Le Salon de l’agriculture 2022 s’annonce très politique
À une dizaine de jours de son ouverture, les organisateurs du salon ont présenté les grandes lignes de l’édition 2022, placée sous le signe des «retrouvailles» et de la campagne de l’élection présidentielle.
Après une édition 2021 annulée en raison du Covid, la 58e édition du Salon international de l’agriculture sera, bien entendu, celle des retrouvailles. Les organisateurs ont d’ailleurs montré leur réel plaisir à vouloir faire de ce rendez-vous un moment de convivialité «fort et intense».
La crise sanitaire n’est pas terminée, mais «il y avait une volonté politique et l’engouement est là», a affirmé Jean-Luc Poulain. Julien Denormandie l’a lui-même concédé : «Nous avons bataillé pour que ce salon puisse avoir lieu». Il se tiendra donc, du 26 février au 6 mars dans le respect des règles sanitaires : pass vaccinal ; port du masque, aération des halls toutes les 10 minutes.
Vitrine de l’agriculture française, de son savoir-faire, de ses terroirs et de son excellence, ce salon sur lequel sont attendus environ 600.000 visiteurs, devrait, «être une caisse de résonance politique», a souligné le président du Ceneca. Comme tous les salons en amont d’une élection présidentielle, les candidats arpenteront les allées pour y rencontrer les agriculteurs et diffuser leur programme agricole.
Protocole oblige, c’est au Chef de l’État, Emmanuel Macron, qu’est réservée la première journée d’inauguration, le samedi 26 février. Battra-t-il son record de présence établi à 14 heures en février 2019 ? Il laissera ensuite la place à ses concurrents. «Nous avons reçu des demandes», a laconiquement dit Jean-Luc Poulain, sans préciser lesquelles ni le calendrier des visites.
Souveraineté alimentaire au quotidien
Placé sous le thème «Notre quotidien, votre avenir», la 58e édition du SIA cherche à cultiver le lien entre les Français et l’agriculture, à montrer «que nous pouvons être fiers de notre modèle agricole», selon les termes de Julien Denormandie. D’ailleurs les Français vont de plus en plus au salon «pour connaître les modes de production. Le SIA redonne de la transparence», a ajouté Jean-Luc Poulain.
Pour le ministre de l’Agriculture, c’est aussi l’occasion d’ancrer la souveraineté alimentaire dans le quotidien. «Le consommateur vote trois fois par jour. Il faut discuter avec lui», a-t-il expliqué, reprochant, au passage, que le pouvoir d’achat des Français ait été financé par les agriculteurs. Il visait, en particulier, la loi de Modernisation de l’économie, votée en 2008 sous le gouvernement de François Fillon et qui est «une folie, une aberration».
Au cours de ce salon qui sera rythmé par quatre temps forts (lire ci-dessous), il sera aussi question de qualité des produits à travers le Concours général agricole (CGA) qui va départager 6.600 producteurs dans différentes catégories alimentaires ainsi que 12.500 viticulteurs, issus des 27 départements viticoles de France.
Ces derniers sont, cependant, moins nombreux qu’à l’accoutumée en raison des intempéries de 2021 (gel et grêle notamment) qui ont mis à terre de nombreuses vignes. «Une médaille, c’est entre 18% et 40% de chiffre d’affaires en plus pour les agriculteurs selon les catégories», a précisé Olivier Alleman, commissaire général CGA.
Christophe Soulard