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Le distributeur automatique, nouveau canal de vente directe de produits fermiers

La signalétique est percutante et forte “Direct du producteur”, “distributeur automatique” et surplombe un petit chalet dans le village de l’Ecancière, en bordure d’une ancienne nationale fréquentée, qui relie Romans-sur-Isère à Grenoble. Depuis six mois, un arboriculteur de la Drôme expérimente un distributeur automatique de produits frais.

file-Jean-François Tortel a inauguré un nouveau mode de vente de ses fruits produits sur son exploitation: le distributeur automatique. La formule semble appréciée des clients qui demandent d’autres produits fermiers.
Jean-François Tortel a inauguré un nouveau mode de vente de ses fruits produits sur son exploitation: le distributeur automatique. La formule semble appréciée des clients qui demandent d’autres produits fermiers.

La formule fait mouche auprès des passants et des automobilistes qui s’arrêtent devant le distributeur automatique pour faire leurs achats en fruits, pommes, poires, en jus de fruits, en noix de Grenoble, en œufs, en pommes de terre, etc.

À l’origine de ce concept de vente directe, Jean-François Tortel, à la tête de l’EARL des Loyes, à l’Ecancière, dans la Drôme, une exploitation de 30 ha de vergers en pêches, abricots, poires et pommes. L’arboriculteur aime explorer de nouveaux canaux de vente.

Il pratique la vente à la ferme, utilise le réseau de vente Agri-local, une plateforme internet interactive qui permet aux agriculteurs de répondre aux appels des collectivités, fournit les cuisines des écoles… Depuis plusieurs années, il réfléchissait à l’installation d’un distributeur automatique sur son exploitation.

Route très fréquentée

Par chance, son exploitation est au centre d’un village et en bordure d’une ancienne route nationale très fréquentée. Il a convaincu deux autres agriculteurs de s’associer à son projet pour diversifier l’offre mais reste le porteur de projet. «En fait, je voulais diversifier l’offre en produits pour élargir la clientèle de passage ou locale», explique-t-il.

«Les produits fermiers sont très appréciés par la population. Je mets à disposition des autres exploitants plusieurs casiers de mon distributeur. Je fais de la prestation de services. J’apporte un service de vente via le distributeur automatique que je facture aux exploitants. Cela comprend le remplissage des casiers en œufs, pommes de terre, noix de Grenoble, et je leur redistribue le prix de la vente», ajoute l’arboriculteur.

Freins administratifs

Jean-François Tortel a été confronté à quelques difficultés pour mettre en place ce projet. «Il m’a fallu quelques années de réflexion pour concevoir ce nouveau canal de vente…». Ce système de distributeur automatique n’autorise pas la présence d’un salarié. «Point très important: il fallait bien réfléchir au système de distribution automatique adapté à des produits fermiers frais. Le choix des casiers n’est pas évident, car il est peu adapté à l’emballage bois. Je voulais placer des cagettes en bois de 40X30, des bouteilles, des corbeilles de fruits du jour, etc. Il faut bien réfléchir en amont et anticiper» recommande-t-il.

Un autre obstacle à la réalisation: la lenteur administrative et les contraintes liées aux passages et à l’accès des personnes handicapées: «Les démarches administratives furent plus longues que prévu. Il fallait concevoir un aménagement, un portail dans le mur pour les personnes handicapées et prévoir une hauteur limitée pour l’accès aux casiers. Les services de la DDE, de l’équipement ont retardé de deux mois la mise en service de mon distributeur automatique. J’ai pu ouvrir en août 2015».

Gestion via le téléphone portable

Le distributeur automatique comprend 40 casiers perforés, dotés d’un système de climatisation qui maintient une température constante à 16°, été comme hiver. Il s’éclaire dès la nuit tombante. Le site ferme à 21 heures. Le système accepte uniquement le paiement en espèces mais pas de carte bancaire.

Après cinq mois de fonctionnement, Jean-François dresse un premier bilan satisfaisant. Il consacre environ une heure par jour au contrôle, au remplissage des casiers et à la discussion avec les clients. «J’ai pour habitude de passer tous les jours sur ce lieu de vente» ajoute-t-il.

La gestion des casiers se fait grâce à son téléphone portable: «J’ai fixé un niveau de remplissage. Si, par exemple, la moitié des casiers est vide, je reçois une alerte sur mon portable. Je peux régler le niveau de remplissage sur mon portable. Ce système est très utile, car, parfois, le client paye et laisse la porte se refermer avec les produits fermiers. Je peux ouvrir le casier à distance si le client est confronté à un problème d’ouverture de la porte du casier».

Pierre-Louis Berger

Investissements
Jean-François Tortel a investi 30.000 euros dont 18.000 pour le distributeur automatique et 12.000 pour l’aménagement, la plateforme en béton, le portail automatique. Il ne possède pas assez de recul pour analyser le volume des produits vendus et la fréquentation de la clientèle. «Une bonne journée, c’est 20 casiers vidés». À raison de 4 euros de produits fermiers par casier, cela représente une recette de 80 euros. Mais certains jours, la vente est plus faible. La fréquentation est plus élevée de 16 à 19 heures.
Aujourd’hui, certains clients réclament des légumes, des salades. Pour répondre à cette attente, Jean-François prévoit d’installer de nouveaux casiers et poursuivre la diversification de son offre.

 

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