La Région dédie 50 millions d’euros à la gestion de la crise du coronavirus
La région Nouvelle-Aquitaine a mis en place des aides à destination des entreprises. Un numéro de téléphone et un mail ont également été ouverts pour renseigner au mieux sur ce nouveau dispositif.
Lors d’un point presse en visioconférence le 24 mars, Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine, a présenté le dispositif économique mis en place par la région pour accompagner les entreprises. Une enveloppe de 50 millions d’euros a ainsi été débloquée et viendra compléter le fonds de garantie national de 300 milliards d’euros qui prendra effet mercredi 25 mars.
Un fonds de solidarité
Sur ces 50 millions d’euros, 20 sont dédiés à un fonds de solidarité à destination des TPE, des travailleurs indépendants et des microentreprises. Elle se compose dans un premier temps d’une aide allant jusqu’à 1500 euros. Elle concerne les entreprises de moins de 10 salariés avec un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros et enregistrant une perte de 70 % de CA en mars 2020 par rapport à mars 2019 (sauf les entreprises fermées administrativement). La demande doit être faite avant le 30 avril.
Dans un deuxième temps, une aide complémentaire allant jusqu’à 2000 euros peut être réclamée pour les entreprises d’au moins un salarié (pas d’auto-entrepreneurs) qui ne peuvent régler leurs créances à 30 jours et qui se sont vu refuser un prêt de trésorerie. La demande doit être faite avant le 31 mai.
Ensuite, 5 millions d’euros sont dédiés sous forme de subventions d’aides de trésorerie aux associations employeuses de main-d’œuvre. Elles sont comprises entre 1.500 et 20.000 euros.
Puis 10 millions d’euros vont permettre d’abonder des prêts rebonds pour améliorer la trésorerie des entreprises. Sont concernées toutes les PME éligibles à la garantie Bpifrance financement et/ou ETI indépendantes. Ces prêts, allant de 300.000 à 5 millions d’euros, porteront sur une durée de 7 ans, dont 24 mois de différé d’amortissement en capital.
Enfin, 15 millions d’euros seront attribués aux entreprises dans le besoin ne répondant pas aux critères des aides précédentes.
Des mesures complémentaires sont également mises en œuvre. Toujours pour les entreprises, un moratoire d’un an est prévu sur les avances remboursables de la région, ainsi qu’une augmentation du niveau des acomptes des TPE/PME/ETI et la création d’une cellule psychologique à destination des dirigeants d’entreprise. D’autres mesures sont mises en place pour les associations, les formations, les entreprises de transport et du BTP qui travaillent avec la région.
Pour toute question sur ce dispotif, un numéro de téléphone est ouvert depuis le début de semaine: il s’agit du 0557575588. Les experts sont également disponibles par mail (entreprise-covid19@nouvelle-aquitaine.fr). Toutes les informations actualisées sont disponibles sur le site Internet entreprises.nouvelle-aquitaine.fr.
Protection sanitaire
Parce que l’urgence est avant tout sanitaire, Alain Rousset a également annoncé la commande lundi 23 mars de 2,4 millions de masques chirurgicaux et 260.000 masques FFP2 pour un montant d’environ 1,5 million d’euros. En fin de semaine, une plateforme d’achats à destination des communes sera mise en ligne, en parallèle du lancement d’un appel à manifestation d’intérêt flash pour la fabrication urgente d’équipements médicaux du fait d’un manque de protection disponible «important, abyssal et incompréhensible.» Par la suite, la région va engager une réflexion stratégique pour relocaliser «les technologies et savoir-faire indispensables à notre indépendance, dans le domaine de la santé et des énergies nouvelles.»
En ce qui concerne l’agriculture, Alain Rousset constate les difficultés du secteur, dans le recrutement de la main-d’œuvre notamment. Le président de région s’est toutefois contenté d’un appel aux GMS à utiliser leur capacité logistique pour valoriser l’agriculture locale et à ne pas provoquer une dérive des prix. «Il a été porté à ma connaissance qu’une chaîne d’hypermarché achetait des asperges 7 euros le kilo pour le revendre 23 euros. Des démarches sont en cours pour éviter ce genre de situation», assure Alain Rousset.
Une situation qui a également été dénoncée par les JA des Landes sur leur compte Facebook, citant le magasin E. Leclerc de Saint-Pierre-du-Mont, installé au centre commercial Grand Moun. «Le moment n’est pas propice aux actions coup de poing, mais les JA 40 n’oublieront pas d’aller voir ces mêmes GMS quand la situation sera débloquée!», prévient le syndicat.
C. M. et Y. A.