Les élevages aquitains sont en danger
De la flambée du prix des céréales au dossier d'expansion des nouvelles «zones vulnérables», les élevages aquitains sont de plus en plus fragilisés. Des mesures sont demandées.
La chambre régionale d'agriculture a effectué sa rentrée le 12 septembre dernier à Bordeaux. Et l'actualité agricole de cette rentrée est sans conteste focalisée sur la flambée des prix des céréales qui, en 3 mois, ont progressé en passant de 200 €/t à plus de 250 €/t. Cette hausse plombe les coûts de revient de tous les élevages mais elle pénalise doublement ceux qui produisent leurs fourrages en sec pour lesquels, cette année pour cause de sécheresse, les rendements fourragers ne sont pas au rendez-vous.
Ce problème est démultiplié pour les élevages sous signe de qualité. Ces derniers, ne serait-ce que pour respecter leurs cahiers des charges de production, ont en effet des durées d'alimentation plus longues qu'en élevage traditionnel et donc des niveaux de charges de production encore plus élevés. La place de cette forme d'élevage dans le paysage agricole aquitain est en jeu. Mesures d'urgence réclamées
« En moyenne, pour un éleveur laitier d'un troupeau de 100 vaches, l'augmentation des coûts de production liée à la hausse du coût de l'alimentation est de l'ordre de 50 000 euros par an », explique Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine. Des surcoûts qui s'avèrent aujourd'hui difficiles à répercuter à la consommation. Ainsi l'agriculture se retrouve, encore et toujours, entre le marteau et l'enclume, avec « d'un côté les cours des matières premières qui s'envolent et de l'autre, des marchés qui n'absorbent pas les augmentations de prix de revient ». Certains marchés ont bénéficié depuis deux ans d'un « lissage » gràce aux transformateurs qui acceptaient d'absorber ces surcoûts. « Aujourd'hui, les limites de cette temporisation ont été atteintes, poursuit le président de la chambre régionale d'agriculture, et le libéralisme dont on nous vantait les vertus n'a pas prouvé son efficacité. Nous attendons une décision du gouvernement pour rétablir un mécanisme de stabilisation des prix ».
Pour l'heure, les professionnels agricoles demandent des mesures d'urgence sous forme d'aides à la trésorerie à taux de remboursement variables. Et sur le plus long terme ? « On sait que la France, seule, ne peut rien faire si le libéralisme ne peut pas être remis en cause » répond Dominique Graciet. Les collectivités locales sont aussi sollicitées pour la mise en place d'un plan « sécheresse » qui pourrait se traduire par le financement des coûts (semences, frais de récolte) liés à la mise en place de cultures dérobées de type ray-grass après mais. Un autre dossier chaud est sur le grill : la définition des zones vulnérables. Un dossier qui constitue là aussi un danger dans les élevages aquitains. En effet, les nouvelles propositions de l'administration conduiraient à multiplier par trois le nombre d'exploitations à accompagner pour la mise aux normes, avec au final un risque élevé de voir bon nombre de producteurs mettre la clef sous la porte. « On assiste à une mascarade de concertation », dénonce avec vigueur Dominique Graciet en évoquant la proposition faite le 11 septembre à Toulouse. « On voulait être associés en amont mais on a constaté ce jour-là une forte progression de ces zones vulnérables qui nous a été présentée sur des cartes illisibles ». Sur ce dossier, « les zones les plus concernées sont sur les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et le Gers, explique le président de la chambre régionale d'agriculture. Bien sûr, on va intervenir dans le débat public, mais on va droit au conflit et le risque de perte de nouveaux élevages est élevé ». Marie-Noëlle Charles « Origine Monde »
Les 20, 21 et 22 mai prochains, se tiendra à Bordeaux le congrès bisannuel de l'organisation non gouvernementale « Origine Monde » qui oeuvre, via ses 300 adhérents répartis à travers le monde, pour les produits liés à l'origine.
