Le groupe Euralis déploie sa nouvelle stratégie
Devant plus de 800 collaborateurs, partenaires, élus, adhérents et salariés, réunis vendredi 3 septembre dernier au zénith de Pau, les dirigeants du groupe Euralis ont égrainé la nouvelle stratégie de la coopérative. Une stratégie qui doit répondre à plusieurs objectifs : assurer un revenu aux agriculteurs, répondre aux enjeux climatiques et aux attentes sociétales, en favorisant une agriculture et une alimentation «durables, plurielles, saines et accessibles.»
«Nous devons prendre en compte les attentes des consommateurs et de nos concitoyens», a souligné notamment Philippe Saux, le directeur général du groupe. Tout en répondant aux marchés. Pour parvenir à résoudre cette équation, Euralis va miser sur l’innovation. «Ce sera la clé de l’adaptation de l’agriculture pour répondre au changement climatique, répondre aux besoins de maintenir une capacité de production en qualité et en quantité.»
Une ambition partagée
Le groupe Euralis a ainsi affiché ses ambitions. Et mobilise ses troupes. «Pour moi, une coopérative, ce n’est pas les agriculteurs d’un côté et les salariés de l’autre, lance le président Christophe Congues. J’attends de nos salariés et coopérateurs une implication totale. Si tous ensemble, on en fait un peu plus, au niveau du groupe cela va être énorme». Et joignant les actes à la parole, le président d’Euralis a annoncé l’ouverture d’une partie du capital de la coopérative aux salariés, agriculteurs et partenaires «qui partagent notre vision.»
Euralis a rappelé tout d’abord la vocation nourricière de l’agriculture : «La qualité est au cœur de notre ambition, mais avec aussi des quantités suffisantes et accessibles à tous, assure Christophe Congues. Et on doit produire ceci en prenant soin de l’environnement et en restant rentable». Par exemple, Euralis compte contractualiser 70% de ses productions végétales à l’horizon 2025, qu’elles soient bio ou conventionnelles. «Cela traduit notre choix stratégique fort : celui du conseil», note Philippe Saux.
Bien-être animal, biosécurité, recherche génomique, gestion de l’eau, réduction des produits phytosanitaires : autant de pistes qui ont été évoquées par les dirigeants du groupe. Même si à ce sujet, Christophe Congues a lancé un avertissement aux élus présents dans la salle : «On ne doit pas brider l’innovation agricole. Il va falloir faire sauter le couvercle du principe de précaution, parce qu’on va en crever si on continue comme ça.»
Un avenir décarbonné
Enfin, Euralis souhaite développer les énergies renouvelables sur le territoire. «L’énergie décarbonée, c’est l’avenir et on va la produire», annonce le président. L’ensemble des toitures agricoles de la ferme Euralis va ainsi être prochainement recensé. «Avant d’aller au sol, on saturera les toitures, car la vocation première du sol, c’est d’abord de nourrir.» Le groupe souhaite à présent accélérer dans ce domaine. «On veut lancer dès cette année une offre photovoltaïque sur les toits», précise Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole. Des projets sont aussi conduits sur les bioplastiques, ou encore du biokérozène.
Et Christophe Congues de conclure : «Le choix du conseil dans le cadre de la loi Egalim va nous permettre de bâtir un modèle d’agriculture autour des biocontrôles, de l’agronomie, mais aussi des outils technologiques et de recherche variétale. […] Nous nous devons de proposer à nos adhérents la technologie la plus avancée au service des revenus et de l’environnement.»
Yannick Allongue