L’épizootie d'influenza aviaire repart de plus belle dans l’Ouest
Lors d’un point avec la presse ce vendredi 11 mars, le cabinet du ministre de l’Agriculture a indiqué que le nombre de foyers d’influenza aviaire avait triplé en 5 jours dans le Grand Ouest. «À date», on en dénombrait 238, contre 74 le 6 mars. Une grande partie de ces foyers se concentre en Vendée, où l’on en dénombre 187, répartis sur plus de 100 communes.
Alors que l’épizootie d’influenza aviaire est en nette régression dans le Sud-Ouest, elle a resurgi de manière inquiétante dans le Grand Ouest de la France ces dernières semaines. Sont concernés quatre départements : la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres. Les 74 foyers infectés le 4 mars sont passés à 238 en l’espace d’une semaine, dont 187 dans le seul département de la Vendée. «Environ une centaine de communes vendéennes sont touchées», a précisé un proche du ministre.
Pour juguler cette épizootie, le ministère de l’Agriculture a décidé de renforcer les mesures sanitaires. Ainsi, le dépeuplement des élevages de volailles sera effectué dans un périmètre de 20 km autour des foyers contaminés contre 5 km auparavant. «On a éliminé environ 1,2 million d’animaux et on estime qu’il en reste encore trois millions à abattre» a indiqué le 11 mars une source du ministère de l’Agriculture.
La reprise menacée faute de reproducteurs ?
La suspension des expéditions de poussins et d’œufs à couver décidée le 6 mars inquiète fortement les éleveurs du Sud-Ouest. En effet, la reprise des élevages était prévue pour la fin de ce mois de mars, mais le Grand Ouest, notamment la Vendée, constitue un vivier exclusif de reproducteurs.
Mais, une instruction parue le 10 mars autorise les expéditions de poussins et d’œufs issus de zones réglementées sous réserve de respecter un protocole des mesures sanitaires «très strictes», établi avec le concours de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et de la direction générale de l’alimentation (DGAL). «À date, il n’y a pas de sujet de rupture d’approvisionnement» comprenant des contrôles sanitaires et la décontamination des camions
Une épizootie supérieure à la précédente
Sur le plan national, l’influenza aviaire 2021-2022, avec plus de 600 cas confirmés et plus de 5 millions de volailles abattues a d’ores et déjà dépassé celle de 2020-2021. Au ministère, on ne cache pas d’ailleurs «vouloir tirer les leçons de ce nouvel épisode» qui devrait avoir des causes multiples. Placé sur des couloirs migrateurs remontant et descendant, le Grand Ouest est exposé au virus aéroporté.
«Le virus est particulièrement agressif, la diffusion de proche en proche est aussi un facteur et il ne faut pas exclure des défauts de sécurité», a-t-on expliqué au ministère. Les experts de l’Anses travaillent sur les causes de cette résurgence. Avec le concours de ses services et des organisations agricoles dont il a souligné «l’esprit de responsabilité et la solidarité», le ministère espère «assainir complètement la zone avant la fin avril. Mais le plus vite possible sera le mieux».