L’élevage représente près de 3,2 % de l’emploi en France
Le secteur de l’élevage représente 882.000 personnes, soit 724.000 équivalents temps plein (ETP), selon une étude publiée le 30 juin dernier par le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Élevage Demain, effectuée en partenariat avec l’INRA.
Selon cette étude, basée entre autres sur le recensement agricole de 2010 et de longues analyses statistiques, «pour chaque ETP sur un élevage, il y en a 1,25 dans les autres secteurs économiques qui dépendent de la présence de ces élevages». Alimentation animale, santé animale, bâtiments, logistique, collecte, transformation, recherche, administration, distribution, aucun secteur n’a été épargné par cette analyse. Ainsi, à une exploitation correspondent 1,3 ETP qui travaille directement sur l’exploitation, 0,4 en amont, 1 en aval, 0,3 dans la distribution et 0,1 dans le public ou parapublic. «En ajoutant l’intérim, on a 724.000 ETP, liés à l’élevage, soit 3,2% de l’emploi total en France», estime Pierre Dupraz, directeur de l’unité structures et marchés agricoles, ressources et territoires de l’INRA.
Agathe Lang, chargée de mission au GIS Élevage Demain, précise le faible niveau d’incertitude de ces chiffres: «De l’ordre de 2%». Elle a pu aussi quantifier le niveau de dépendance de ces emplois induits par l’élevage. Près de 413.000 personnes ont «un emploi en lien direct avec l’élevage», 207.000 personnes ont «un emploi très dépendant», 210.000 personnes «un emploi assez dépendant» et 52.000 «un emploi peu dépendant». La chargée de mission du GIS Élevage Demain constate également, que «les structures d’emploi sont très différentes d’un secteur à l’autre». Ainsi, en élevage porcin, seuls 14% de l’emploi sont liés aux élevages pour 54% liés à l’aval et 20% à la distribution, du fait de l’importance de la transformation du produit.
«Créer un observatoire»
En élevage de bovins allaitant, le rapport s’inverse avec presque 60% de l’emploi liés aux élevages pour 20% à la transformation. Jean-Louis Peyraud, président du GIS Élevage Demain, imagine très bien «appliquer la méthode de calcul à d’autres secteurs comme la vigne». «Créer un observatoire demain», avec une actualisation des données tous les cinq ans, est tout à fait imaginable, même s’il reconnaît que le coût de ce «travail de fourmi» freinerait fortement le projet.
L’étude comporte également une limite: l’ancienneté des données. «Nous sommes en 2015 et certains chiffres datent de 2010», observe Pierre Dupraz. Pour autant, Agathe Lang ajoute qu’«il sera possible de déterminer l’impact sur l’emploi d’un événement touchant l’élevage» comme une hausse des importations de porcs étrangers ou de lait, des restructurations entre industriels, la baisse des effectifs de vaches, etc.