La volaille, aussi, aura son plan
L'assemblée générale de la CFA a été l'occasion pour les professionnels, les pouvoirs publics et les experts de faire un bilan de l'année 2012 et d'annoncer le lancement d'un plan stratégique en 2013.
Des essais de contractualisation pour lisser les variations importantes, notamment, des coûts des matières premières se mettent en place., constate le président de la CFA, Michel Prugue. Mais, précise-t-il, « c'est nouveau et difficile ». © Réussir
Au premier semestre 2013, « des mesures très fortes encadreront un plan stratégique pour l'avenir de la filière avicole », a annoncé Guillaume Garot, ministre de l'Agroalimentaire, dans son discours de clôture de l'assemblée générale de la Confédération française de l'aviculture (CFA) le 7 novembre à Paris.
Alain Berger, délégué interministériel à l'agroalimentaire et à l'agro-industrie, a été nommé pour mener à termes ces travaux. Ceux-ci porteront, notamment, sur la répartition de la valeur ajoutée, les relations commerciales au sein de la filière et le développement d'une performance économique et écologique.
Recherche de compétitivité
L'enjeu est de taille : « le solde commercial était de 1,2 milliard en 2000, contre 240 millions en 2011 », a affirmé Pascale Magdelaine, directrice du pôle économique d'Itavi. Un indicateur, parmi d'autres, qui confirme l'urgence de la situation. « On est à la limite de devenir importateur net en valeur », ajoute-t-elle.
Mais, alors que les professionnels font le bilan des difficultés rencontrées par la filière, c'est bien la compétitivité qui préoccupe. Si les allusions s'accumulent, la stratégie qui se profile pour les abattoirs français reste un non-dit. Déjà , lors de la réunion sur l'avenir de la filière porcine, les professionnels présents rapportaient qu'il pourrait être question de fermer des abattoirs pour réduire la surcapacité des outils français. Le sujet est revenu sur le haut de la pile des dossiers à l'AG de la CFA.
Les industriels en difficultés
« Il y a un moment où il va falloir prendre ses responsabilités qui seront sans doute moins coûteuses à moyen et long terme, qu'elles ne pourraient le devenir si on ne prend pas les bonnes décisions », a appuyé Xavier Beulin, président de la FNSEA. Les difficultés de l'industrie avicole sont rappelées dans ces termes par Gilles Huttepain, président de la Fédération des industries avicoles (FIA) : « Pendant deux heures de conférence, l'ensemble de la profession et notamment des abattoirs va avoir perdu 2 millions d'euros ».
Le maillon industriel de la filière avicole n'est donc pas le seul remis en question. En amont de la filière, Michel Prugue a proposé au ministre Guillaume Garot d'instaurer un mécanisme de garantie. Car, comme il le dit, « la faible rentabilité de nos investissements pousse les banques à être exigeantes en termes d'autofinancement dont ne dispose pas, souvent, l'éleveur candidat ». Le dossier demeure prioritaire, faute de quoi le renouvellement de génération des éleveurs pourrait être sérieusement compromis.
Poulet découpé« La France avait un modèle alimentaire très diversifié avec des volailles de qualité. C'est toujours vrai. Mais en 10 ans, les achats des ménages en poulets entiers passent de 52 à 32 %. Dans la même période, les produits élaborés de volaille voient leur part augmenter », a expliqué
Pascale Magdelaine, de l'Itavi. Un constat fait aussi par M. Prugue, président de la CFA : « nul ne peut contester que nous ayons su répondre, au cours de ces cinquante dernières années, aux attentes des consommateurs français, preuve en est, la part dans notre pays des produits sous signes de qualité (label rouge, bio, certifié) ». Les professionnels sont conscients qu'ils devront prendre en compte ces évolutions, tout en gardant une diversité des productions.
Pascale Magdelaine, de l'Itavi. Un constat fait aussi par M. Prugue, président de la CFA : « nul ne peut contester que nous ayons su répondre, au cours de ces cinquante dernières années, aux attentes des consommateurs français, preuve en est, la part dans notre pays des produits sous signes de qualité (label rouge, bio, certifié) ». Les professionnels sont conscients qu'ils devront prendre en compte ces évolutions, tout en gardant une diversité des productions.