Les deux vins de prestige de l’appellation Saint Mont ont été assemblés
Vin icône de l’AOC Saint Mont et reflet du patrimoine ampélographique unique du piémont pyrénéen, le Faîte rassemble chaque hiver des grands noms du vin et de la gastronomie lors de l’assemblage. Un événement devenu incontournable et emblématique de l’appellation gasconne.
C’est au monastère de Saint-Mont qu’Olivier Dabadie, président de Plaimont, et Éric Fitan, président de l’appellation Saint Mont, faisaient déguster ce lundi 14 mars le Faîte rouge 2020 et le Faîte blanc 2021 aux restaurateurs, cavistes et sommeliers. Parrainé par le master of wine Andy Howard, rédacteur pour Décanter, une revue mensuelle vendue dans 90 pays, et Christian Péchoutre, meilleur ouvrier de France sommelier ayant officié chez Michel Guérard, l’événement s’est écoulé dans l’ambiance studieuse et chaleureuse qui caractérise les grands moments.
Parfaitement orchestrée par le directeur Olivier Bourdet-Pees, présentateur avisé et plein de sincérité, la longue déclinaison s’agrémentait de commentaires ciblés des parrains. On évoquait la minéralité, la patine, la tension, l’énergie, le caractère bien tranché, le développement aromatique et même l’ambition de ces différents assemblages destinés à élire les deux cuvées commercialisées en édition limitée, chez les cavistes et à la carte de grands restaurants.
Un moment d’excellence
À l’heure des résultats, c’est l’échantillon 4 qui est sorti du lot dans les deux couleurs. Le Faîte rouge 2020 sera un assemblage de tannat (75%), de pinenc (15%), et de cabernet-sauvignon (10%) provenant des sols argilo-calcaires du terroir de Plaisance (20%), du terroir à graviers et sables fauves d’Aignan (25%) et des argiles à galets du terroir de Saint-Mont (55%).
Selon l’expert britannique, «l’attaque en bouche témoigne de la grande maturité du millésime 2020. Une finale particulièrement longue avec des notes d’épices et de fruits noirs, signe de gourmandise et d’un très grand potentiel de vieillissement.»
En blanc, le Faîte 2021 sera un assemblage de 95% de gros manseng, d’arrufiac et petit courbu. Les raisins sont issus de parcelles de sables et d’argiles, sur des expositions nord-ouest. «C’est une belle révélation pensée pour un vin de garde : bouche ample, bien en place, avec une acidité qui affirme que nous sommes bien à Saint Mont. C’est un grand vin blanc pour la table, la gastronomie, les moments chaleureux… Saint Mont a la gueule du terroir et la gueule des vignerons qui le font» dira joliment Christian Pechoutre.
Après sa mise en bouteille, le Faîte sera cacheté de cire et habillé d’une étiquette en bois : une coutume pratiquée autrefois par les vignerons qui conservaient leurs bouteilles d’exception sous terre et dans l’argile. Seule une étiquette en bois pouvait rester intacte dans ces conditions.
Après avoir salué le travail des vignerons sur ce millésime le plus pluvieux de l’AOC Saint Mont de ces quarante dernières années, le directeur Olivier Bourdet-Pees ne cachera pas que ce «millésime marquera ma carrière tant les conditions qu’on a vécues ont été compliquées.» Quant au président Éric Fitan, il soulignait avoir «besoin des impressions des consommateurs pour nous aider à identifier les plus belles cuvées de Saint Mont. Un jury international, 130 participants également internationaux avec des Chinois, des Hollandais, des Allemands et le besoin de se retrouver… Oui vraiment on a passé un super moment tous ensemble.»
Gilbert Delahaye