L’éradication de la flavescence dorée est une priorité
Le jeudi 24 mars s’est tenu la réunion de la section flavescence dorée du conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cropsav) pour les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques à la maison de l’agriculture de Pau. Cette réunion a lieu chaque année et permet d’établir l’arrêté préfectoral départemental visant à organiser la lutte contre cette maladie et son vecteur.
Cet arrêté préfectoral précise les modalités de mise en œuvre de la lutte contre l’agent vecteur de la flavescence dorée (la cicadelle scaphoïdeus titanus) et liste les communes entrant dans le périmètre de lutte obligatoire. Il définit les modalités de définition du périmètre de lutte, de la surveillance obligatoire, de l’arrachage des ceps de vigne contaminés, de la lutte contre le vecteur et les dispositions supplémentaires relatives aux vignes mères de porte-greffe.
«Si la présence de la flavescence dorée n’est pas un phénomène nouveau dans la région, l’éradiquer reste une priorité», souligne Sylvie Désiré, animatrice FDGDON des Pyrénées-Atlantiques. Cette maladie très contagieuse, est véhiculée par la cicadelle (scaphoïdeus titanus) présente dans les vignes.
L’enjeu est donc de maîtriser les populations de cicadelles pour stopper le développement de la maladie sur les vignes. Ainsi, des pièges chromatiques — pièges de couleur jaune qui attirent les insectes adultes, permettant ainsi d’effectuer une évaluation — sont placés fin juillet dans les parcelles. Puis, dès le mois de septembre, des prospections sont menées pour déterminer la présence de pieds potentiellement contaminés.
Prospection et traitement
En 2015, la présence de la flavescence a particulièrement été forte dans le secteur du Jurançon notamment autour de Monein et ses alentours. «Près de 400 hectares du vignoble du Jurançon ont été prospectés. Collectivement, tous les viticulteurs se sont unis au travail des techniciens de la FDGDON dans cette recherche», souligne Henri Estreboou, président de la cave de Gan.
Ce tour des vignobles a permis ainsi de distinguer les ceps de vigne contaminés pour d’abord les faire analyser avant de les arracher. Une observation particulièrement compliquée puisque la maladie se manifeste différemment selon les cépages. «Certains cépages, notamment de blanc, expriment très faiblement la contamination, rendant la prospection très compliquée. Il est alors très difficile de juger». La flavescence dorée est un fléau qui présente un grand danger pour la filière. «La maîtriser est essentiel afin de limiter les pertes de récolte importantes», déplore le président.
Du côté du Madiran, la prospection sur le long terme porte peu à peu ses fruits. «Les suivis réalisés depuis plusieurs années ont permis d’observer une stabilisation voire une diminution des cas, constate Laurent Oustry, directeur de la Maison des vins de Madiran. Mais il reste encore des secteurs à explorer».
Si cette recherche est obligatoire en conventionnel ou en agriculture biologique, le traitement insecticide l’est aussi dans le périmètre de lutte (PLO). Mais à différents niveaux. Pour cela, la DRAAF-SRAL a répertorié les communes. «Des symptômes de la maladie ont été découverts sur Monein et les communes limitrophes considérées jusqu’alors comme communes à risque», rappelle l’animatrice de la FDGDON.
Dans les Landes la zone contaminée concerne désormais 89% de la surface viticole (1.594 hectares sur 1.997). Quatre-vingt-dix communes figurent dans le périmètre de lutte, qui consiste notamment à une surveillance par piégeage. L’an dernier, les 78 pièges répartis dans 37 communes ont conduit à la capture de trois individus seulement. Le seuil de déclenchement d’un traitement insecticide supplémentaire n’a donc pas été dépassé. En plus de ce piégeage, une prospection du vignoble est également réalisée en septembre. Elle a concerné l’an passé 315 hectares et a conduit à l’arrachage de 150 ceps de vigne.
Classement des communes
Les communes sont donc classées dans quatre catégories. Dans la première catégorie, les communes concernées doivent procéder à deux traitements obligatoires et un autre en fonction du piégeage de la cicadelle en juillet/août. «Durant l’été, un piège sera posé dans l’une des parcelles de la commune. Si ce dernier attire des cicadelles, un troisième traitement devra être appliqué».
Les communes inscrites dans la deuxième catégorie doivent uniquement effectuer deux traitements. Les communes qui entrent dans la troisième catégorie doivent procéder à un traitement obligatoire et un autre dans l’éventualité. «Tout comme dans la première catégorie, les résultats du piégeage de la cicadelle adulte seront déterminants dans la mise en place d’un second traitement», ajoute Sylvie Désiré.
Et les communes de la quatrième catégorie sont soumises à un seul traitement. «Ce sont des communes limitrophes qui sont concernées. Elles sont classées dans le périmètre car elles sont considérées à risque».
Toutes les dates de déclenchement des traitements obligatoires contre la cicadelle de la flavescence dorée seront communiquées dans le bulletin de santé du végétal vigne et relayées par la FDGDON et les syndicats viticoles des secteurs. Cette surveillance concerne les propriétaires ou détenteurs de vignes (viticulteurs, propriétaires privés, communes…).
Contact: Sylvie Désiré, Tél.: 05.59.90.18.52/06.62.28.84.95
» Secteur Madiran- Communes de troisième catégorie: Moncaup, Corbère-Abères, Gayon, Bétracq, Séméacq-Blachon, Moncla, Conchez-de-Béarn, Cadillon, Mont-Disse, Arricau-Bordes, Arrosès, Tadousse-Ussau et Vialer. » Secteur Jurançon- Communes de première catégorie: Abos, Cuqueron, Monein, Lahourcade, Parbayse, Gan, Est Lasseube (sections BI et BH), Est Lasseubetat (section A) » Hors appellation- Communes de deuxième catégorie: Cabidos, Garlin, Lacadée, Malaussanne et Orthez. |