Le Foll tacle l'irrigation du mais
Lors de l'inauguration du salon des Pyrénéennes à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), le ministre de l'Agriculture s'est expliqué sur certains dossiers et a cru utile de critiquer l'irrigation du mais.
Le samedi 22 septembre, l'inauguration du salon les Pyrénéennes au parc des expositions de Saint-Gaudens était marquée par la venue du ministre de l'Agriculture. L'occasion pour Stéphane Le Foll de constater la vitalité du monde rural pyrénéen et de promettre de s'employer «à redonner de la fierté à ce monde rural qui occupe 80% de notre territoire et qui donne aujourd'hui une image plus que positive». Il soulignait aussi l'importance économique de l'agriculture et de l'agroalimentaire dont la balance commerciale est bénéficiaire de 10 à 12 milliards d'euros, alors que, globalement, celle de la France est déficitaire de 70 milliards.
Interpellé par les élus locaux de Midi-Pyrénées sur différents dossiers, le ministre s'est voulu rassurant sur les zones défavorisées, affirmant que, même s'il ne peut donner de conclusion à cette heure, «la France avait été entendue». Concernant les zones vulnérables, il était plus réservé constatant que l'heure n'est plus à la négociation, mais bien de faire face à une plainte de la Commission européenne à la cour de justice européenne.
Zones défavorisées et vulnérables
Selon lui, la France a l'obligation de se mettre en conformité avec la réglementation communautaire, mais aussi prouver les efforts faits par les agriculteurs français. «J'ai mis en place un groupe de travail sur ce sujet, annonçait-il, afin d'adapter les mesures que nous serons obligés de prendre pour ne pas pénaliser davantage les élevages».
Un monde de l'élevage objet de toutes ses attentions. Stéphane Le Foll assure vouloir stopper l'hémorragie des éleveurs qui abandonnent leur production et se tournent vers des filières végétales. «La France doit produire des céréales, bien entendu, mais aussi les transformer pour un élevage qui a une importance capitale pour le pays», insistait-il.
Dans les débats sur la prochaine PAC, le ministre ne cache pas sa volonté de privilégier la protection de l'élevage. Il se prononçait aussi en faveur d'un plan pour assurer l'autonomie française en protéines végétales: un plan urgent et nécessaire qui est, selon lui, réalisable sans enveloppe budgétaire supplémentaire. M.Le Foll annonçait aussi la reconduction du plan de massif pour la période 2014-2020.
Le mais irrigué en question
Au chapitre des sujets qui fàchent, les céréaliers présents n'auront sûrement guère apprécié les déclarations du ministre sur le mais. «L'eau est une ressource partagée, à protéger et à sécuriser. Mais le soutien que nous devons porter à l'irrigation doit permettre, non pas de poursuivre des cultures intensives comme le mais, mais de donner aux agriculteurs, dans leur diversité de productions, la possibilité de développer leurs exploitations».
Malgré ces déclarations qui ne manqueront pas de faire réagir les milieux concernés, le ministre dit ne pas vouloir opposer écologie et économie. «Il ne faut pas projeter sur l'agriculteur des demandes sociétales qu'il ne peut économiquement pas supporter», estime-t-il. Il considère donc qu'il faut produire mieux, mais aussi plus et autrement en innovant. Dans cette perspective, le ministère va organiser une grande journée, fin novembre, qui recense les innovations faites sur le terrain, par les agriculteurs eux-mêmes.
Guy Mimbielle