avril à Hagetmau.
Face à ces crises sanitaires et climatiques qui se répètent et se succèdent et qui «handicapent les entreprises» comme le précisera la présidente, la MSA est en première ligne. «Aucune filière n’est épargnée. On n’a jamais vu une telle situation» se désolera la présidente de l’institution. Dans un tel contexte, la MSA a renforcé sa vigilance sur le terrain, en particulier grâce à la présence et à l’action des délégués, «véritables sentinelles en veille permanente» sur qui elle s’appuie à la fois pour faire remonter les besoins du terrain mais aussi pour informer et accompagner les adhérents en prise aux difficultés économiques, sociales ou psychologiques.
Pour mener à bien cette mission, les outils en ligne, déjà en place mais dont l’utilisation a été fortement accélérée ces deux dernières années, ont été d’une aide capitale. C’est pourquoi, la partie réflexion de cette assemblée générale a traité des enjeux du numérique avec, notamment, l’intervention de Pierre Mazet, chercheur sociologue.
2,4 millions d’allégements
L’an dernier, la MSA Sud Aquitaine a donc réactivé son dispositif spécial d’accompagnement des crises pour venir en aide aux exploitants et aux entreprises et les orienter vers un accompagnement personnalisé. Le numéro de téléphone dédié aux crises a, notamment, repris du service. De même, en partenariat avec les services de l’État, les filières et les organisations agricoles, les dispositifs et les mesures d’aides adaptés ont été mis en place. Ainsi, 2.600 échéanciers de paiement ont été établis et une enveloppe de 2,4 millions d’euros a été consacrée à la prise en charges totale ou partielle des cotisations sociales.
Au-delà des aspects financiers et économiques, la MSA Sud Aquitaine s’est particulièrement mobilisée dans la prévention du mal-être qui règne dans le monde agricole où règne «un profond désarroi». Chantal Gonthier cite notamment les éleveurs de palmipèdes qui ont investi dans les mesures de biosécurité et qui se trouvent confrontés, une nouvelle fois, par l’arrêt de la production en raison de l’épizootie d’influenza aviaire.
Déclinant la feuille de route sur la prévention du mal-être en agriculture adoptée en fin d’année dernière par le gouvernement, la MSA Sud Aquitaine a renforcé son dispositif pour lequel, là aussi, les délégués jouent un rôle primordial de veille au plus près du terrain. En plus du numéro de téléphone ouvert 24 heures/24 et 7 jours/7, (Agri’Ecoute, 06.69.39.29.19), elle a consacré 5 millions d’euros à l’aide au répit pour épuisement professionnel. Ainsi, 113 adhérents, essentiellement des éleveurs, ont pu prendre quelques jours de repos pour souffler et se ressourcer.
B. Lalanne