Le spectre du loup plane en Béarn
Depuis fin avril, 73 brebis et 3 béliers ont été tués, égorgés dans les vallées béarnaises de l’Ouzoum et d’Ossau. Mais quel est le prédateur coupable de ces attaques ? Difficile, pour l’heure, de répondre à cette question. Certains suspectent la présence du loup…
Depuis le 20 avril dernier, les éleveurs des Pyrénées-Atlantiques ont comptabilisé 73 brebis mortes, égorgées, ainsi que 3 béliers, dans un secteur allant de Arros-Nay à Aste-Béon, en passant par Lys, Haut-de-Bosdarros et Rébénacq. Donc, de la vallée de l’Ouzoum à celle d’Ossau. Si personne ne peut prouver qu’il en est le responsable, plusieurs éleveurs évoquent la présence du loup. L’ONCFS, pour sa part, privilégie des chiens errants.
Patrick Pujalet, éleveur à Aste-Béon, a perdu 24 brebis, «en comptant celles qui sont mortes des suites de leurs blessures». Pour lui, difficile de savoir quel animal est à l’origine de ces attaques. «C’est compliqué de dire ce que ça peut être, souffle-t-il. Mais c’est la première fois que cela nous arrive». Depuis la découverte de ses brebis égorgées, il monte tous les jours à l’estive pour vérifier son troupeau. «On est très inquiets», lâche-t-il.
La peur s’installe
Un vétérinaire a pu ausculter les cadavres des brebis égorgées. Il a ainsi constaté des trachées écrasées, et même un jarret arraché. Selon lui, l’animal qui a causé ces blessures mortelles est très puissant. Peut-être un loup. Interrogé par nos confrères de Pyrénées-Presse, un éleveur de la vallée d’Ossau affirme d’ailleurs avoir vu l’animal au col frontalier avec l’Espagne du Pourtalet. Son témoignage a été recueilli par les agents de l’ONCFS.
Du côté de la FDSEA, on se veut très prudent. «Nous n’avons aucune preuve qu’il s’agisse d’un loup, commente le syndicat. On attend de voir s’il y a de nouvelles attaques. Dans ce cas, nous ferons nous-même des prélèvements pour être certains du type d’animal qui attaque ces bêtes».
En cette période tendue sur le dossier des grands prédateurs, avec en arrière plan le projet gouvernemental de réintroduction d’ours dans le Béarn, la FDSEA souhaite que les services de l’État soient «parfaitement transparents» dans cette affaire. Patrick Pujalet espère lui aussi que toute la lumière sera faite. «Les gardes de l’ONCFS ont fait des prélèvements. On attend avec impatience les résultats.»
Y. Allongue