La pintade, exception culturelle
Production presque confidentielle qui représente moins de 2,5Â % de la production globale de volailles, la pintade a néanmoins un statut particulier dans le Sud-Ouest.
Bien qu'originaire d'Afrique, c'est surtout en Europe, et plus particulièrement en France que la pintade est élevée pour la production avicole. La France a, en effet, réalisé près de 90 % des mises en place de pintadeaux de l'Union européenne en 2008. Mais ce volatile, essentiellement apprécié à l'occasion des fêtes de fin d'année, est une production presque confidentielle. Avec 42 800 tonnes produites en 2009 en France, la viande de pintade arrive en quatrième position après celles de poulet, de dinde et de canard, et représente moins de 2,5 % de la production globale de volailles.
Pour autant, « la pintade constitue un atout pour notre aviculture, estime Guy Bergès, président du Comité interprofessionnel de la pintade (CIP) qui a réuni son assemblée générale le 9 juillet à Mont-de-Marsan. Elle contribue à sa diversité, sa spécificité et en ce sens, elle limite notre exposition à la concurrence étrangère. Elle participe à la préservation de nos emplois tout en contribuant à la bonne image de notre aviculture et à la diversité de notre gastronomie. »
Une production moins rentable que le pouletUne déclaration en forme de plaidoyer pour une production qui perd des plumes depuis plusieurs années. Sur les cinq dernières, la production a reculé de 2 % par an en moyenne contre un recul de 1,7 % pour l'ensemble des volailles. Au premier trimestre 2010, selon le bilan provisoire du Service de la statistique de la prospective du ministère de l'Agriculture (SSP), la production de pintades aurait même enregistré un repli de 4,1 % par rapport au premier semestre 2009.
Il faut dire que les résultats techniques, en termes de productivité, d'indices de consommation et de mortalité sont bien meilleurs en poulet qu'en pintade. Or, dans des bàtiments polyvalents de 400 m2, les éleveurs font vite le choix de la production la plus rentable. L'enquête 2008 menée par le SSP montre d'ailleurs que le parc de bàtiments de pintades est en recul depuis 2004 (- 30 % des exploitations, - 24 % des capacités de production). Il reste concentré en Bretagne, Pays de Loire et dans le Sud-Ouest.
Mais le Sud Ouest a un statut bien particulier. Des reproducteurs jusqu'à la transformation, en passant par l'accouvage, l'élevage, la fabrication d'aliments, l'abattage et la transformation, tous les maillons de la filière y sont présents. Environ 10 % de la production française de pintade y sont réalisés (5,4 % en Aquitaine, 4,9 % en Midi-Pyrénées). Mais, alors qu'au niveau national les productions sous signes de qualité représentent moins de 40 % de la production totale, la proportion atteint 92 % en Aquitaine et 72 % en Midi-Pyrénées.
Faut-il y voir un rapport de cause à effet ? Toujours est-il que le Sud Ouest est également la région où l'on consomme le plus de pintades : au moins 15 % de plus par habitant qu'au niveau national et 40 % de plus que dans le Nord Est et la région parisienne.
Une communication plus offensivePour autant, les quantités restent très, voire trop, raisonnables : 570 grammes par habitant en 2009. Ce chiffre reste très théorique puisque plus de trois quarts des consommateurs n'achètent jamais de pintade, faute de savoir où en dénicher, ou de ne pas trouver les présentations adaptées à leurs besoins, « notamment en terme de découpes ».
D'où la volonté de l'interprofession de relancer une communication offensive à destination des GMS (grandes et moyennes surfaces), de la RHD (restauration hors domicile), des écoles hôtelières, des restaurants d'entreprises, des prescripteurs (presse, blog Internet) mais aussi de l'étranger (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Espagne et Japon). Nouveau visuel et actions de promotion tous azimuts sont au programme de l'année 2010 gràce à un budget dédié de 160 000 €. Les premiers résultats obtenus en 2009 avec une enveloppe similaire sont encourageants : entre 2008 et 2009, les achats de pintade par les ménages ont augmenté de 2,8 %. Cécile Agusti
Pour autant, « la pintade constitue un atout pour notre aviculture, estime Guy Bergès, président du Comité interprofessionnel de la pintade (CIP) qui a réuni son assemblée générale le 9 juillet à Mont-de-Marsan. Elle contribue à sa diversité, sa spécificité et en ce sens, elle limite notre exposition à la concurrence étrangère. Elle participe à la préservation de nos emplois tout en contribuant à la bonne image de notre aviculture et à la diversité de notre gastronomie. »
Une production moins rentable que le pouletUne déclaration en forme de plaidoyer pour une production qui perd des plumes depuis plusieurs années. Sur les cinq dernières, la production a reculé de 2 % par an en moyenne contre un recul de 1,7 % pour l'ensemble des volailles. Au premier trimestre 2010, selon le bilan provisoire du Service de la statistique de la prospective du ministère de l'Agriculture (SSP), la production de pintades aurait même enregistré un repli de 4,1 % par rapport au premier semestre 2009.
Il faut dire que les résultats techniques, en termes de productivité, d'indices de consommation et de mortalité sont bien meilleurs en poulet qu'en pintade. Or, dans des bàtiments polyvalents de 400 m2, les éleveurs font vite le choix de la production la plus rentable. L'enquête 2008 menée par le SSP montre d'ailleurs que le parc de bàtiments de pintades est en recul depuis 2004 (- 30 % des exploitations, - 24 % des capacités de production). Il reste concentré en Bretagne, Pays de Loire et dans le Sud-Ouest.
Mais le Sud Ouest a un statut bien particulier. Des reproducteurs jusqu'à la transformation, en passant par l'accouvage, l'élevage, la fabrication d'aliments, l'abattage et la transformation, tous les maillons de la filière y sont présents. Environ 10 % de la production française de pintade y sont réalisés (5,4 % en Aquitaine, 4,9 % en Midi-Pyrénées). Mais, alors qu'au niveau national les productions sous signes de qualité représentent moins de 40 % de la production totale, la proportion atteint 92 % en Aquitaine et 72 % en Midi-Pyrénées.
Faut-il y voir un rapport de cause à effet ? Toujours est-il que le Sud Ouest est également la région où l'on consomme le plus de pintades : au moins 15 % de plus par habitant qu'au niveau national et 40 % de plus que dans le Nord Est et la région parisienne.
Une communication plus offensivePour autant, les quantités restent très, voire trop, raisonnables : 570 grammes par habitant en 2009. Ce chiffre reste très théorique puisque plus de trois quarts des consommateurs n'achètent jamais de pintade, faute de savoir où en dénicher, ou de ne pas trouver les présentations adaptées à leurs besoins, « notamment en terme de découpes ».
D'où la volonté de l'interprofession de relancer une communication offensive à destination des GMS (grandes et moyennes surfaces), de la RHD (restauration hors domicile), des écoles hôtelières, des restaurants d'entreprises, des prescripteurs (presse, blog Internet) mais aussi de l'étranger (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Espagne et Japon). Nouveau visuel et actions de promotion tous azimuts sont au programme de l'année 2010 gràce à un budget dédié de 160 000 €. Les premiers résultats obtenus en 2009 avec une enveloppe similaire sont encourageants : entre 2008 et 2009, les achats de pintade par les ménages ont augmenté de 2,8 %. Cécile Agusti