La sécheresse de plus en plus préoccupante
Bien que la situation se soit un petit peu apaisée dans certains secteurs, les conditions climatiques continuent de menacer l’état des cultures, celles non irriguées surtout.
À la seule observation des données affichées par les pluviomètres et les thermomètres, cet été 2015 se révèle déjà exceptionnel dans la plupart des régions françaises. Après un début de saison marqué par des sommes de températures particulièrement élevées, le répit sur le front de la canicule aura été de courte durée en ce milieu du mois de juillet. D’autant que de nouvelles bouffées de chaleur pourraient toucher certaines régions du Nord dans les prochaines heures.
Dans le domaine agricole, les cultures non irriguées sont les premières victimes de cette météo. Dans le sud de l’Aquitaine, de nombreux secteurs n’ont pas connu de réelles chutes de pluie depuis de très longues semaines. Un certain nombre d’orages a éclaté dans le sud des Landes et le piémont pyrénéen notamment. Ils se sont révélés salvateurs, mais sont restés relativement localisés.
Situation saine pour l’irrigation
En ce qui concerne le maïs, les semis les plus précoces, de mi-avril, ont été exposés à un stress thermique en phase de floraison. Les effets négatifs de la canicule sur l’étape essentielle de la fécondation sont bien connus. Ils se traduisent par une réduction du nombre de grains. Seule l’irrigation permet d’atténuer cet effet.
Sur le front de l’irrigation justement, la situation reste plutôt saine et apaisée. Seule une poignée de restrictions demeure en vigueur. Elles concernent notamment les Landes, sur la zone du Midou aval (restrictions deux jours sur quatre), ainsi que quelques petits cours d’eau dont la gestion est assurée par l’Onema via l’Observatoire national des étiages (Onde). Sur ces secteurs, ne concernant qu’un nombre réduit d’irrigants, la situation parvient la plupart du temps à être gérée par la mise en œuvre de tours d’eau.
Des réserves sous surveillance
S’agissant des réserves en eau, l’Institution Adour évoque un contexte qui impose la vigilance. Pour autant, «les objectifs devraient être atteints en termes de soutien d’étiage et de fourniture d’eau pour l’irrigation». Quant aux nappes souterraines, leurs niveaux sont en baisse régulière mais ils restent généralement supérieurs à la moyenne. Il n’y a pas de grosses inquiétudes là non plus.
En matière d’irrigation, le pic des besoins se poursuit jusqu’à la fin juillet et jusqu’au 10 août pour les autres. Un mois de mobilisation intense est donc encore attendu.
Les surfaces irriguées étant relativement préservées, les regards se portent encore une fois sur les cultures conduites «en sec». Selon les endroits et le type de sol, les états des lieux sont assez contrastés. Outre la problématique liée à la fécondation, l’activité photosynthétique des plantes s’est trouvée réduite (phénomène de fermeture des stomates pour limiter l’évaporation). Sur ces cultures-là, le potentiel sera bien sûr affecté. Reste à savoir dans quelle proportion.
F. Brèthes