La Région promet d’aider la filière avicole
À l’occasion d’une rencontre avec des éleveurs et des responsables professionnels dans les Landes le samedi 23 janvier, Alain Rousset a dévoilé les contours des mesures régionales.
Dans la continuité des déclarations partagées par de nombreuses collectivités ces dernières semaines, les dirigeants de la Région Aquitaine Poitou-Charentes Limousin ont annoncé leur volonté de prendre leur part à l’accompagnement de la filière palmipède, touchée par les mesures d’éradication de l’influenza aviaire.
Le président Alain Rousset et son vice-président en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Jean-Pierre Raynaud, étaient en visite dans les Landes, samedi dernier. Ils se sont rendus dans une exploitation à Toulouzette, au cœur de la zone de production, avant de participer à une réunion au siège de la coopérative Maïsadour, à Haut-Mauco.
Pour l’instant, seulement des promesses…
Les responsables régionaux ont d’abord tenu à redire le bien-fondé du dispositif sanitaire décidé par le ministère. «La mesure radicale d’éradication était nécessaire… Le choix de laisser les animaux en place aller jusqu’au bout du cycle de production est également un élément positif», a commenté le président Rousset.
Ce dernier partage aussi le constat dressé par les représentants de la filière palmipèdes, en matière de conséquences économiques. Il n’hésite pas à dresser une comparaison avec la tempête Klaus qui avait violemment frappé le secteur forestier aquitain en 2009. «Même s’il va falloir faire en sorte que les soutiens financiers soient déployés plus rapidement», précise-t-il.
En pratique, Alain Rousset et Jean-Pierre Raynaud ont annoncé plusieurs mesures visant à soutenir les producteurs et les entreprises de la filière. Dans l’attente d’en savoir plus sur les dispositifs d’aides européen et national, la plupart reste toutefois à l’état de promesses. Seule certitude, une cellule de crise a été mise en place dès cette semaine en partenariat avec la chambre d’agriculture régionale et les services de l’État. Elle s’adresse aux entreprises et aux exploitations en difficulté, qui peuvent se signaler via une adresse internet spécifique (crise-aviaire@laregion-alpc.fr).
Pointant notamment du doigt la situation des accouveurs, le président de la Région a évoqué la possibilité de proposer un dispositif d’avances de trésorerie pour les structures touchées par la crise. «Certaines nous ont déjà fait part de leurs difficultés, a-t-il soufflé. Ces avances pourraient leur permettre d’attendre plus sereinement les aides de l’État».
Concertation à tous les niveaux
Plus largement, le conseil régional va aussi déployer un comité de pilotage avec une gouvernance spécifique afin de suivre cette crise. Cet outil aura pour vocation de recueillir les demandes des professionnels, de réaliser des états des lieux réguliers du plan de soutien de l’État et d’identifier d’éventuels points de blocage.
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Là encore, les pouvoirs publics, la chambre d’agriculture, mais aussi les représentants de la filière (Palso, Cifog…) des représentants de la coopération et de l’agroalimentaire ainsi que les Départements concernés vont être invités à y participer. Une réunion devrait se tenir chaque mois jusqu’à la fin de l’année.
Accompagner de nouveaux investissements…
À court terme, la Région entend aussi s’engager en faveur de dispositifs de formation pour les salariés des entreprises ayant recours au chômage technique. Les services régionaux rappellent qu’un accord de ce type a déjà été mis en place par le passé avec la filière bois-forêt.
En ce qui concerne les producteurs eux-mêmes, le conseil régional devrait se concentrer sur le redémarrage de l’activité. L’idée consiste notamment à accompagner les investissements qui se profilent dans les élevages, afin de respecter de nouvelles règles de biosécurité. A priori donc, il n‘est pas question de participer à la prise en charge du manque à gagner immédiat engendré par le vide sanitaire. «Ce volet concerne des soutiens nationaux ou européens», ont précisé les dirigeants régionaux.
F. Brèthes