Le congrès de la FDSEA 40 sera dominé par l’influenza

Rendez-vous majeur de la vie du syndicat, le congrès annuel reste l’occasion de mesurer l’ampleur du travail accompli tout au long de l’exercice écoulé. Le 22 janvier à Hagetmau, ce chapitre premier temps sera forcément riche à la vue du foisonnement de dossiers de la FDSEA des Landes en 2015. Mais les responsables de la structure ont finalement choisi de consacrer le cœur de la rencontre à l’influenza aviaire. Étant donné les évolutions quasi quotidiennes du dossier, cet événement tombe à pic pour brosser un état des lieux de la situation et informer très précisément les producteurs.

Vous avez finalement choisi de retenir le thème de l’influenza aviaire pour votre congrès. Pourquoi?
Christophe Barrailh - C’est un choix naturel. L’épisode cauchemardesque que traverse la filière avicole n’est pas anodin. Une nouvelle fois, cette crise frappe de plein fouet le cœur de nos élevages landais. Elle ne concerne pas seulement les élevages touchés ou situés à proximité des foyers, mais à tous les producteurs du territoire. Une majeure partie de nos adhérents est donc directement concernée par ce dossier. Il faut savoir que cette affaire risque de modifier profondément les schémas actuels de productions. Il va falloir s’adapter dans l’optique de prévenir ce type de risques sanitaires pouvant mettre en péril nos productions.

Quelle est la situation aujourd’hui?
C. B. - Depuis ce mois de décembre, un travail extrêmement lourd est mené collectivement par l’ensemble des acteurs de la filière. Tout le monde est mobilisé depuis les premières heures. Tout d’abord, cette crise est un véritable traumatisme pour les producteurs touchés. Il a fallu les accompagner. Des cellules psychologiques ont notamment été mises en place pour les aider. Ensuite, face à l’ensemble des contraintes réglementaires liées au plan d’urgence, la gestion des périmètres réglementés et des foyers déclarés a été un chantier extrêmement complexe.
Concrètement, l’enjeu consiste à éviter au maximum la circulation du virus. C’est pourquoi les règles d’hygiène, de nettoyage et de désinfection, autrement dit de biosécurité au sens large, sont plus que jamais au centre des préoccupations. Les zonages mis en place ont permis de cibler le virus. Aujourd’hui, les équipes procèdent à l’abattage des derniers foyers concernés. Des discussions sont toujours en cours avec l’État concernant le plan d’assainissement.
Sur ce dernier point notamment et au niveau de l’échelle régionale grand Sud-Ouest, la mise en place d’un vide sanitaire pourrait être obligatoire sur les exploitations. Les conséquences de l’influenza aviaire sont donc beaucoup plus lourdes qu’elles ne paraissent, puisque ces mesures devraient modifier structurellement les schémas d’exploitation actuels.

Qu’attend la FDSEA de ce rendez-vous?
C. B. - L’objectif de ce rendez-vous est d’éclairer nos adhérents sur la situation, de les informer notamment des nouvelles mesures sanitaires. Les interlocuteurs invités et les différents éléments que nous avons à ce jour devraient nous permettre d’être exhaustifs. Ce rendez-vous sera l’occasion de faire un bilan sur la manière dont l’épisode a été vécu par les agriculteurs et également de se projeter sur les modèles à reconstruire.

D’autres thèmes seront-ils abordés?
C. B. - Bien entendu, l’objet de ce congrès est aussi de rappeler toutes les actions qui ont été menées activement par notre équipe syndicaliste tout au long de l’année écoulée. Sans revenir trop dans les faits, le secteur agricole a traversé et traverse encore aujourd’hui, une situation conjoncturelle difficile marquée par une crise de l’élevage sans précédent.
Cet été, des actions fortes ont été conduites pour dénoncer les nombreuses difficultés structurelles et conjoncturelles qui assomment les productions bovines et porcines. L’ensemble de la filière, acteurs et responsables professionnels se sont donc mobilisés pour apporter des solutions aux producteurs. Et c’est un combat qui n’est pas terminé. Nous allons donc également nous projeter sur l’avenir afin d’aborder d’autres dossiers majeurs qui façonnent l’agriculture landaise.

Quelle va être la priorité du réseau syndical pour cette nouvelle année?
C. B. - Bien évidemment, toujours le même que nous menons depuis des années sur le territoire landais. Nous allons poursuivre notre travail de maillage du territoire où élus, présidents et responsables syndicaux sont au plus près du terrain. Cet ancrage territorial sur l’ensemble du territoire fait notre force.
Notre réseau syndical bénéficie d’un réseau qui va du canton et qui s’étend à l’échelle nationale: cela nous donne ainsi une crédibilité plus importante. Bien souvent, la construction pyramidale de notre réseau nous permet ainsi de faire remonter des informations plus rapidement que les administrations. 
Au-delà de l’influenza aviaire, le chantier de la FDSEA est de poursuivre la collaboration avec tous les acteurs économiques territoriaux pour continuer à défendre le monde agricole.

Propos recueillis par Baptiste Ducasse