L'Aquitaine, terre ovine
Depuis ce jeudi 25 avril, les producteurs ovins français sont réunis en congrès dans les Pyrénées-Atlantiques. Un rendez-vous qui se clôture aujourd'hui au casino de Biarritz. Hier, les responsables de la Fédération nationale ovine (FNO) ont visité six exploitations en Béarn et au Pays basque afin de découvrir «la richesse de notre filière qui illustre toute la diversité de l'élevage ovin», soulignent les responsables de la FRO, organisateurs de ce congrès.
Jean Petit et son épouse ont accueilli ce jeudi sur leur exploitation à Artigueloutan les congressistes de la FNO, dont le président national Serge Préveraud et le président régional Jean-Michel Anxolabéhère. © Le Sillon
Évoquant les lointaines contrées d'Australie et de Nouvelle-Zélande ou d'Amérique du sud, Serge Préveraud a souligné cette analogie. «Partout où il y a du mouton, il y a du rugby», a expliqué le président de la Fédération nationale ovine lors de la conférence de presse de présentation du congrès de son organisation, qui se tient ces jeudi 25 et vendredi 26 avril à Biarritz. Observation confirmée plus près de nos terres aussi, dans la vieille Europe.
Jean-Michel Gonzalès, figure emblématique du monde du rugby, abondera dans ce sens. «Nous aussi nous inculquons à nos jeunes les valeurs de travail, d'abnégation, d'effort et de convivialité. Nous avons aussi notre obligation de transmission des valeurs, comme chez les agriculteurs pour lesquels il serait plus facile de vendre du terrain au lieu de travailler durement, dans des conditions souvent mal rémunérées».
Des décisions difficiles à prendre
Deuxième région ovine de France, l'Aquitaine se devait d'accueillir un congrès de la Fédération nationale ovine. Ici, se côtoient deux populations ovines, les laitières (près de 500.000 têtes) et quelque 60.000 ovins viande. «Nous voulons accompagner l'ensemble des éleveurs», a expliqué Jean.-Michel Anxolabéhère, le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
«Chacune de nos régions constitue un pays en soi», a reconnu Serge Préveraud. Et d'ajouter, «La France est diverse. Parfois des céréaliers deviennent des éleveurs ovins et, plus loin, on assiste à la démarche inverse. Ce qui rend difficiles les décisions à prendre». Bref, le propos actuel est de trouver les moyens de rebondir pour une filière qui a beaucoup de mal à renouveler sa population active, à l'exception notable des Pyrénées-Atlantiques.
Le congrès livrera donc les pistes pour mieux rebondir. En tenant compte des diversités du territoire. Et en souhaitant que les rebonds de la profession soient moins capricieux que sur un terrain de rugby.
M. Bengoechea
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