Le made in France équitable sur une pente ascendante
Jusqu’au 28 mai, se déroule la Quinzaine du commerce équitable. L’occasion de donner un coup de projecteur sur ce secteur qui connaît une forte croissance.
Selon Julie Stoll, déléguée de la Plateforme pour le commerce équitable (PFCE), «nous sommes dans un moment un peu particulier dans le commerce équitable». Elle a dressé un bilan particulièrement positif du «commerce équitable made in France» lancé en 2015, en application de la loi sur l’économie sociale et solidaire. La déléguée de la PFCE se réjouit ainsi d’un taux de croissance «très élevé» : 42,8% pour l’année 2016.
Mais au-delà d’un simple phénomène conjoncturel et de la forte impulsion de la filière franco-fançaise, ces résultats s’inscrivent dans la durée et dans un contexte international favorable : «On est dans une dynamique de progression depuis 4 ans», précise Julie Stoll. En outre, le commerce équitable dit traditionnel, c’est-à-dire en provenance des pays du Sud, se porte également remarquablement bien puisqu’«on est sur un taux de croissance de 21%». C’est d’ailleurs la filière internationale qui continue à prédominer avec une répartition de «30% filière française et 70% filière internationale», explique-t-elle.
Dynamique favorable
D’autre part, 95% des produits équitables sont alimentaires. Concernant les modes de distribution, les GMS (grandes et moyennes surfaces) représentent le premier point d’entrée pour les filières internationales. Toutefois, l’importance des boutiques spécialisées dans le bio progresse tout comme la restauration collective. Les magasins bio constituent les principaux points de vente des produits issus de la filière française, notamment les boulangeries qui représentent quasiment 50%.
«Pour 80% des Français, le commerce équitable est un enjeu pour les producteurs du Nord comme pour les producteurs du Sud», révèle de son côté Valéria Rodriguez, chargée de communication pour Max Havelaar France, s’appuyant sur un sondage Opinionway. Acheter équitable, c’est avant tout lutter contre la volatilité des prix avec «un prix minimum garanti pour le blé», affirme Julie Stoll. «78% d’entre eux pensent que le commerce équitable est un mode de consommation à privilégier pour l’avenir de la planète», poursuit Valéria Rodriguez.
Un engagement du consommateur
Sur ce point, Maïmounata Aouba est formelle : «Par rapport à l’équitable et au bio, il y a une complémentarité pour plus de durabilité». Gestionnaire de la fédération Nununa au Burkina Faso, elle souligne les divers intérêts du commerce équitable pour le développement de son pays, mais aussi l’alphabétisation des femmes, l’accès à des soins payants, la scolarisation des enfants, une meilleure alimentation et la diminution de la pénibilité du travail.
Ce dernier point est d’ailleurs commun. Gérald Godreuil, directeur d’Artisans du Monde, relève en effet «une vraie constante par rapport à l’amélioration des conditions de travail». Finalement, Marc Dufumier, président de la DFCE, résume l’engagement des consommateurs ainsi : «Pour les pays du Sud, j’évite la faim et la malnutrition […] et pour la France, j’évite l’exode rural massif».