L'atout des banques régionales face à la crise
À l'heure de la crise des dettes publiques, la caisse régionale de Crédit agricole d'Aquitaine suggère que «la solution bancaire européenne pourrait venir des banques régionales».
Invité à considérer cette question à l'occasion de la réunion d'information annuelle qui se tenait le 28mars à Bordeaux, Giampiero Maioli, directeur général de Cariparma, banque régionale italienne membre du réseau Crédit Agricole, a estimé qu'en Italie «la confiance des marchés est en bonne voie de rétablissement, mais que pour consolider cette confiance, il faut désormais retrouver de la croissance. Et sur ce point, les petites banques, celles qui travaillent sur le tissu économique de proximité, gagnent des parts de marché».
Vu d'Espagne, à l'heure où s'enchaînent plans d'austérité et réformes, la question percute l'actualité. Kepa Egiguren Iriondo, directeur général de la banque régionale basque Bankoa, elle aussi membre du réseau Crédit Agricole, a quant à lui souligné que «pour notre banque, contrairement à d'autres, le secteur immobilier ne pèse que 3% de l'activité mais le risque réel pour notre établissement aujourd'hui est lié au peu d'activité sur les crédits aux entreprises.»
Pour Guy Chateau, directeur général de la caisse régionale de Crédit Agricole d'Aquitaine la «proximité des établissements bancaires est fondamentale pour être au coeur des économies». Puis en soulignant les points communs des trois structures bancaires en présence ce jour-là , il a précisé que «nos établissements ont à leur tête des hommes entrepreneurs comme le sont leurs clients». Autre point commun, le fait d'être adossé à un grand groupe international avec des métiers ou des accès possibles permettant d'accompagner les clients.
Les piliers de l'économie aquitaine
Petit zoom sur l'économie aquitaine avec Pierre Delfaud, vice président du Conseil économique et social d'Aquitaine qui estime qu'elle «a mieux résisté pour le moment que l'économie d'autres régions françaises, car en Aquitaine le secteur regroupant les entreprises qui opèrent en local a servi d'amortisseur». Pour ce spécialiste, la région est «attractive pour les personnes, y compris pour les touristes».
Reste l'économie productive qui «même si elle est intéressante, a aussi subi des fermetures et généré des déceptions avec, par exemple, le non-décollage sur l'énergie qu'elle soit éolienne ou solaire. Cela dit l'économie aquitaine tient sa force autour de quatre grands piliers». À savoir, l'aéronautique et le spatial avec leurs sous-traitants PME et TPE, l'héritage du pôle énergie de Lacq, le secteur bois/forêt qui, malgré les sinistres, a de vraies possibilités de débouchés et l'agroalimentaire.
Cette industrie est adossée à une agriculture de plus en plus spécialisée, avec quelques filières «phares» comme la viticulture et la transformation du mais qui va jusqu'aux plats cuisinés et où des groupes coopératifs assurent le contrôle de l'aval. Le secteur des fruits et légumes se décline aussi jusqu'à l'aval avec la production de produits surgelés ou sous vide.
Soutien à l'économie locale
Confirmant le soutien de son établissement à l'économie régionale et pour tordre le cou aux critiques selon lesquelles «en ces temps de crises, les banques ne prêtent plus», Guy Chateau a précisé qu'en un an «les encours de crédits de notre établissement ont progressé de 4% et qu'au 31décembre 2011, l'encours total de crédits avait passé pour la première fois la barre des 14 milliards».
Et ce financement vaut pour tous les secteurs: agricole (avec 279 millions d'euros de financements), professionnel, entreprise ou collectivités (avec 704 millions d'euros de nouveaux crédits). Le financement de l'habitat reste le principal contributeur de l'activité «crédit» avec une activité 2011 en hausse par rapport à 2010 et un financement pour 1342millions d'euros de projets sur la région, soit 5,8% de financements de plus qu'en 2010, pour un encours qui croît de +5,7% en 2011.
Marie-Noëlle Charles
Nouveau président
Vendredi 30 mars, Rémi Garuz, viticulteur girondin, a été à la présidence du conseil d'administration du Crédit Agricole d'Aquitaine. Il est viticulteur à Saint-Brice (33) et président de Producta SA, société de négoce. Il remplace Jean-Pierre Pargarde qui assurait cette fonction depuis 2001 mais ne se représentait ayant atteint la limite d'àge maximal de 65 ans fixée par les statuts. Le nouveau président sera entouré de deux vices présidents délégués: Patrice Gentié (47) et Pascal Tauzin (40) ainsi que de trois vice-présidents: Christian Douet (33), Christian Dubroca (47) et Jean-Paul Destrac (40).
Vendredi 30 mars, Rémi Garuz, viticulteur girondin, a été à la présidence du conseil d'administration du Crédit Agricole d'Aquitaine. Il est viticulteur à Saint-Brice (33) et président de Producta SA, société de négoce. Il remplace Jean-Pierre Pargarde qui assurait cette fonction depuis 2001 mais ne se représentait ayant atteint la limite d'àge maximal de 65 ans fixée par les statuts. Le nouveau président sera entouré de deux vices présidents délégués: Patrice Gentié (47) et Pascal Tauzin (40) ainsi que de trois vice-présidents: Christian Douet (33), Christian Dubroca (47) et Jean-Paul Destrac (40).