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Le bio pourrait sortir conforté de la crise sanitaire

Les circuits courts ont séduit les consommateurs. Le contexte est favorable au développement de la production et de la consommation de produits alimentaires bio.

file-Pour les acteurs de l’agriculture biologique présents à la conférence de l’Agence bio, le 19 janvier, il est important de veiller à l’équilibre économique et humain de ces filières.
Pour les acteurs de l’agriculture biologique présents à la conférence de l’Agence bio, le 19 janvier, il est important de veiller à l’équilibre économique et humain de ces filières.

L’agriculture biologique pourrait bénéficier de la préoccupation croissante de l’opinion et des politiques en faveur des enjeux sanitaires et environnementaux. C’est le consensus sur lequel se sont retrouvés les participants à la conférence organisée le 19 janvier par l’Agence bio sur le thème «le bio pour surmonter les bouleversements environnementaux et économiques».

Si les chiffres manquent encore pour évaluer les conséquences de la crise sur l’agriculture biologique, «il est établi que les consommateurs se sont tournés de manière significative vers les circuits courts» sur lesquels les producteurs bio occupent des positions importantes, a estimé Julien Fosse, adjoint à la directrice de France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre en vue d’éclairer ses orientations. «De la même manière, la pandémie et ses conséquences devraient accélérer la conversion d’un nombre croissant d’agriculteurs», a-t-il estimé.

Un afflux incontrôlé de producteurs constitue cependant un risque pour l’équilibre de ces filières. «Il faut être attentif à ce que les agriculteurs s’insèrent dans des filières structurées d’un bout à l’autre de la chaîne si l’on veut que ce soit pérenne», a prévenu Michel François, président de l’Union de commercialisation Fermes bio, qui compte près d’un millier d’adhérents.

«Nous avons besoin d’acteurs qui tirent dans le même sens, avec des contrats tripartites, a-t-il également plaidé. Si le vendeur en bout de chaîne veut avoir une politique de prix, cela ne marchera pas. Il faut un minimum de cohésion et d’empathie entre les acteurs».

Convergences et empathie

Christophe Audouin, directeur exécutif des Prés rient bio, a abondé dans ce sens, mettant en avant les initiatives de la filiale de Danone depuis 15 ans en faveur de ses producteurs. «Nous devons leur offrir des perspectives d’avenir durables», a-t-il plaidé. C’est en fonction de cette philosophie que les produits fabriqués sur le site de Danone du Molay-Littry (Normandie) sont labellisés depuis 2019 par le label de commerce équitable Fair For Life (Ecocert). «Cette certification indépendante atteste du respect d’un ensemble de pratiques commercialement équitables, et responsables en matière sociale et environnementale», précise Christophe Audouin.

Soucieuse d’accompagner les éleveurs dans la transition, la filiale bio de Danone s’est aussi engagée à rendre le métier plus attractif. Depuis 2 ans, l’entreprise, leader de l’ultra-frais bio avec Les Deux Vaches, finance sur ses fonds propres une semaine de vacances aux éleveurs, en mobilisant le service de remplacement des chambres d’agriculture.

Elle prépare également la relève dans un métier où la moyenne d’âge est élevée. «Nous venons de créer une formation au métier d’éleveur bio destiné à des adultes en reconversion, incluant un stage pratique», a indiqué le dirigeant. «Il n’a pas été facile de trouver une dizaine de candidats motivés pour ce métier», a-t-il cependant reconnu.

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