Le ton monte entre les agriculteurs et la grande distribution
Les rencontres plus ou moins courtoises entre les organisations agricoles et la grande distribution se multiplient. S'appuyant sur l'accord du 3 mai 2011, les éleveurs demandent à la grande distribution l'ouverture de négociations et de répercuter la hausse du coût des matières premières et des charges qui les étranglent.
Depuis plusieurs jours, et à l'initiative des FDSEA et des JA de divers départements, les actions contre les grandes surfaces se multiplient. Objectif: faire pression sur la distribution pour qu'elle accepte d'ouvrir les négociations commerciales dans le cadre de l'accord du 3 mai 2011. Cet accord prévoit un réexamen des conditions tarifaires quand les prix de l'aliment du bétail s'emballent et qu'ils renchérissent de manière significative les coûts de production en élevage.
Ainsi, le 28 septembre, quatre supermarchés Carrefour ont été bloqués en Pays de Loire. Résultat immédiat: les responsables des magasins se sont empressés de revenir à la table des négociations et les premières hausses ont été obtenues. La semaine suivante, c'était au tour de nouvelles enseignes d'être sensibilisées et de recevoir la «visite» des agriculteurs: trois Leclerc, deux Lidl, un Géant Casino ainsi qu'un Carrefour. Vendredi 5octobre, des producteurs de lait ont mené des actions dans les supermarchés en Normandie pour dénoncer la baisse de 15% du prix imposée par Sodiaal et Lactalis.
«On a un peu bataillé»
Le Sud-Ouest n'est pas en reste dans cette mobilisation avec la semaine dernière les rencontres à Castets dans les Landes chez Système U et Intermarché. Le mardi 16 octobre à Bayonne, un groupe d'agriculteurs FDSEA-JA des Pyrénées-Atlantiques a demandé à être reçu par le directeur M. Trévisan.
Ce groupe d'agriculteurs était conduit par les responsables des sections spécialisées de la FDSEA64 François Lavigne (lait), Alain Cornu (ovin), Robert Dolheguy et Michel Colet (porc) Guillaume Laffitte (aviculture et palmipède). «Au départ, il voulait juste rencontrer trois personnes, témoigne un des membres du groupe. Nous avons refusé et demandé à être tous reçus. Après avoir un peu bataillé, il nous a reçu tous ensemble avec la presse (sauf la télé)».
Ne pas faire la sourde oreille
L'entretien a permis d'exposer la difficile situation des filières animales, avec la flambée des cours des intrants et plus particulièrement du coup de l'alimentation du bétail. «Nous voulions surtout que les responsables de magasin remontent nos revendications auprès de leurs responsables nationaux», notamment l'activation de l'accord du 3 mai 2011 afin de prendre en compte la hausse des charges en élevage dans les négociations commerciales.
«Les distributeurs ne doivent pas faire la sourde oreille et brandir le bouclier du pouvoir d'achat des consommateurs: chacun sait que leurs marges sont encore confortables!» Autres revendications: activer l'observatoire des prix et des marges pour que cette répercussion se fasse de manière transparente dans les filières et ne repose pas entièrement sur le consommateur; respecter les accords sur l'affichage des logos garantissant des produits exclusivement français: VPF, VBF