Aller au contenu principal

L'art de la greffe enseigné

Le centre de formation des vergers de Maubec propose aux pépiniéristes viticoles d'intervenir auprès de leur salariés pour les former aux travaux de greffage. Exemple aux pépinières Salettes, à  Denguin, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Tout commence à  la fin du XIXe siècle. Pour lutter contre les ravages du phylloxera, qui risquent de réduire à  néant le vignoble du pays, la filière viticole française s'engage dans la technique du greffage. Le principe est relativement simple. Il s'agit d'associer des greffons, c'est-à -dire des fractions de sarments d'un an comportant un oeil, issus des cépages français, à  des portes-greffes provenant de cépages américains, résistants au phylloxera. L'histoire du greffage, et par la même occasion celle des pépinières viticoles, pouvait commencer. Un siècle et des brouettes plus tard, la pratique est toujours en vigueur. Installés à  Denguin, aux portes de l'agglomération paloise, Thibaud de Salettes et son épouse sont à  la tête d'une des plus importantes pépinières viticoles du Sud-Ouest. De l'Irouleguy au Bordelais, en passant par le Jurançon et le Madiran, leur structure a pignon sur rues dans la plupart des vignobles de la région. Elle est aussi l'une des deux pépinières en France à  proposer des plants de Baco, le cépage emblématique de l'Armagnac. S'assurer de la meilleure qualité Chaque année, les pépinières Salettes produisent plus d'un million de plants. L'équivalent d'une plantation intégrale de 150 hectares de vignes. Une vingtaine de salariés se partage les tàches, qui vont de la récolte des portes-greffes et des greffons, au mois de novembre, à  l'expédition et au triage, au mois de juin. La plupart bénéficie donc de contrats saisonniers, pour une durée de six mois environ. «La majorité des employés revient d'une année sur l'autre, explique le pépiniériste. Notre objectif est d'assurer la qualité du matériel végétal que nous proposons aux vignerons. Pour cela, nous greffons nos plants de vigne à  partir de notre propre production de greffons et de portes-greffes». La préparation des bois et le travail de greffage, réalisés manuellement, sont donc des tàches essentielles. D'autant que le taux de réussite des greffes peut s'avérer très variable en fonction de la qualité du travail accompli. C'est ce constat qui a poussé Thibaud de Salettes à  proposer un cycle de formation à  ses employés. «L'idée était de rebattre les cartes, de donner à  tous les moyens de mieux appréhender son travail», explique le pépiniériste. Suivi quotidien L'opération s'est déroulée au début du mois de février. C'est le centre de formation les «vergers de Maubec», basé à  Montélimar, dans la Drôme, qui intervenait. Cette structure a été pionnière en France pour cette démarche. Son projet a vu le jour il y a deux ans à  peine. Pour la première fois, les équipes opéraient auprès d'une entreprise située en dehors de leur région d'implantation. Durant deux semaines, un formateur a donc suivi le quotidien des employés des pépinières béarnaises. Il a observé leur travail, les a filmés, a longuement échangé avec eux. «Il s'agit d'une formation active, commente Jean-Luc Valentini, gérant du centre de formation. Nous nous déplaçons au sein de l'entreprise afin d'intervenir en situation de travail». Une validation des acquis Établis en collaboration avec les propriétaires, les différents modules du stage ont permis de passer en revue l'ensemble des tàches qui composent l'activité de l'entreprise. L'objectif général est de faire acquérir les bons gestes, ceux qui ne blessent pas et apportent la meilleure efficacité. D'où l'idée de filmer les employés en plein travail, afin d'analyser leurs éventuelles imperfections. «On cherche aussi à  faire comprendre le pourquoi de chaque situation. C'est le préalable nécessaire à  leur maîtrise», poursuit le responsable. Les principaux travaux étant répétitifs, cette démarche revêt aussi un intérêt immédiat vis-à -vis de la prévention des risques pour la santé. Du côté des salariés, que du bonus également. Cette démarche peut, en effet, concourir à  une validation des acquis de l'expérience professionnelle. Fabien Brèthes Cette formation bénéficiait d'un soutien financier du plan interentreprises du Fafsea, en lien avec l'Adel et du Fonds de solidarité européen (FSE).
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Un revenu pour ceux qui vous nourrissent !

Quand les plates-formes logistiques et les centres commerciaux auront remplacé nos cultures,
Quand les électrons des…

la surtaxe Trump revient sur le tapis

Les filières alimentaires du bassin de l’Adour demeurent dans l’attente de voir ou non l’application de potentielles surtaxes…

Vendanges : lever les freins à l’insertion et répondre au problème de main-d’œuvre

Pour cette campagne 2024, l’Anefa 64, l’association Transition et la commune de Monein ont uni leurs forces au profit d’un…

AOP Ossau-Iraty : une adaptation aux réalités du territoire

Pour répondre aux défis climatique et économique, et ainsi être mieux en phase avec son temps, le syndicat de défense de l’AOP…

Dans les Landes, la FDSEA et JA sont passés à l’action

Dans la soirée de ce dimanche 17 novembre, la FDSEA des Landes et Jeunes Agriculteurs ont entamé, comme prévu, un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon