Le lobbying décomplexé des Jeunes Agriculteurs
Ce 20 mars, les Jeunes Agriculteurs d'Aquitaine étaient réunis à Saint-Jean d'Illac pour leur assemblée générale. Un choix de localisation qui n'est pas anodin, puisqu'il rappelle que la commune accueillera en septembre les Terres de Jim. Mais pour le thème de cette assemblée, il faut chercher ailleurs. Les premiers mots du président sortant, Nicolas Bernatas, donnent un indice: «L'installation, c'est la raison d'être des JA».
Lobbyiste mandaté par les Jeunes Agriculteurs, Axel Bigot a présenté son activité, non négligeable notamment en cette période d'élaboration de la loi d'avenir agricole. © Le Sillon
L'année 2013 prouve bien l'attachement du syndicat à ce thème. Les assises de l'installation, organisées au niveau national, se sont traduites par un «Mémento de l'installation» à l'échelon régional. L'occasion pour les JA d'affirmer une fois de plus des éléments qui leur sont chers: conserver la dotation jeunes agriculteurs et les prêts bonifiés, insister sur les critères de viabilité et de vivabilité dans l'attribution des aides, renforcer les Points Info Installation, ou encore affiner le plan de développement de l'exploitation et le plan de professionnalisation personnalisé pour mieux répondre aux besoins du terrain.
Au-delà de cette action, les JA ont aussi porté des événements maintenant bien ancrés dans le paysage agricole régional. Les portes ouvertes sur l'installation ont réuni, en novembre, environ 70 jeunes souhaitant s'installer lors de six différents rendez-vous chez des exploitants ayant justement bénéficié récemment du dispositif d'aides à l'installation.
Le leitmotiv de l'installation
Tout au long de l'année, dix forums installation ont aussi été organisés à travers tout le territoire aquitain. Enfin, les manifestations tels que le parcours de l'enfant lors du salon de l'agriculture d'Aquitaine ou Croc'Agri à Agen ont contribué à la promotion de l'agriculture régionale.
En marge de l'assemblée générale, les JA ont tenu à insister sur le thème du lobbying. Dans ce cadre, une délégation a passé trois jours à Bruxelles en janvier dernier. Une façon pour les jeunes agriculteurs de la région de mieux voir comment s'élaborent les réglementations européennes. Et de rencontrer sur place Alain Lamassoure et Jacques Loyau, assistant parlementaire d'Éric Andrieu, deux députés européens aquitains, ou encore le Bureau Aquitaine Europe, groupe de lobbying défendant les intérêts aquitains auprès des institutions européennes.
Comme le dit Nicolas Bernatas, «cette visite à Bruxelles a permis de multiplier les rencontres et de se rendre compte de la nécessité d'entretenir des rapports plus étroits avec nos eurodéputés. Elle a généré aussi de nouvelles réflexions sur notre propre fonctionnement en tant que syndicat».
Faire passer ses idées
Axel Bigot est intervenu lors de cette assemblée générale en tant que lobbyiste, chargé des relations publiques et institutionnelles, pour les JA. Il s'est attaché à défaire tous les préjugés liés au lobbying, «une activité mal vue en France, mais qui est tout à fait légitime dans les pays anglo-saxons. La politique en France comme en Europe y a beaucoup recours désormais».
Son rôle se concentre, pour l'instant, sur la loi d'avenir en cours de discussions au Parlement français. Pour le lobbyiste, «cette loi, comme toutes les procédures législatives, marche comme en agriculture. Il y a des saisons, en fonction des calendriers à l'Assemblée nationale et au Sénat. C'est pour cette raison que les messages sont passés de façon précise aux syndicats, pour lesquels il est parfois plus judicieux d'intervenir de façon massive au niveau national, et parfois de façon plus locale, auprès des élus».
Le texte, actuellement en débat au Sénat, est loin de sa version définitive. L'action d'Axel Bigot va donc se prolonger encore pendant un certain temps. Et les JA ont encore du travail pour faire passer toutes leurs idées.
Sylvain Desgroppes
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