Le label Territoire bio engagé s’étend sur toute la France
La Bretagne, le Centre-Val-de-Loire, les Hauts-de-France et les Pays de la Loire viennent de reprendre le label Territoire bio engagé, créé par Interbio Nouvelle-Aquitaine. Pour cette extension, toutes les associations interprofessionnelles qui le déploieront se sont retrouvées, le 3 septembre à Lattes (34).
«Quand nous nous sommes lancés, nous n’imaginions pas, même si nous l’espérions, que ce label aurait un tel impact et serait repris à l’échelle nationale», n’en revient toujours pas Philippe Lassalle-Saint-Jean, président d’Interbio Nouvelle-Aquitaine, initiateur de la démarche, dont l’ambition est de mettre en avant un territoire et une production bio et locale, au plus près des habitants. À ce jour, le label a été décerné à plus de 220 communes et établissements en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
Ce qu’il ne pouvait pas prévoir, c’était l’accélération des objectifs fixés par les pouvoirs publics pour le développement de l’agriculture biologique et l’introduction d’un pourcentage de produits bio dans les cantines scolaires, acté dans la loi Egalim. Que dit cette loi ? Qu’à partir de janvier 2022, la restauration collective devra servir 50% de produits locaux ou sous signes d’origine et de qualité, dont au moins 20% de produits bios. Ce qui était donc, à l’origine, une volonté à l’échelle d’une association interprofessionnelle régionale est désormais partagée à l’échelle d’un pays.
Mode d’emploi du label
Si le label intègre les produits alimentaires bios, ce n’est pourtant pas à eux qu’il s’applique directement, mais aux collectivités territoriales et aux établissements de restauration collective. Autrement dit, ce label valorise les collectivités et établissements ayant engagé une démarche en faveur de l’agriculture biologique sur leur territoire. «Grâce à ce label, les collectivités et établissements font connaître localement leur action en faveur de l’agriculture biologique et d’une alimentation plus saine», souligne le président d’Interbio Nouvelle-Aquitaine.
Toute collectivité ou établissement qui veut obtenir le label doit en faire la demande par Internet sur www.territoirebioengage.fr. «Pour les réfractaires d’Internet, ils peuvent passer par nous pour l’instruction de leurs dossiers», précise Emmanuel Eichner, président d’Interbio Occitanie. Selon les régions, le label est accessible gratuitement ou via une cotisation payante.
Pour l’obtenir, une collectivité doit avoir atteint un pourcentage donné de sa surface agricole utile en bio et/ou plus de 20% d’approvisionnements bio dans son service de restauration (N.D.L.R. : en valeur d’achat). Si le critère d’approvisionnements bio est le même pour tous, celui de la surface agricole varie en fonction des régions, et suit les objectifs régionaux. Une fois cela précisé, il ne peut être inférieur à 6% (critère initial du Grenelle de l’environnement).
Pérenniser le bio
Ce qui est sûr, c’est que «rejoindre ce label, c’est donner aux collectivités plus de visibilité et les encourager à soutenir le développement de la surface agricole utile en bio sur leur territoire», insiste Béatrice Rozé, administratrice à Initiative Bio Bretagne. «Ce label représente un outil de plus dans le développement du bio», ajoute, de son côté, Philippe Henry, président de l’Agence bio.
Développement, mais aussi pérennisation du bio, puisque le label oblige les collectivités à maintenir leur surface utile en bio au pourcentage fixé, soit à favoriser l’installation d’un repreneur ou d’un jeune en agriculture biologique quand un exploitant part à la retraite ou cède son bien. Oblige, en effet, car le label, contrôlé tous les ans pour la restauration collective et tous les deux ans pour les collectivités, peut se perdre en cas de non-respect des critères.
Par ailleurs, dans la mesure où de nouveaux plans gouvernementaux viendraient à être définis, l’attribution du label pourrait être révisée en fonction des nouveaux objectifs de développement de l’agriculture biologique à atteindre.
Florence Guilhem