Législatives: ce qu’il faut retenir du second tour
Jean-Baptiste Moreau, Grégory Besson-Moreau, Jean-Bernard Sempastous et Loïc Dombreval. Quatre figures agricoles de la majorité ont échoué au second tour des législatives. À l’inverse, la Nupes et le Rassemblement national ont fait élire de nouvelles têtes qui devraient s’intéresser de près à l’agriculture.
L’agriculture aura été à l’image de l’ensemble de la dynamique électorale, plutôt défavorable à la majorité, et porteuse pour la Nupes et le Rassemblement national. Quatre figures agricoles de la majorité ont échoué au second tour des législatives, ce 19 juin. Il s’agit de Jean-Baptiste Moreau, Grégory Besson-Moreau, Jean-Bernard Sempastous et Loïc Dombreval. Ils effectuaient tous les quatre leur premier mandat, trois d’entre eux avaient été investis de rôles importants dans l’examen des trois principaux textes agricoles de la précédente mandature.
Rapporteur de la loi Egalim, Jean-Baptiste Moreau échoue de peu dans la Creuse (48,56%) face à un candidat Nupes. Tout comme l’auteur de la loi foncière éponyme, Jean-Bernard Sempastous (49,87%). Quant à l’auteur de la proposition de loi Egalim 2, Grégory Besson-Moreau, il est plus sèchement vaincu (46,11%) dans l’Aube par le Rassemblement national. Même sort pour Loïc Dombreval dans les Alpes-Maritimes (45,34%), auteur d’une proposition de loi sur le bien-être animal. Deux autres députés moins en vue de la majorité sortent: l’agriculteur retraité Jean-Claude Leclabart dans la Somme et le consultant en vin Michel Delpon en Dordogne.
Quatre autres députés agricoles de la majorité ont connu un meilleur sort, reconduits pour un second mandat: l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert (53,13%, Manche), Sandrine Le Feur (54,4%, Finistère), Richard Ramos (59,72%, Loiret), et Frédéric Descrozaille (59,09%, Val-de-Marne). Chez les LR, le jeune Julien Dive est réélu une seconde fois (58,17%, Aisne). Loïc Prudhomme rempile également en Gironde pour la Nupes (57,11%). L’ensemble des députés agricoles historiques (André Chassaigne, Thierry Benoit, Marc Le Fur, Dominique Potier, Guillaume Garot…) sont réélus.
Sans surprise, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau est aussi reconduit (56,47%) dans le Loir-et-Cher. En revanche, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin est battue (46,3%) en Essonne, tout comme l’ancienne secrétaire d’État à la biodiversité Bérengère Abba en Haute-Marne (48,75%).
De nouvelles têtes
À l’image du reste du scrutin, le second tour des législatives a vu l’élection de trois nouveaux députés issus du monde agricole venus du Rassemblement national et de la Nupes. Il s’agit des viticulteurs Christophe Barthès (53,56%) et Grégoire de Fournas (56,82%) respectivement élus dans l’Aude et la Gironde pour le RN, et de l’ouvrière agricole Mathilde Hignet qui l’emporte sur le fil (50,36%) en Ille-et-Vilaine pour la Nupes.
D’autres figurent émergent moins directement liées à l’agriculture: pour la Nupes, l’économiste d’AgroParisTech Aurélie Trouvé est investie en Seine-Saint-Denis, tout comme le militant animaliste et ancien journaliste Aymeric Caron à Paris. Avec l’étiquette Renaissance, le président du Parc naturel régional du Pilat, Emmanuel Mandon, est élu pour son premier mandat dans la Loire, avec 57,32% des voix. Dans le même département, le vice-président à l’agriculture du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Pierre Taite, est élu pour Les Républicains (55,74%).
Parmi les nouveaux profils agricoles à avoir échoué, l’ancien président national des JA, Michel Teyssedou, est sèchement sorti dans le Cantal (30,98%) pour Renaissance, tout comme l’agriculteur et vice-président du conseil départemental Philippe Alpy dans le Doubs (27,94%). De même, la déléguée générale des Eaux minérales naturelles Marie-Ange Badin échoue lourdement dans les Hauts-de-Seine (29,83%) pour Renaissance. Enfin, le maître-nageur en reconversion pour devenir maraîcher, Pierre Smolarz, échoue pour la Nupes dans le Finistère (42,10%).