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Le vieillissement de la population agricole en Nouvelle-Aquitaine s’aggrave

La Draaf Nouvelle-Aquitaine a mené une analyse de la situation démographique de la population agricole régionale, observant un vieillissement marqué. Pour preuve, en 2017, les exploitants de moins de 40 ans sont un peu moins nombreux que ceux de 60 ans ou plus. En 2010, les premiers étaient 2,5 fois plus nombreux que les seconds !

file-Plus du quart des chefs d’exploitations de Nouvelle-Aquitaine devraient cesser leur activité dans les 5 ans. Malheureusement, le nombre des installations ne compensera pas tous ces départs.
Plus du quart des chefs d’exploitations de Nouvelle-Aquitaine devraient cesser leur activité dans les 5 ans. Malheureusement, le nombre des installations ne compensera pas tous ces départs.

Le recul de l’âge de la retraite est une première cause du vieillissement de la population agricole en Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, les agriculteurs de 60 ans et plus en activité sont près de deux fois plus nombreux en 2017 qu’en 2010. Dans le même temps, le nombre de jeunes de moins de 40 ans a diminué d’un quart.

Surtout, les installations se font de plus en plus tard : les agriculteurs bénéficiant d’exonérations qui avaient démarré leur activité entre 2005 et 2009 avaient en moyenne 32 ans, ceux qui se sont installés depuis 2012 ont 35 ans en moyenne à leur prise de fonction. Ainsi, l’âge moyen des exploitants agricoles est passé de 47,5 ans en 2010 à 50,3 ans en 2017.

Des installations plus tardives

Le rapport jeunes/seniors est également lié à la dynamique d’installations et à l’âge moyen auquel elles se réalisent. Le taux d’installation, mesuré par le nombre moyen annuel d’installations rapporté au nombre d’exploitants en activité, s’établit à 3,2% en Nouvelle-Aquitaine, équivalent à la moyenne nationale, mais il est très différencié selon les orientations de production. Ainsi, il ne dépasse guère 1% en élevage bovins lait, quand il atteint 6% en maraîchage-horticulture.

Les installations se font à des âges plus précoces en élevage qu’en orientations végétales. Hors transferts entre époux, l’âge moyen à l’installation est, par exemple, d’environ 34 ans en élevages bovin et avicole, contre 38 ans en grandes cultures et 40 ans en viticulture.

Les exploitants de plus de 57 ans sont susceptibles de partir en retraite dans les cinq ans à venir. En 2017, ils représentent 28% des agriculteurs de la région. Lorsqu’une exploitation est co-dirigée avec des exploitants moins âgés, il est courant que le potentiel de production disponible à la retraite des uns soit repris par les autres plus jeunes.

Solde négatif

En resserrant le décompte sur les exploitations dirigées par un ou des chefs ayant tous plus de 57 ans, ce sont 26% des exploitations qui seraient à transmettre en Nouvelle-Aquitaine dans les cinq ans, soit plus de 13.000, dirigées par près de 14.000 exploitants. Pour comparaison, on comptabilise moins de 2.000 installations par an en Nouvelle-Aquitaine ces dernières années.

Qu’en sera-t-il à l’horizon 2030 ? La pyramide des âges des exploitants agricoles fait clairement apparaître une réduction des effectifs après les générations du baby-boom, soit pour ceux nés après 1964 (ayant moins de 54 ans en 2017). Il reste de moins en moins de générations nombreuses du baby-boom encore en activité. Donc le nombre d’exploitants âgés devrait se réduire mécaniquement après 2026, ce qui veut dire un meilleur renouvellement générationnel si le nombre d’installations de jeunes agriculteurs est stabilisé.

Mais le recul prévisible de l’âge de la retraite contrecarre en partie ces projections, les générations nées après 1963 devant peut-être progressivement rester plus longtemps en activité. Cela freinera un certain temps le nombre d’exploitations à transmettre, et déséquilibrera encore la pyramide des âges.

 

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