Le mais du développement durable
Le président Christophe Terrain a invité Sylvie Brunel à venir faire l'apologie du mais lors de l'assemblée générale de la coopérative Vivadour
Alors que le mais fait régulièrement l'objet d'attaques, Sylvie Brunel, géographe, écrivain et professeur des arts et métiers des universités à Paris Sorbonne, s'en est fait l'ardente défenderesse lors de l'assemblée générale de Vivadour, mercredi 7 décembre à Eauze. Dans son intervention intitulée « Le mais, une plante adaptée aux exigences du développement durable », elle a rappelé toutes les qualités de la plante reine du Sud-Ouest.
Cultivé dans 150 pays, le mais est la plante la plus consommée au monde, et le phénomène s'amplifie. Malgré tout, gràce aux progrès agronomiques, la production augmente bien plus vite que les superficies mises en culture. Polyvalent, le mais est à la fois une culture nourricière, fourragère et utilisée dans l'industrie. « C'est une plante qui sert à tout, insiste Sylvie Brunel. On lui attribue pas moins de 1.500 utilisations ».
Ces spécificités en font une plante « conquérante au Sud ». En Afrique, le mais est de plus en plus préféré au sorgho, tandis que les producteurs de coton le considèrent comme « la plante de la sécurité alimentaire ». Au Nord, au contraire, il est contesté. « Il cristallise les peurs des urbains qui l'accusent d'être à l'origine de la sécheresse et d'être le cheval de Troie des OGM ».Une plante très évolutive Pourtant, selon Sylvie Brunel, le monde agricole ne pourra pas relever le défi de nourrir 9 milliards d'êtres humains à l'horizon 2050 sans le mais. Pour les agriculteurs, il ne reste donc qu'une seule solution : « Mener une stratégie d'anticipation ». « Face aux grandes peurs, les agriculteurs n'ont pas le choix, ils doivent tenir compte des attentes sociétales. À l'heure où le nouveau mot d'ordre est le développement durable, il est temps pour eux de préempter le discours écologique ».
Du fait de l'augmentation des rendements - multipliés par quatre en 25 ans - le mais permet de « produire plus avec moins, et mieux ». Le sorgho, que certains voudraient voir se substituer au mais, a des rendements inférieurs d'un tiers et beaucoup moins d'utilisations.
Pour faire taire les anti-OGM, Sylvie Brunel rappelle que le mais est « une plante qui n'a cessé d'évoluer » au cours du temps et qu'il est important de « poursuivre l'amélioration variétale pour relever le défi de la productivité ». Quant à l'irrigation que l'universitaire appelle « l'eau qui nourrit », il est primordial de la défendre, d'autant que le mais est l'une des plantes « qui la valorisent le mieux ».
En permettant de valoriser des terres qui ne l'auraient pas été sans lui, « le mais est une culture amie de la biodiversité ». Enfin, gràce à sa transformation en agrocarburant, « il contribue à relever le défi énergétique » ouvert par la raréfaction des énergies fossiles.
Devant un public conquis à sa cause, Sylvie Brunel a encouragé les maisiculteurs à défendre leur production. « Avec le mais, vous êtes les ambassadeurs du développement durable », a-t-elle conclu.
Cécile Agusti
Cultivé dans 150 pays, le mais est la plante la plus consommée au monde, et le phénomène s'amplifie. Malgré tout, gràce aux progrès agronomiques, la production augmente bien plus vite que les superficies mises en culture. Polyvalent, le mais est à la fois une culture nourricière, fourragère et utilisée dans l'industrie. « C'est une plante qui sert à tout, insiste Sylvie Brunel. On lui attribue pas moins de 1.500 utilisations ».
Ces spécificités en font une plante « conquérante au Sud ». En Afrique, le mais est de plus en plus préféré au sorgho, tandis que les producteurs de coton le considèrent comme « la plante de la sécurité alimentaire ». Au Nord, au contraire, il est contesté. « Il cristallise les peurs des urbains qui l'accusent d'être à l'origine de la sécheresse et d'être le cheval de Troie des OGM ».Une plante très évolutive Pourtant, selon Sylvie Brunel, le monde agricole ne pourra pas relever le défi de nourrir 9 milliards d'êtres humains à l'horizon 2050 sans le mais. Pour les agriculteurs, il ne reste donc qu'une seule solution : « Mener une stratégie d'anticipation ». « Face aux grandes peurs, les agriculteurs n'ont pas le choix, ils doivent tenir compte des attentes sociétales. À l'heure où le nouveau mot d'ordre est le développement durable, il est temps pour eux de préempter le discours écologique ».
Du fait de l'augmentation des rendements - multipliés par quatre en 25 ans - le mais permet de « produire plus avec moins, et mieux ». Le sorgho, que certains voudraient voir se substituer au mais, a des rendements inférieurs d'un tiers et beaucoup moins d'utilisations.
Pour faire taire les anti-OGM, Sylvie Brunel rappelle que le mais est « une plante qui n'a cessé d'évoluer » au cours du temps et qu'il est important de « poursuivre l'amélioration variétale pour relever le défi de la productivité ». Quant à l'irrigation que l'universitaire appelle « l'eau qui nourrit », il est primordial de la défendre, d'autant que le mais est l'une des plantes « qui la valorisent le mieux ».
En permettant de valoriser des terres qui ne l'auraient pas été sans lui, « le mais est une culture amie de la biodiversité ». Enfin, gràce à sa transformation en agrocarburant, « il contribue à relever le défi énergétique » ouvert par la raréfaction des énergies fossiles.
Devant un public conquis à sa cause, Sylvie Brunel a encouragé les maisiculteurs à défendre leur production. « Avec le mais, vous êtes les ambassadeurs du développement durable », a-t-elle conclu.
Cécile Agusti