Prospectives
Sur le long terme, les travaux liés au grand projet de mutualisation, qui vise à affiner l'offre des services et à optimiser le conseil des chambres départementales alliées à la chambre régionale, se poursuivent. D'autre part, deux études ont été lancées. La première vise à établir une photographie de l'agriculture régionale pour estimer l'impact de la future PAC. La seconde étude a pour mission d'optimiser l'innovation et le transfert de connaissances dans toutes les filières.
Ce problème est démultiplié pour les élevages sous signe de qualité. Ces derniers, ne serait-ce que pour respecter leurs cahiers des charges de production, ont en effet des durées d'alimentation plus longues qu'en élevage traditionnel et donc des niveaux de charges de production encore plus élevés. La place de cette forme d'élevage dans le paysage agricole aquitain est en jeu. Mesures d'urgence réclamées
« En moyenne, pour un éleveur laitier d'un troupeau de 100 vaches, l'augmentation des coûts de production liée à la hausse du coût de l'alimentation est de l'ordre de 50 000 euros par an », explique Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine. Des surcoûts qui s'avèrent aujourd'hui difficiles à répercuter à la consommation. Ainsi l'agriculture se retrouve, encore et toujours, entre le marteau et l'enclume, avec « d'un côté les cours des matières premières qui s'envolent et de l'autre, des marchés qui n'absorbent pas les augmentations de prix de revient ». Certains marchés ont bénéficié depuis deux ans d'un « lissage » gràce aux transformateurs qui acceptaient d'absorber ces surcoûts. « Aujourd'hui, les limites de cette temporisation ont été atteintes, poursuit le président de la chambre régionale d'agriculture, et le libéralisme dont on nous vantait les vertus n'a pas prouvé son efficacité. Nous attendons une décision du gouvernement pour rétablir un mécanisme de stabilisation des prix ».
Pour l'heure, les professionnels agricoles demandent des mesures d'urgence sous forme d'aides à la trésorerie à taux de remboursement variables. Et sur le plus long terme ? « On sait que la France, seule, ne peut rien faire si le libéralisme ne peut pas être remis en cause » répond Dominique Graciet. Les collectivités locales sont aussi sollicitées pour la mise en place d'un plan « sécheresse » qui pourrait se traduire par le financement des coûts (semences, frais de récolte) liés à la mise en place de cultures dérobées de type ray-grass après mais. Un autre dossier chaud est sur le grill : la définition des zones vulnérables. Un dossier qui constitue là aussi un danger dans les élevages aquitains. En effet, les nouvelles propositions de l'administration conduiraient à multiplier par trois le nombre d'exploitations à accompagner pour la mise aux normes, avec au final un risque élevé de voir bon nombre de producteurs mettre la clef sous la porte. « On assiste à une mascarade de concertation », dénonce avec vigueur Dominique Graciet en évoquant la proposition faite le 11 septembre à Toulouse. « On voulait être associés en amont mais on a constaté ce jour-là une forte progression de ces zones vulnérables qui nous a été présentée sur des cartes illisibles ». Sur ce dossier, « les zones les plus concernées sont sur les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et le Gers, explique le président de la chambre régionale d'agriculture. Bien sûr, on va intervenir dans le débat public, mais on va droit au conflit et le risque de perte de nouveaux élevages est élevé ». Marie-Noëlle Charles « Origine Monde »
Les 20, 21 et 22 mai prochains, se tiendra à Bordeaux le congrès bisannuel de l'organisation non gouvernementale « Origine Monde » qui oeuvre, via ses 300 adhérents répartis à travers le monde, pour les produits liés à l'origine.
Prospectives
Sur le long terme, les travaux liés au grand projet de mutualisation, qui vise à affiner l'offre des services et à optimiser le conseil des chambres départementales alliées à la chambre régionale, se poursuivent. D'autre part, deux études ont été lancées. La première vise à établir une photographie de l'agriculture régionale pour estimer l'impact de la future PAC. La seconde étude a pour mission d'optimiser l'innovation et le transfert de connaissances dans toutes les filières.