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L'art du ganadero

Une vache issue de la ganadéria de l'éleveur amollois, Jean-Louis Deyris, ouvrira les hostilités, le 2 juin prochain, dans les arènes de Mont-de-Marsan.

file-Jean-Louis Deyris, devant le lot de vaches parmi lesquelles sera choisie celle qui ouvrira le festival Art et courage. « On demande aux coursières d'avoir une attaque franche, mais aussi de faire preuve de noblesse », explique-t-il.
Jean-Louis Deyris, devant le lot de vaches parmi lesquelles sera choisie celle qui ouvrira le festival Art et courage. « On demande aux coursières d'avoir une attaque franche, mais aussi de faire preuve de noblesse », explique-t-il.
Dans leur enclos ceinturé de palissades, elles affichent une placidité surprenante. À peine lancent-elles de temps en temps quelques regards fébriles. Difficile à  croire que dans quelques jours seulement, l'une de ces vaches « nouvelles », spécialement choisie pour l'exercice, pourrait bien faire transpirer, sang et eau, les quelques courageux qui oseront l'affronter dans l'enceinte du Plumaçon. Elle ouvrira le prochain festival Art et courage, le 2 juin à  Mont-de-Marsan, avant que « novillos » et « toros » n'entrent en piste.
Leur propriétaire connaît bien les humeurs de ce bétail. Dans le microcosme de la course landaise, il fait partie des meubles. Ce n'est autre que Jean-Louis Deyris, éleveur emblématique, installé à  Amou. Ceux qui connaissent ce milieu savent que cet éleveur chevronné dispose d'un oeil particulièrement avisé. « Au-delà  des dispositions morphologiques, on demande aux coursière d'avoir une attaque franche, mais aussi de faire preuve de noblesse », explique-t-il. Un éleveur emblématique et avisé
Voilà  plus de trente ans que Jean-Louis Deyris a repris l'élevage créé par son père à  la fin des années soixante. En 1980, le troupeau comptait environ soixante vaches. Il a bien grandi depuis. Aujourd'hui, près de 350 animaux sont répartis aux confins des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Il faut bien cela pour assurer les deux cents spectacles organisés annuellement.
Si elle n'est pas encore définitivement choisie, l'heureuse élue qui foulera le sable montois sera très probablement une vache issue de l'élevage espagnol de « Los Bayones ». Un sang particulièrement réputé. Pour renouveler leur cheptel, la plupart des éleveurs landais fait appel à  des jeunes femelles, achetées en Espagne ou en Camargue. L'éleveur amollois, lui, les choisit dans la région de Salamanque principalement. Chaque année, cela représente entre cinquante et soixante têtes. « Il s'agit des rebuts des élevages de toros de combat qui ne passent pas l'épreuve de sélection à  laquelle les soumettent les éleveurs ». Une façon de sauver leur peau pour un moment tout au moins. « Là -bas, elles sont destinées à  l'abattoir. Mais elles peuvent s'avérer intéressantes pour la course landaise, car on ne leur demande pas les mêmes qualités ».
Après quelques mois d'acclimatation, ces rescapées font une première sortie dans l'arène. Sans corde tout d'abord, « afin de ne pas les rebuter ». Celles qui franchissent ce premier test ont le droit d'aller plus loin. Leur attitude avec la corde constituera un second examen. « Certaines années, il arrive qu'aucune vache ne soit retenue Beaucoup de bêtes disposent d'un galop intéressant, mais avec la corde, elle se comporte différemment ». Autrement dit, il y a beaucoup de candidates, mais très peu d'élues.
En trente ans, Jean-Louis Deyris a eu la chance d'élever quelques championnes, à  l'image d'Estanite et de Jacquitte, sacrées toutes deux « cornes d'or ». Mais le métier de ganadero est un éternel recommencement. Il demande une grande connaissance du bétail. « Je crois que cela ne s'improvise pas, confie Jean-Louis Deyris. Il faut être de la terre, savoir conduire des animaux Contrairement à  ce que l'on peut penser, il n'y a pas de petits secrets ».
Au fil de sa carrière, l'éleveur amollois a vécu aux premières loges les évolutions du monde de la course landaise. « Autrefois, la plupart des acteurs était issue du monde rural. Aujourd'hui, les choses ont évolué », raconte-t-il. Le métier d'éleveur a lui aussi connu quelques mutations. Depuis longtemps, la problématique de la tuberculose constitue une véritable plaie pour les élevages de vaches de course et même au-delà . Mais les acteurs de la lutte sanitaire en partenariat avec les responsables de la course landaise ont pris le taureau par les cornes.
Depuis la dernière campagne de prophylaxie, le test de l'interféron a été développé dans l'ensemble des ganaderias. « La totalité de mes bêtes a été analysé », indique l'éleveur. Outre sa vache, neuf hommes de la cuadrilla Deyris, écarteurs, sauteurs ou entraîneurs, seront au paseo du festival « Art et courage ». Fabien Brèthes
Art et courage
Le spectacle se déroulera samedi 2 juin à  19 h 00, aux arènes de Mont-de-Marsan. Pour cette course unique, où l'art, le courage et l'émotion sont portés au plus haut, les acteurs les plus jeunes affronteront quatre vaches sans corde. Les acteurs d'expérience feront monter l'adrénaline face à  deux vaches, puis à  des novillos (3 ans) et des taureaux (+ de 3 ans) de plus de 500 kg. La réservation des places (à  36 €, 30 €, 25 € ou 20 €) peut se faire sur internet (www.courselandaise.org), par téléphone au 05 58 46 50 89, ou au siège de la FFCL, 1 600 avenue du Pt Kennedy à  Saint-Pierre-du-Mont (40280) de 14 h 00 à  17 h 00. Pour le repas servi par la FDSEA et les JA, s'adresser aussi à  la FFCL (15 € pour les adultes et 7 € pour les enfants).
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