Aller au contenu principal

Le bien-être animal créent aussi des distorsions de concurrence

La commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale a organisé, le 23 septembre, une table ronde sur le bien-être animal au sein de l’Union européenne. Selon le rapport de la députée Typhanie Degois (LREM, Savoie), adopté le 17 septembre dernier, le bien-être animal correspond aujourd’hui à une attente forte des citoyens et des consommateurs.

file-«Il existe une concurrence déloyale entre ceux qui respectent les normes et ceux qui s’en affranchissent», déplore le député européen Pascal Durand (Verts/ALE).
«Il existe une concurrence déloyale entre ceux qui respectent les normes et ceux qui s’en affranchissent», déplore le député européen Pascal Durand (Verts/ALE).

L’Europe a beaucoup légiféré dans ce domaine, au point que ses normes sont «parmi les plus strictes au monde.» Cependant, reconnaissent les députés, cette législation n’est que très partiellement et mal appliquée, «notamment pour la politique agricole commune», a indiqué Typhanie Degois, qui ne nie pas les enjeux économiques qui sous-tendent ce dossier.

«Il existe une concurrence déloyale entre ceux qui respectent les normes et ceux qui s’en affranchissent et il n’est pas normal que les premiers fassent financièrement les frais des méthodes des seconds», a lancé le député européen Pascal Durand (Verts/ALE). «Oui, arrêtons de punir les bons élèves», a résumé Louis Schweitzer, ancien P.-D. G. de Renault et président de La Fondation droit animal, éthique et sciences.

«Protéger nos éleveurs»

Il est vrai que les conditions d’élevages et le coût social sont plus favorables dans certains pays de l’Est qu’en France, ont laissé entendre les intervenants. Ce qui fait que «l’agriculture française ne sera jamais compétitive sur le premier prix», a indiqué Louis Schweitzer.
Ce dernier préconise la mise en place d’un étiquetage à l’image de la filière œufs, avec une étiquette selon la gamme de produits et le mode d’élevage. «Car certains consommateurs ont besoin d’accéder au prix parce qu’ils ne possèdent pas le même pouvoir d’achat que leurs voisins», a-t-il justifié.

Le député Cédric Villani (LREM-Essonne) établit, comme Pascal Durand, un parallèle entre ce dossier du bien-être et celui des intrants (néonicotinoïdes et glyphosate). «Le combat est le même. On risque de perdre des pans entiers de nos filières et devoir importer des produits qui ne respectent pas les normes que nous nous sommes imposées», a-t-il expliqué.
Pascal Durand demande de «protéger nos éleveurs, ceux qui fournissent des efforts pour élever leurs animaux dans des conditions saines. Sinon, on va à l’échec et on risque de bloquer le dialogue entre les éleveurs et le mouvement associatif.»

Le scandale des transports

Mais plus peut-être que l’élevage, c’est le transport qui semble être dans le collimateur des parlementaires. «Certaines sociétés ne respectent pas les normes en vigueur concernant le transport des animaux. Cette situation est scandaleuse pour les éleveurs» qui voient leurs efforts parfois réduits à néant, a jugé Pascal Durand.
C’est pourquoi Louis Schweitzer souhaite interdire l’exportation d’animaux, hors UE, pour abattage et préconise plutôt l’envoi de carcasses. «Parce qu’elle raisonne en silo et uniquement par vision catégorielle, l’Europe n’a pas de vision politique du bien-être animal», a tranché Pascal Durand.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

la surtaxe Trump revient sur le tapis

Les filières alimentaires du bassin de l’Adour demeurent dans l’attente de voir ou non l’application de potentielles surtaxes…

Vendanges : lever les freins à l’insertion et répondre au problème de main-d’œuvre

Pour cette campagne 2024, l’Anefa 64, l’association Transition et la commune de Monein ont uni leurs forces au profit d’un…

AOP Ossau-Iraty : une adaptation aux réalités du territoire

Pour répondre aux défis climatique et économique, et ainsi être mieux en phase avec son temps, le syndicat de défense de l’AOP…

Dans les Landes, la FDSEA et JA sont passés à l’action

Dans la soirée de ce dimanche 17 novembre, la FDSEA des Landes et Jeunes Agriculteurs ont entamé, comme prévu, un…

FCO : la FDSEA en alerte face à la rupture de stock de vaccins

Face à l’expansion de la maladie, la FDSEA est mobilisée.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon