Le mais irrigué au secours de l'élevage
Sècheresse, solidarité professionnelle et stockage de l'eau figuraient au menu de la session de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine
Le président de la chambre régionale d'agriculture a notamment salué « la réactivité et la solidarité » des agriculteurs face à la sécheresse
Sur le dossier sécheresse, tout le monde a été très réactif. Au final, si maintenant tout se passe normalement, on peut espérer que l'impact de ce phénomène climatique, y compris au niveau individuel, restera limité » a estimé Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, lors de la réunion de rentrée organisée le 1er septembre dernier à Bordeaux. Deux grandes leçons peuvent être tirées de cette sécheresse qui a frappé la région jusqu'en juillet. Tout d'abord, les systèmes entièrement herbagers sont très fragiles. D'autre part, c'est le mais irrigué qui sauve l'élevage, puisqu'il permet de passer ce cap difficile.
En attendant les solutions durables et structurelles sur lesquelles planche la profession, comme l'augmentation des capacités de stockage en eau, les actions de solidarité entre agriculteurs ont joué et jouent encore. Ainsi, dès la mi-octobre, 1.500 hectares de cultures dérobées installées derrière du mais doux dans les Landes vont arriver chez les éleveurs de Dordogne et de Corrèze.
Autre coup de pouce solidaire à destination des éleveurs, lors de la prochaine moisson de mais grain, une partie de la récolte sera regroupée par les organismes stockeurs avant séchage puis livrée aux usines d'aliments qui les incorporeront dans des formules adaptées à la complémentation des rations pour ce type d'élevages. Le risque de décapitalisation pas totalement écarté
Autre conséquence directe de cette sécheresse, le risque de décapitalisation sur les élevages fragilisés a fait craindre cet été une forte déstabilisation du marché des bovins viande. Mais la consommation estivale ayant été correcte, les prix sont remontés et le risque a été momentanément écarté. « Cela dit, poursuit Dominique Graciet, il faut toujours être attentif car même si on a négocié des prêts relais avec les banques, on sait que les éleveurs n'auront pas forcément le réflexe de s'endetter pour sortir de la crise. Il va donc falloir être très attentif lors de la mise à l'étable au mois d'octobre car à cette période le risque de décapitalisation sera à nouveau élevé ».
Sur le plus long terme, le président de la chambre régionale d'agriculture a souligné qu'il avait « bon espoir de voir enfin se mettre en place de nouvelles ressources en eau en Aquitaine ». Ne cachant pas son énervement, il en appelle à la responsabilité collective disant « qu'il est impardonnable de poursuivre les projets d'urbanisation du long de la Garonne sans se soucier de la gestion de l'eau ». Rappelons que sur le bassin, les besoins nouveaux ont été estimés à 60 millions de m3, dont 40 % pour l'Aquitaine, qui se répartiraient sur une soixantaine d'ouvrages. Le tout pour un investissement global de l'ordre de 3 à 4 €/m3. Les usages agricoles, quant à eux, représentent de 30 à 35 % de ces besoins. Marie-Noëlle Charles
En attendant les solutions durables et structurelles sur lesquelles planche la profession, comme l'augmentation des capacités de stockage en eau, les actions de solidarité entre agriculteurs ont joué et jouent encore. Ainsi, dès la mi-octobre, 1.500 hectares de cultures dérobées installées derrière du mais doux dans les Landes vont arriver chez les éleveurs de Dordogne et de Corrèze.
Autre coup de pouce solidaire à destination des éleveurs, lors de la prochaine moisson de mais grain, une partie de la récolte sera regroupée par les organismes stockeurs avant séchage puis livrée aux usines d'aliments qui les incorporeront dans des formules adaptées à la complémentation des rations pour ce type d'élevages. Le risque de décapitalisation pas totalement écarté
Autre conséquence directe de cette sécheresse, le risque de décapitalisation sur les élevages fragilisés a fait craindre cet été une forte déstabilisation du marché des bovins viande. Mais la consommation estivale ayant été correcte, les prix sont remontés et le risque a été momentanément écarté. « Cela dit, poursuit Dominique Graciet, il faut toujours être attentif car même si on a négocié des prêts relais avec les banques, on sait que les éleveurs n'auront pas forcément le réflexe de s'endetter pour sortir de la crise. Il va donc falloir être très attentif lors de la mise à l'étable au mois d'octobre car à cette période le risque de décapitalisation sera à nouveau élevé ».
Sur le plus long terme, le président de la chambre régionale d'agriculture a souligné qu'il avait « bon espoir de voir enfin se mettre en place de nouvelles ressources en eau en Aquitaine ». Ne cachant pas son énervement, il en appelle à la responsabilité collective disant « qu'il est impardonnable de poursuivre les projets d'urbanisation du long de la Garonne sans se soucier de la gestion de l'eau ». Rappelons que sur le bassin, les besoins nouveaux ont été estimés à 60 millions de m3, dont 40 % pour l'Aquitaine, qui se répartiraient sur une soixantaine d'ouvrages. Le tout pour un investissement global de l'ordre de 3 à 4 €/m3. Les usages agricoles, quant à eux, représentent de 30 à 35 % de ces besoins. Marie-Noëlle Charles