L’apport d’azote, un enjeu majeur pour le tournesol
Comme en témoigne la dernière enquête sur les pratiques culturales du tournesol réalisée par Terres Inovia en 2019, les apports d’azote ne sont pas toujours réalisés à l’optimum pour répondre aux besoins de la plante. Terres Inovia rappelle les enjeux et les conseils techniques pour raisonner les apports d’azote sur votre tournesol.
Selon l’enquête de Terres Inovia, 14 % des tournesols du Sud-Ouest n’ont pas reçu d’azote en 2019 et les impasses, lorsqu’elles sont mentionnées, sont rarement justifiées. Compte tenu du contexte de l’année, elles seront à éviter dans la plupart des cas en 2020…
Avec des besoins en azote inférieurs à ceux d’autres grandes cultures (hors légumineuses), le tournesol s’est construit une réputation de culture peu gourmande. Il est cependant important de rappeler que ses besoins sont proportionnels au rendement et s’élèvent à 4,5 kg d’azote à absorber par quintal de graines produites.
Éviter les impasses
Si, dans une majorité de situations, les fournitures du sol contribuent de façon importante à satisfaire ces besoins, il est toutefois nécessaire de raisonner la dose à apporter.
Une dose d’apport excessive peut contribuer à provoquer une croissance exubérante avant la floraison, conduisant à une consommation d’eau excessive et inutile et donc à un épuisement prématuré de la réserve utile en eau du sol préjudiciable au rendement.
Si la fourniture est insuffisante, non seulement la productivité et donc la marge du tournesol seront pénalisées, mais cela pourra contribuer à un appauvrissement du sol à l’échelle du système.
Cette année, les reliquats d’azote dans les sols au moment des semis des tournesols auront vraisemblablement des niveaux moyens à faibles dans le Sud-Ouest.
En effet, même si les températures douces et l’humidité du sol au début du printemps ont dû favoriser la minéralisation, la pluviométrie hivernale abondante et souvent supérieure à la moyenne, (source de fortes lixiviations), sans oublier les très bons rendements en céréales à paille en 2019, sont à l’origine de ces niveaux de reliquats.
- Dans ce contexte particulier, il sera nécessaire d’adapter, à chaque situation, la dose d’azote minéral à apporter au tournesol.
- Pour la grande majorité des parcelles de tournesol du Sud-Ouest, la dose d’azote conseillée se situera entre 30 et 60 kg N/ha.
La méthode Héliotest (Fertilisation azotée : évaluer les besoins de votre parcelle) pourra être mise en œuvre pour estimer la dose d’azote à apporter dans le contexte de l’année. Cette méthode, repose sur l’observation ou non d’une différence visuelle entre une bande de la parcelle fertilisée au semis et le reste de la parcelle. Elle demande donc d’être anticipée.
En végétation de préférence
L’apport en végétation est préférable à un apport au semis, car les besoins maximaux de la culture se situent entre le stade 10 feuilles et début floraison. Un apport sous forme solide, en privilégiant la forme ammonitrate et par temps sec avant le stade 14 feuilles, est recommandé pour éviter un risque de brûlures. En cas d’apport d’urée en végétation, un binage dans la foulée est fortement conseillé pour limiter les pertes par volatilisation de l’azote. En effet, celle-ci peut être très élevée en cas de séquence chaude, sèche et ventée alors que le tournesol est encore peu couvrant.
La dose d’apport conseillée peut varier de 0 et 100 unités. Cette dose optimale dépend essentiellement des fournitures du sol et de l’objectif de rendement, qui pour une culture d’été non irriguée comme le tournesol dépend essentiellement de la profondeur de sol.
Terres Inovia
En savoir plus : Privilégier une fertilisation azotée en végétation plutôt qu’au semis