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L’entreprise landaise Caillor devrait cesser ses activités

L’annonce a pris de court toute la filière. Ce lundi 28 février, les propriétaires espagnols de la société Caillor, installée à Sarbazan dans les Landes, ont annoncé à leurs salariés leur décision de stopper la majeure partie des activités du site. Plus de cinquante salariés et une quarantaine d’éleveurs sont concernés localement.

file-Caillor, implantée depuis plus de 40 ans à Sarbazan (40), devrait stopper la plupart de ses activités.
Caillor, implantée depuis plus de 40 ans à Sarbazan (40), devrait stopper la plupart de ses activités.

Fondée en 1977, sous l’impulsion de Jean-Louis Lespes en particulier, cette entreprise historique du tissu agroalimentaire landais est spécialisée dans la production de la caille fermière des Landes. En 2006, Caillor avait été rachetée par le groupe catalan Urgasa, leader espagnol de la caille et propriété de José Solé-Bertran.

Le couvoir et l’abattoir, qui avait été intégralement modernisé en 2016, devraient être concernés par cette fermeture. Seules les activités de sélection génétique et de production d’œufs consommation seraient conservées. Pour l’heure, les dirigeants ont informé oralement les salariés. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devrait être activé dans les prochains jours ou semaines. Selon les premières annonces, 57 des 77 emplois pourraient être supprimés.

Un contexte inquiétant

Au niveau de l’amont de la filière, cette fermeture devrait impliquer l’abandon de l’activité pour la quarantaine d’éleveurs de cailles installée dans les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques. Les responsables locaux du site de Sarbazan ont entrepris de les informer de la situation depuis lundi.
Leur production représente un parc d’environ une soixantaine de bâtiments d’élevage (les cailles sont élevées au sol dans des bâtiments de 400 m2 généralement, spécifiquement aménagés), pour un volume annuel d’environ 20 millions de cailles, selon les données communiquées par Caillor lors de précédents exercices. Les élevages ne redémarreront donc pas à l’issue du vide sanitaire observé en ce moment par la plupart d’entre eux suite à l’épizootie d’influenza aviaire.

«Cette fermeture pourrait signifier la disparition de cette production historique de notre département, articulée notamment autour du label rouge caille fermière des Landes, déplore Michel Larrère, secrétaire général de la FDSEA 40, lui-même producteur de cette volaille. Depuis une dizaine d’années, le développement de la production et la dynamique d’investissement avaient été freinés par les changements au niveau de la réglementation ICPE (installations classées protection de l’environnement)… Sans doute que les nouveaux propriétaires ne sont pas parvenus à insuffler un nouvel élan et ont peut-être commis des erreurs de gestion. Pourtant, le potentiel était bien là en matière de débouchés».

Cette annonce intervient aussi dans le contexte général d’une filière avicole du Sud-Ouest fortement fragilisée par un quatrième épisode d’influenza aviaire. «On sait que les indemnisations pour les entreprises d’aval, telles que celle-ci, ont probablement été un peu basses au regard des pertes subies lors des précédentes crises, poursuit Michel Larrère. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’être inquiets plus largement pour les opérateurs de la filière avicole».

F. Brèthes

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