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La piste d’un troisième pilier de la PAC pour la gestion de crise évoquée à Chambord

Initiée par le ministre de l’Agriculture français, Stéphane Le Foll, quelques jours après l’annonce du Brexit, la rencontre informelle des ministres de l’agriculture européens, qui n’avait aucun rôle décisionnel, a réuni vingt pays au château de Chambord, le 2 septembre, pour évoquer l’avenir de la politique agricole commune.

file-Réunis de manière «informelle» au Château de Chambord, les ministres de l’agriculture européens ont réaffirmé, le 2 septembre, leur attachement à la Pac après l’annonce du Brexit, la nécessité de la simplifier et de l’adapter aux crises qu’elle traverse.
Réunis de manière «informelle» au Château de Chambord, les ministres de l’agriculture européens ont réaffirmé, le 2 septembre, leur attachement à la Pac après l’annonce du Brexit, la nécessité de la simplifier et de l’adapter aux crises qu’elle traverse.

L’absence du Royaume-Uni à cette rencontre informelle semble avoir infléchi les débats dans un sens moins libéral, puisque les ministres se sont fortement prononcés en faveur de mécanismes de gestion de crise plus performants. «On fait face à des crises extrêmement dures», a rappelé Stéphane Le Foll, évoquant «la piste d’un troisième pilier spécifique avec des outils plus adaptés pour permettre aux agriculteurs de faire face».

Pour travailler en cette voie, le ministre de l’Agriculture a également évoqué la nécessité de mieux répartir la valeur au sein de la chaîne agroalimentaire, les chocs vécus par les agriculteurs n’étant pas suffisamment partagés par les autres maillons.

Attachement à la PAC

Si la réunion, informelle, ne devait pas aboutir à des décisions au sens propre, elle «permet de caler les grandes discussions, c’est une manière de réaffirmer l’engagement à vingt pays», a précisé Stéphane Le Foll. Les ministres ont, notamment, évoqué la complexité de la PAC actuelle, s’engageant en faveur de plus de souplesse.

Le consensus est clair, en tout cas, autour de l’attachement à la politique agricole commune: «pas de PAC-exit», indique le ministre belge, Willy Borsus. La politique agricole commune doit rester «partie prenante du budget européen», estiment les ministres qui ne conçoivent pas une PAC sans des moyens financiers à la hauteur. Une position également défendue par l’Allemagne.

La question se pose d’autant plus que le départ du Royaume-Uni risque de fragiliser l’équilibre financier: contributeur à 14 milliards d’euros, le pays ne reçoit en retour que 7 milliards. Une somme qu’il reste donc à trouver.

Lire également : Le Brexit fera perdre à l’Union européenne 7% de son agriculture

Pour Christian Schmidt, le ministre de l’Agriculture allemand (qui va prendre la présidence du G20 agricole), «l’agriculture est au cœur de notre économie européenne. Sans coopération, ça ne marchera pas».

Les ministres estiment d’ailleurs que la politique agricole devrait être davantage associée aux autres grandes politiques européennes, comme la politique énergétique par exemple, pour être plus efficace dans sa réponse aux grands enjeux globaux (qualité alimentaire, environnement…).

Le COPA attend autres choses que des mots

Intervenant au titre du Comité européen des organisations professionnelles agricoles (COPA), Xavier Beulin a rappelé aux ministres les remarques et propositions des organisations agricoles européennes pour la PAC 2020. Il a notamment souligné «les défaillances de la PAC actuelle» et prôné des mécanismes de gestion de crise que l’on puisse utiliser de façon préventive et non «au coup par coup».

Xavier Beulin a également insisté pour «que l’on imprime un peu plus que par les mots les engagements en matière de simplification», indiquant que le verdissement et les contraintes réglementaires étaient de plus en plus mal vécus par les agriculteurs, mais aussi par l’administration, la complexité du dispositif étant à l’origine d’un retard de versement, en France, d’un milliard d’euros pour 2015.

Autre point majeur, le budget: le représentant du COPA ne veut pas que le Brexit serve de prétexte à une remise en cause de l’équilibre budgétaire. Il a enfin demandé que les financements de la PAC puissent soutenir davantage les investissements en faveur d’une agriculture en phase avec les attentes sociétales, pour inciter les agriculteurs à se doter d’équipements et de bâtiments plus performants au niveau environnemental ou en faveur du bien-être animal, par exemple.

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