Le mais humide, champion de l'engraissement des bovins
En 2012 et2013, des diagnostics technico-économiques, financés par le conseil général des Landes, (chez 10 engraisseurs et 37 engraisseurs-naisseurs) en engraissement de gros bovins ont été effectués par les techniciens de Bovin croissance et de l'Association bovine des Landes, pilotés par la chambre d'agriculture. Il apparait que quel que soit le type d'élevage, les meilleurs résultats en engraissement sont obtenus avec une ration à base de mais grain humide. L'aliment complet produit des résultats techniques corrects.
Le mais grain humide est déjà utilisé pour l'engraissement des jeunes bovins, mais plus rarement pour l'engraissement des vaches de boucherie. Pourtant, c'est la meilleure solution technique et économique. D'autres solutions assurent
L'objectif de ces diagnostics était d'apporter un conseil aux éleveurs pour une conduite d'engraissement efficace techniquement et économiquement, pour la meilleure valorisation possible de l'animal. Camille Normant, en stage cet été à la chambre d'agriculture des Landes, a établi sur 37 lots d'animaux une synthèse de ces diagnostics.
Il en ressort en premier lieu que dans les élevages naisseur-engraisseurs ou engraisseurs, les meilleurs résultats sont obtenus avec une ration à base de mais grain humide. La Blonde d'Aquitaine réagit en effet très bien à une alimentation riche en amidon pour prendre du poids. Les GMQ (gain moyen quotidien) sont corrects pour un coût modéré de l'alimentation par absence de séchage du mais.
Des critères sans grande influence
Chez tous ces éleveurs, en phase de finition, la ration est relativement pauvre en azote. Le fourrage donné est majoritairement de la paille. L'étude montre que ce type de ration, «permet d'obtenir de bons poids de carcasse, avec des charges correctes, d'où une bonne valorisation de l'animal maigre». Elle met aussi en exergue les critères qui n'ont pas d'influence sur les performances techniques et économiques: la catégorie d'àge des animaux, le type de bàtiment d'élevage, la durée d'engraissement, la concentration d'azote de la ration, le mode de distribution des aliments (mélangeuse, seau). Les meilleurs résultats vont aux éleveurs dont les animaux ont la consommation la plus faible (quantité de matière sèche ingérée pour 100 kg de poids vif) et les carcasses les plus lourdes.
Sur le lot d'éleveurs utilisant l'aliment complet, le GMQ est très bon, mais l'indice de consommation, comme le coût alimentaire, sont plus élevés que la moyenne de l'échantillon. Il en résulte un coût au kilo de croissance un peu plus important. Cet aliment a par contre l'avantage de permettre un gain de temps puisqu'il est prêt à l'utilisation.
Intérêt de l'étude
Associé au mais grain humide, le tourteau de tournesol fermier (utilisé par 4 éleveurs seulement), est un complémentaire azoté bon marché, permet tant un coût alimentaire du kilo de croît faible (4,89€/kg) et un bon poids de carcasse (526kg), donc une bonne valorisation de l'animal (2165€). Par contre, regret dans ce travail d'analyse, aucun éleveur de l'échantillon n'utilisait le tourteau de soja, empêchant toute comparaison.
Cette étude a, en outre, montré l'intérêt des diagnostics et conseils (subventionnés par le conseil général) proposés par Bovin croissance, pour mesurer l'efficacité technique et économique d'un atelier, la comparer à celle d'autres élevages.
Dominique Maurel (à partir de l'étude de Camille Normant)