Le lac du Gabas, véritable réservoir culturel

Inauguré le vendredi 27 juillet 2007, le barrage du Gabas a constitué un chantier majeur dans l’aménagement hydraulique du bassin de l’Adour. D’une étendue de 217 hectares, sur les communes de Gardères, Luquet (Hautes-Pyrénées), Eslourenties et Lourenties (Pyrénées-Atlantiques), cette retenue d’eau d’une capacité de 20 millions de mètres cubes est dédiée à 50% au maintien de l’étiage estival des cours d’eau et 50% à l’irrigation sur les vallées du Gabas, des Leès, ainsi que de l’Adour dès l’amont immédiat d’Aire.

Au cours de ces dix années de service, le lac du Gabas et, surtout, son environnement ont évolué. En effet, au-delà de son rôle premier de réservoir, le barrage a généré des activités nouvelles de par sa situation au cœur du triangle des agglomérations de Pau, Tarbes et Lourdes. Commandée par les communautés de communes riveraines de l’époque, une étude mettait en lumière et prévoyait une fréquentation de loisirs de proximité et listait un certain nombre d’aménagements possibles.

Un pôle d’attractions

Tout d’abord, «le sentier périphérique de 12,6 km qui permet, suivant la forme de chacun, de pratiquer la promenade, la course à pied ou le VTT, est un véritable lieu de destination des familles en semaine et aussi le week-end», se réjouit Frédéric Lahore, le maire de Lourenties. De plus, la Maison de la pêche à Eslourenties constitue un observatoire des activités piscicoles du lac. Enfin, la salle du lac est devenue un lieu très à la mode pour les mariages et toutes sortes de manifestations, séminaires et autres réunions.

Sur la rive ouest, coté Lourenties, plusieurs aménagements ont ainsi été réalisés : le boulodrome et l’aire de pique-nique avec ses tables et ses barbecues sont très prisés dès les premiers beaux jours. La base nautique accueille le club Pyrénéen et ses très nombreux adhérents. Ce printemps, le city stade pour les adolescents et l’aire de jeux pour les plus petits ont vu le jour.

Enfin, la dernière des réalisations est le théâtre de plein air initié par la communauté de communes. Avec sa capacité de plus de 1.000 places, jouissant d’une vue exceptionnelle sur le lac et la chaîne des Pyrénées, il accueille, cet été, ses trois premières manifestations organisées par la toute nouvelle association, “Hest en Gabas”, créée fin 2016. Son président, Frédéric Lahore, précise «qu’elle a pour vocation de faire découvrir ce magnifique lieu en y amenant différentes manifestations à visée culturelle».

Trois concerts au théâtre de plein air

2017 est l’année de démarrage et dans un délai relativement court, les organisateurs ont mis en place un programme éclectique, avec la ferme volonté de pratiquer des prix abordables pour tous. Particularité de ce site, «pour une plus grande diversité, toutes les associations du territoire pourront proposer des animations» précise Bernard Poublan, vice-président chargé des sports, loisirs et de la vie associative à la CCNEB.

Le premier des trois concerts, le samedi 17 juin en pleine période caniculaire, a été une véritable réussite, avec un public venu nombreux à cette soirée jazz-blues et ravi des prestations d’Alexander Big Band et sa formation de vingt musiciens en première partie puis du célèbre chanteur harmoniciste Nico Wayne Toussaint dans sa formation octet.

Le deuxième concert a eu lieu le vendredi 11 août. Au programme, un répertoire essentiellement rock avec, en première partie, le groupe régional Groove Project Funk Collectif, et, en vedette, Le Trottoir d’en face, un groupe orthézien de huit chanteurs et musiciens qui, depuis 2006, sillonne les routes de France et vient de signer un contrat avec la maison de disques Sony.

Pendant un peu plus d’une heure et demie de concert, Le Trottoir d’en face a eu à cœur de proposer à Lourenties son répertoire habituel enrichi des titres de son nouvel album. Frédéric Lahore ne cache pas sa joie d’avoir eu la possibilité de proposer une telle affiche : «c’est une aubaine pour Hest en Gabas à un moment où Le Trottoir d’en face fait son entrée dans la cour des grands !».

Acteurs culturels locaux

En effet, que de chemin parcouru pour ce groupe créé en 2004 qui s’appelait Les Landa’s jusqu’en 2013. «On était une bande de copains qui avait envie de faire de la musique. On a commencé par l’apprendre ensemble. Après une dizaine d’années de scène — entre 20 et 30 dates par été — on a progressé et on a pris l’habitude de jouer ensemble : c’est ce qui nous a permis de basculer vers le monde pro» explique Benoît Crabos, l’un des meneurs du groupe et dont le nom n’est pas inconnu dans le milieu agricole du côté de Castétis où son père Philippe gère une concession de machinisme.

«Avec un réalisateur venu tout spécialement de Paris, on vient d’enregistrer à Orthez notre premier album qui devrait sortir en tout début d’année prochaine ; ce contrat nous a vraiment donné un élan supplémentaire de notoriété, souligne Benoît Crabos. Du coup, ce 11 août, c'était notre dernier concert en Béarn pour au moins un an !»

Enfin, dans un registre encore différent, le concert de clôture sera assuré, le vendredi 29 septembre, par l’orchestre symphonique du Sud-Ouest et ses 60 musiciens qui réunit, dans un objectif d’ouverture et de partage, une soixantaine de musiciens passionnés, amateurs pour la plupart, élèves ou anciens élèves des écoles de musique de la région, encadrés dans un but pédagogique, par des musiciens professionnels.

Cet ensemble musical a été créé en 2007 par Bernard Salles afin de faire rayonner la musique classique en l’amenant dans les lieux et les territoires les plus divers de la région de Pau et du grand Sud-Ouest. Le 29 septembre, le théâtre de Lourenties lui offrira un cadre exceptionnel à la hauteur de son ambition pour faire entendre un florilège des plus grands morceaux du répertoire classique.

T. Ladevèze