Le gouvernement confirme la baisse continue de l’utilisation des phytosanitaires
Dans un communiqué de presse du 15 novembre, le ministère de l’Agriculture et celui de la Transition écologique ont confirmé la baisse progressive de l’utilisation des produits phytosanitaires depuis 2016, notamment grâce à la mise en place du plan Ecophyto II+.
Dans un communiqué de presse du 15 novembre, le ministère de l’Agriculture et celui de la Transition écologique ont confirmé la baisse progressive de l’utilisation des produits phytosanitaires depuis 2016, notamment grâce à la mise en place du plan Ecophyto II+.
Bien que les données soient encore provisoires, elles révèlent que les ventes de produits phytosanitaires baissent régulièrement depuis quelques années. Elles se sont élevées, pour les substances actives (hors agriculture biologique et biocontrôle) à 43.013 tonnes pour l’année 2021 contre 54.858 t en 2016, soit une baisse de 21,6 %.
Les ventes de produits phytosanitaires «sont restées stables par rapport à 2020 (+0,7%), et sont 19% en dessous de la moyenne 2012-2017», soulignent les deux ministères. Toutefoi, il est à noter qu’en 2018, les ventes avaient atteint un pic avec 62.655 t. Ce phénomène était consécutif aux achats anticipés avec la hausse de la redevance pour pollutions diffuses (RPD). Les agriculteurs ont voulu amoindrir ou échapper à la hausse programmée de la RPD prévue le 1er janvier 2019. Ce qui les a amenés à acheter et stocker des produits phytopharmaceutiques fin 2018, générant une hausse marquée des ventes en 2018 suivie d’une baisse (suite à un déstockage logiquement accompagné d’une réduction d’achat) particulièrement importante en 2019.
Le biocontrôle prend de l’ampleur
Dans le même laps de temps (2016-2021), les statisticiens du ministère de la Transition écologique (MTE) ont pointé une augmentation des solutions de biocontrôle. Elles sont passées de 17.668 tonnes en 2016 à 24.896 t en 2021 soit une hausse de 40,9%. Entre 2020 et 2021, les ventes de ce type de produits ont bondi de +13,34%. Elles ont presque triplé depuis 2009 (8.833 tonnes).
Par ailleurs, l’étude du MTE précise que «les ventes de glyphosate amorcent une baisse avec une diminution de 14% entre 2020 et 2021, passant de 8 645 tonnes à 7 765 tonnes». C’est sur les substances actives classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (appelées CMR 1) que la chute est vraiment spectaculaire. De plus de 5.000 t vendues en 2018, elles ne représentaient plus qu’à 780 t en 2021 soit une baisse de 85% sur une période de quatre ans.
Parmi ces CMR 1, certaines substances au nombre de quatorze, comme l’epoxiconazole ou le propiconazole, voient leurs ventes s’effondrer. «Entre 2020 et 2021, ces substances ont diminué de 27,6%. En 2021, elles ne représentent plus que 5% de leur niveau de 2016 avec 47 tonnes», note l’étude.
Agriculture biologique
Le ministère de l’Agriculture et celui de la Transition écologique mettent ces bons résultats au crédit du plan Ecophyto II+ qui, depuis le 9 avril 2019, prévoit une réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques de 50% d’ici à 2025. Ce plan s’est doté d’un nouvel indicateur, le NOmbre de Doses Unités (NODU). Il correspond à la surface qui serait traitée annuellement aux doses maximales homologuées.
Ainsi, rapporté à la surface agricole utile (SAU), le NODU permet de déterminer le nombre moyen de traitements par hectare. En 2020, le NODU s’établissait à 88,5 millions d’hectares (Mha) et l’indicateur 2021 s’établit à 85,7 Mha, soit un recul de 3,16%. Il retrouve ainsi ses valeurs de 2011.
D’une manière globale, la tendance est à la baisse depuis 2016, note le ministère de l’Agriculture. Il souligne en particulier que l’indicateur provisoire 2019/2021 (83,2 Mha) est de nouveau en baisse de 13,5% par rapport à 2018/2020 (94,8 Mha). De même, «le recours aux substances les plus à risque est également en forte baisse : le NODU agricole est en baisse de 87% pour les CMR1 et de 36% pour les CMR2».
Preuve supplémentaire que la transition agroécologique est en marche ; 2,78 Mha sont cultivés en agriculture biologique en France (contre 1,3 Mha en 2015), soit une hausse de 53%, avec une part de 10,3% de surface bio dans la SAU. La France représente 15,6 % de la SAU bio de l’UE soit la première surface agricole en bio de l’Union européenne.