Les éleveurs de palmipèdes et de volailles perdent patience
Toujours en attente du paiement complet des indemnisations promises par les différents ministres, la patience des producteurs de volailles et de palmipèdes des Landes et des Pyrénées-Atlantiques a des limites. Tel est le message qu’ils ont adressé, ce jeudi 7 septembre, en filtrant, à l’appel des FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, plusieurs axes routiers de la région comme à Pau, Bayonne, Hagetmau, Saint-Sever, Aire-sur-l’Adour, Tartas…
Les éleveurs victimes des deux crises sanitaires consécutives aux épizooties d’influenza aviaire de ce début d’année (H5N8) et de 2016 (H5N1) attendent toujours la plus grosse partie de leurs indemnités. En effet, le précédent gouvernement est parti sans tenir ses multiples promesses d’une indemnisation complète — qu'il n'avait même pas financées —, et le nouveau gouvernement tergiverse.
Quelques acomptes d’indemnités sont arrivés au compte-gouttes sur les exploitations. La totalité de leur versement est attendue ce mois de septembre, après avoir été promise en mars, en avril, en juin… Or, ces acomptes ne représentent que 50 à 75% du total des indemnités attendues, ce qui est notoirement insuffisant pour prendre en compte la totalité des pertes financières engendrées par tout le temps de non-production.
Des retards en cascade
De plus, l’activité des éleveurs ne reviendra à la normale, au mieux, qu’en septembre. Après plusieurs semaines d’inactivité, voire de dépeuplement, les couvoirs ne peuvent pas, du jour au lendemain, répondre à la demande de canetons et ont besoin d’une période d’adaptation pour retrouver une production normale. Or, les pertes de revenus enregistrées après le 29 mai, date officielle de la reprise, ne sont toujours pas prises en compte.
Ces retards s’ajoutent à ceux du paiement des soldes de la PAC de 2015 et 2016, au coup de rabot fait sur la PAC 2017, à deux années de MAEC et de conversion bio toujours pas réglées, aux aides à l’investissement encore en attente…
L’État se décrédibilise
Autant dire que la crédibilité de l’État vis-à-vis des producteurs, des entreprises et des banques est sérieusement mise à mal par ces tergiversations que plus d’un considèrent comme du mépris… En ne finançant pas correctement ses promesses, le gouvernement expose la région et les filières avicoles et palmipèdes à des situations humaines qui deviennent impossibles à maîtriser.
La colère et l’exaspération des éleveurs de volailles et de palmipèdes semblent à leur comble. Faute d’une réponse adéquate — notamment du Premier ministre qui est attendu ce vendredi 8 septembre pour inaugurer la foire de Pau —, les blocages routiers pourraient se poursuivre et s’amplifier dans les jours à venir.
Benoît Lalanne