Aller au contenu principal

Les clés d'un désherbage réussi

La présence de mauvaises herbes dans le maïs se traduit toujours pour la culture, par la nuisibilité des adventices. Arvalis, qui a mené une série d'essais partout en France, livre quelques conseils.

La compétition entre maïs et adventices est élevée à tous les niveaux : concurrence pour l’eau, les minéraux, la lumière. D’une part, le gradient de pression des adventices (somme des poids attribués aux adventices en fonction de la difficulté à être maîtrisées) dans le sud aquitain est réalisé en grosse partie par les graminées : digitaires et panics mais les sétaires progressent de plus en plus notamment en culture sans labour. D’autre part, des espèces restent difficiles à dominer comme le datura, la lampourde, la véronique, la mercuriale, le pourpier, les phytolaccas…
Les essais menés par Arvalis et ses partenaires partout en France montrent que l’utilisation d’un anti-graminée racinaire reste la base du raisonnement du désherbage. Le tableau ci-contre permet de voir les points forts et les points faibles de chaque produit : les spectres sont quasi identiques sauf pour le Juan qui est très en retrait. Le choix se fera sur un compromis entre prix, sélectivité (surtout en sol battant) et efficacité en conditions sèches sachant que tous ces produits sont applicables en pré levée ou post-levée précoce (graminées inférieures à 2 feuilles) si le sol est trop sec au moment du semis.

Ensuite, selon le cortège de dicotylédones de la parcelle, plusieurs stratégies peuvent s’envisager :

» Dicotylédones classiques uniquement - Le désherbage en un seul passage est possible, soit en complétant par un anti-dicotylédone spécifique à base de pendiméthaline ou d’isoxaflutole (spectre plus large), soit choisir un produit pré formulé contenant les deux racinaires

» Dicotylédones complexes - La stratégie pré levée puis post-levée sera la mieux adaptée.

» Spécial « datura, lampourde » - Dans les cas de forte pression datura ou lampourde, la stratégie de tout en post restera la plus intéressante avec une application précoce selon les situations. Ensuite réaliser la deuxième intervention avec du Camix/Calibra, aussi tard que possible.

Optimiser la pulvérisation

Le choix du type de buse est un élément important d’une pulvérisation réussie car il conditionne la hauteur de la rampe, et ainsi une plus ou moins grande sensibilité au vent. Pour une buse à 110°, la hauteur de rampe doit être à 50 cm du sol pour obtenir le triple recouvrement. Pour une buse à 80°, la hauteur de rampe doit être à 80 cm du sol pour obtenir le triple recouvrement. Il faut aussi ajuster la pression et la mesurer avec précision : respecter les recommandations du constructeur mentionnées dans leur tableau de gammes (adéquation entre pression et débit en litres/minute). Un écart de 500 g de pression peut faire varier le volume/ha de 10 %.

Choix de buse et pression

Il faut tenir compte du vent, ennemi de la pulvérisation : outre l’interdiction de traiter par vent supérieur à 19 km/h, il faut limiter la dérive de pulvérisation entraînant une mauvaise qualité de pulvérisation et une mauvaise répartition au sol. Se donner les moyens de supprimer la dérive, c’est assurer une bonne protection de la culture, des cultures voisines (sélectivité !), des jardins, des fossés…
Pour être sûr du choix de buse et de pression de fonctionnement, Arvalis met à disposition un outil en ligne : http://oad.arvalis-infos.fr/choixbuses/FR/PAGE_IDV023.php.
Pour optimiser l’efficacité des produits racinaires, une chose à retenir : l’humidité du sol. Véritable taxi pour la matière active, l’eau permet de véhiculer ces matières vers les racines de la plante qui ne peuvent les absorber que sous forme dissoute. Une partie de la matière active peut se retrouver sous forme adsorbée par le complexe argilo-humique. Cette contrainte n’interfère que sur la dose en elle-même du produit mais pas sur le choix de traiter ou non.
En cas de conditions sèches, les produits peuvent se réactiver avec le retour de la pluie mais certaines matières actives sont plus sensibles que d’autres. L’idéal est qu’il pleuve 10 à 15 mm dans les 10 jours qui suivent le semis. Voici une règle de décision donnant une grande tendance :
» Si le sol est à la capacité au champ : traitement, quelles que soient les prévisions météo.
» Si sol à 50 % de la capacité au champ + 10 jours de sec annoncés : décaler le traitement.
» Si sol à 50 % de la capacité au champ + pluie annoncée : traitement.

Le contexte environnemental

L’enjeu du désherbage du maïs est de maîtriser techniquement et économiquement les mauvaises herbes tout en limitant l’impact sur l’environnement. Même si c’est une culture utilisant peu de produits phytosanitaires, l’essentiel est composé d’herbicides qui d’une part sont appliqués au printemps dans un intervalle de temps très court. D’autre part, une proportion importante de la culture du maïs en France occupe des parcelles difficiles à valoriser autrement, notamment des fonds de vallées souvent proches des eaux superficielles. Voici quelques pistes de travail sur les stratégies à mettre en œuvre au sein d’un bassin versant.
» Gestion des chloroacétamides - Il faut éviter la mono-utilisation de produit et panacher les matières actives même si elles ne sont plus très nombreuses. En outre, la réduction de la dose de l’anti-graminée racinaire associé à Adengo/Koloss ou d’un Camix/Calibra permet de maintenir une efficacité sur les graminées même s’il faudra entrevoir un rattrapage sur les graminées.
» Tout en post sans chloroacétamide - C’est une stratégie plus délicate à mettre en œuvre car il faut obtenir à la fois l’hygrométrie et la température, un sol portant et des conditions météorologiques favorables avant et après le traitement. Toutefois, elle n’est pas impossible surtout si on réserve cette stratégie aux parcelles les plus exposées au transfert. Elle est basée sur l’association de tricétone et de sulfonylurée ; il faudra cependant veiller à ne pas faire apparaître de résistance à cette dernière.
» Stratos Ultra - Utilisable uniquement sur des variétés résistantes, c’est une stratégie qui n’est intéressante que pour lutter contre les graminées vivaces. En effet, sa très bonne efficacité sur les graminées annuelles dès la dose de 1 l/ha permet de limiter les échecs possibles du tout en post. C’est un bon moyen d’alterner avec l’utilisation des sulfonylurées.
» Introduire une ou des interventions mécaniques - Plusieurs possibilités s’offrent aux agriculteurs comme le montre le tableau ci-joint avec des efficacités variables. La stratégie faisant intervenir le désherbinage présente un risque vu la difficulté de réunir les conditions nécessaires à un positionnement optimal à la fois du traitement chimique du rang et du binage de l’inter-rang.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

la surtaxe Trump revient sur le tapis

Les filières alimentaires du bassin de l’Adour demeurent dans l’attente de voir ou non l’application de potentielles surtaxes…

Vendanges : lever les freins à l’insertion et répondre au problème de main-d’œuvre

Pour cette campagne 2024, l’Anefa 64, l’association Transition et la commune de Monein ont uni leurs forces au profit d’un…

AOP Ossau-Iraty : une adaptation aux réalités du territoire

Pour répondre aux défis climatique et économique, et ainsi être mieux en phase avec son temps, le syndicat de défense de l’AOP…

Dans les Landes, la FDSEA et JA sont passés à l’action

Dans la soirée de ce dimanche 17 novembre, la FDSEA des Landes et Jeunes Agriculteurs ont entamé, comme prévu, un…

FCO : la FDSEA en alerte face à la rupture de stock de vaccins

Face à l’expansion de la maladie, la FDSEA est mobilisée.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon