Le ministre se veut rassurant sur le paiement des aides aux éleveurs de palmipèdes
À l’issue d’une visite d’exploitation à Toulouzette (Landes), le 13 mai dernier, le ministre de l’Agriculture a présidé une table ronde en présence d’une cinquantaine de représentants de la filière palmipède des régions Aquitaine Poitou-Charentes Limousin et Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.
Après avoir brièvement échangé sur les conditions de la mise en place du vide sanitaire et le déroulement des opérations d’assainissement, c’est l’aspect financier qui a largement alimenté les débats.
Des versements promis pour début juin
«À l’heure actuelle, la priorité reste d’assurer une situation financière saine aux exploitations», souligne Jean-Pierre Dubroca, président de la section palmipèdes à la FDSEA des Landes. Le message est clair. Et devant une masse de représentants landais, le ministre s’est montré réceptif, réaffirmant l’engagement de l’État aux côtés de la filière: «Le dispositif de dédommagement est actuellement en cours de finalisation. Les premiers acomptes d’indemnisation à hauteur de 50% vont être distribués aux éleveurs touchés début juin».
Ainsi, le dispositif donne la possibilité aux éleveurs de déclarer les pertes prévisionnelles liées au dépeuplement. De plus, pour que les éleveurs puissent bénéficier du dispositif d’aide à la restructuration des emprunts bancaires, la date limite de dépôt a été reportée au 31 octobre. «Cela doit permettre aux éleveurs de palmipèdes de profiter pleinement de l’année blanche», estime Stéphane Le Foll.
Accompagner toute la filière
Une demande a été formulée au ministre concernant l’accompagnement en priorité des accouveurs. «Les couvoirs de palmipèdes en zone réglementée sont à l’arrêt depuis la mi-janvier dernier et ceux de la zone indemne sont également très impactés. Il est urgent que ce maillon de la filière reçoive une compensation», déplore Jean-Pierre Dubroca.
«Il faut aider toute la filière. Une avance sur les éléments de pertes constatées, notamment à travers la destruction d’œufs à couver, serait la bienvenue», renchérit Christophe Barrailh. Mais pour l’instant, la méthode de calcul de l’indemnisation est en cours d’élaboration. «Fin mai, la méthode sera validée et début juin, les aides seront versées», assure le ministre.
Pour les entreprises de l’aval, Stéphane Le Foll encourage les transformateurs à recourir aux reports et aux remises gracieuses fiscales et sociales. «D’ores et déjà, ces coups de pouce peuvent être demandés en fonction des estimations des pertes, précise le ministre. Le chômage partiel ou encore la possibilité de faire appel au préfinancement du CICE par la Banque publique d’investissement doivent apporter un soutien aux entreprises de l’aval». Ce maillon de la filière peut également bénéficier de la mesure d’avances de trésorerie remboursables.
Concernant les investissements, le ministre de l’agriculture veut établir un plan sur le moyen terme. Avec une enveloppe de 220 millions d’euros, ce plan sur cinq ans doit aider les exploitations à investir en intégrant la biosécurité.
B. Ducasse