Les éleveurs landais à la rencontre de la grande distribution
Les filières animales et leurs éleveurs doivent faire face depuis des mois à la flambée du prix des matières premières. Céréales et soja affichent la plus grande hausse (+20%), mais énergie et charges salariales augmentent aussi (+4%). Cette situation suscite de vives inquiétudes tant du côté des entreprises d'aval, notamment lorsqu'elles appliquent le principe d'indexation, que du côté des éleveurs.
Les responsables de la FDSEA et des JA des Landes (Nicolas Lapeyre, Jérémy Lapeyre, Jacques Dufréchou, Christophe Barrailh et Laurent Baillet) ont été reçus par les représentants du groupe Guyenne et Gascogne : Â Nathalie Courgue, Serge Prête, Eric Martin
À la mi-septembre, la FDSEA et les JA des Landes ont sollicité les principales centrales d'achat s'approvisionnant dans le département. Au total, cinq plateformes de la grande distribution ont été contactées. Le jeudi 20 septembre, les représentants des éleveurs des deux syndicats ont démarré leur tournée par un entretien avec les responsables du groupe Guyenne et Gascogne (intégré au groupe Carrefour depuis le 28 juin de cette année). Ils ont ainsi pu échanger et interpeller le directeur «achat et logistique» du groupe qui était accompagné de ses responsables d'achats (boucherie, produits frais, lait, volailles).
Christophe Barrailh, président de la FDSEA 40 a exposé les inquiétudes des éleveurs et leurs attentes «explosion des charges dans nos exploitations d'élevage et volatilité fragilisent terriblement nos systèmes. La posture de la grande distribution sur la préservation du pouvoir d'achat du ménage français est une façade qui ne peut plus tenir. Il faut expliquer aux Français la nécessité d'augmenter les prix et surtout les rassurer en leur montrant les vrais chiffres: on parle de quelques centimes d'euros sur un kilo de viande!». Il rappelait aussi l'importance du système d'indexation de certaines filières landaises, lesquelles ne peuvent absorber la hausse des coûts en élevage sans en répercuter le moindre centime.
Nicolas Lapeyre, éleveur de volaille et bovins, et président de la section viande bovine, précisait que l'engraissement d'une vache lui coûte désormais 450 euros de plus que l'an passé. «Sur mon exploitation, un emploi de salarié est aujourd'hui en jeu. Et pour autant, le travail restera le même».
Même inquiétude chez Laurent Baillet, producteur de lait et président de la section laitière qui constate une dramatique hémorragie dans sa filière: «nous étions 400 producteurs en 2009; aujourd'hui, nous ne sommes plus que 220. Les charges sur mon exploitation, ont grimpé de 50%. Au final, c'est de 4,5 ct sur un litre de lait dont on parle». Écoute attentive Les responsables de Guyenne et Gascogne ont eu une écoute attentive, rappelant qu'en temps de crise, ils avaient toujours été au côté des producteurs.
Ce à quoi le président rétorquait que l'on ne peut plus désormais «se satisfaire du curatif». Selon lui, «il faut aujourd'hui construire une nouvelle base et décider ensemble d'expliquer sans dramatiser qu'une hausse des prix à la consommation est incontournable». Le directeur d'acquiescer: «Nous sommes prêts à vous suivre et le message sera passé à Paris», assurait-il encourageant les professionnels à poursuivre leur tournée des GMS: «Nous avons toujours soutenu les filières avec lesquelles nous travaillons. Mais nous sommes dans un milieu très concurrentiel et nous ne suivrons sur le long terme que si les autres enseignes jouent le jeu». C. G.
Même inquiétude chez Laurent Baillet, producteur de lait et président de la section laitière qui constate une dramatique hémorragie dans sa filière: «nous étions 400 producteurs en 2009; aujourd'hui, nous ne sommes plus que 220. Les charges sur mon exploitation, ont grimpé de 50%. Au final, c'est de 4,5 ct sur un litre de lait dont on parle». Écoute attentive Les responsables de Guyenne et Gascogne ont eu une écoute attentive, rappelant qu'en temps de crise, ils avaient toujours été au côté des producteurs.
Ce à quoi le président rétorquait que l'on ne peut plus désormais «se satisfaire du curatif». Selon lui, «il faut aujourd'hui construire une nouvelle base et décider ensemble d'expliquer sans dramatiser qu'une hausse des prix à la consommation est incontournable». Le directeur d'acquiescer: «Nous sommes prêts à vous suivre et le message sera passé à Paris», assurait-il encourageant les professionnels à poursuivre leur tournée des GMS: «Nous avons toujours soutenu les filières avec lesquelles nous travaillons. Mais nous sommes dans un milieu très concurrentiel et nous ne suivrons sur le long terme que si les autres enseignes jouent le jeu». C. G.