Les exports de blé français battent de nouveaux records
Les exportations de blé sont toujours abondantes vers les pays tiers comme vers nos partenaires européens. D'où des prévisions de disponibilités en forte baisse pour la fin de la campagne. Ce qui contribue à soutenir les prix.
Il va falloir balayer les silos ». Cette métaphore citée par un représentant du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, réuni le 8 décembre, illustre la modicité des disponibilités en blé qui risque de s'accentuer nettement dès la fin mars compte tenu du haut niveau de l'exportation vers les pays tiers.
Son estimation a été relevée de 100.000 t par le conseil spécialisé ce qui la porte à 11,6 Mt, nouveau record en perspective. Les ventes à l'Union européenne ayant été aussi réévaluées de 170.000 t, le bilan prévisionnel export total ressort à 18,6 Mt, soit 7 % de plus que la déjà très bonne campagne 2009/2010.
Avec les chargements attendus d'ici à la fin de l'année, 8 Mt de blé tendre auront été embarquées à destination des pays tiers à la première moitié de la campagne. Et cela en tenant compte d'un stock de report important en début de campagne, 3,4 Mt, et d'une collecte réajustée en hausse de 170.000 t, à 32,2 Mt. Il s'agit de l'une des plus importantes de ces dernières années, surtout en volume collecté à cette période de la campagne : 21,8 Mt au 1er novembre, soit déjà 68 % de la collecte définitive prévue.
Les prix au plus haut
FranceAgriMer souligne, une fois encore, le rythme élevé des livraisons des producteurs aux organismes stockeurs qui est éventuellement lié à des besoins de trésorerie, mais aussi aux prix très attractifs actuels par rapport aux échéances plus éloignées : 238 € le 8 décembre, sur le marché à terme européen Euronext, échéance janvier 2011 contre 206 sur août. Sur le marché physique, à la date du 9 décembre, le prix du blé tendre, qualité standard, rendu port de Rouen était à son plus haut niveau depuis le début de la campagne, 236 €.
Pour parvenir à une estimation de stock de report bien mince, de 2,2 Mt, FranceAgriMer a donc dû, outre la révision de la collecte, rogner sur quelques postes dont les incorporations par les fabricants d'aliments du bétail : 4,6 Mt contre 4,7 annoncées en novembre. En fait, avec les perspectives actuelles de besoins, un stock de report de 2 Mt n'est pas impossible. La deuxième partie de la campagne sera très tendue.
L'orge bien orientée également
Les bilans blé dur n'ont pas subi de modification. Avec une collecte de 2,35 Mt et malgré un bon courant d'exportation, on se dirige vers un stock de report relativement lourd : 330.000 t. L'écart de prix s'est considérablement réduit, ce qui peut expliquer la diminution des emblavements.
Les bilans prévisionnels de l'orge ont été remaniés au niveau des incorporations dans l'alimentation du bétail, + 100.000 t, des exportations vers l'UE, + 140.000 t, en raison notamment d'une bonne demande de l'Allemagne en orge de brasserie. Alors que les exports pays tiers sont réduites de 100.000 t, malgré une présence soutenue de l'Arabie saoudite aux achats, en attendant l'arrivée de la récolte australienne. Le stock de report a été allégé, dans les bilans, de 200.000 t à 1,3 Mt. Les cours de l'orge, les derniers dans la hiérarchie des prix blé, mais, orge, sont tirés vers le haut par ceux du blé et se tiennent à 195 €, rendu Rouen.
Bonne moyenne pour le mais
Quant au mais, les prévisions de collecte de mais ont été revues à la baisse de 120.000 t, à 11,8 Mt, alors que les utilisations intérieures ont été relevées de 100.000 t, à 5,34 Mt, par le biais du poste alimentation animale augmenté de 100.000 t, à 3,2 Mt. Le mais, comme l'orge, se révèle comme un sérieux concurrent du blé, actuellement, gràce à un large écart de prix.
Les prévisions d'exportations de mais vers l'UE ont été portées à 5,1 Mt (+ 120.000 t) malgré la concurrence de nos partenaires de l'Est de l'UE, Roumains, Bulgares La prévision de stock de report a été ajustée sensiblement en baisse, - 350.000 t, pour se situer dans une bonne moyenne de 2,26 Mt.
Semis : 5 millions d'hectares de blé tendre Le ministère de l'Agriculture vient de publier ses premières estimations de semis de céréales et de colza d'hiver en 2010. Le blé tendre, avec 4,996 Mha retrouve le niveau le plus élevé de ces dernières années (5,06 Mha en 2008) soit une augmentation de 1,5 % sur l'an dernier et de 2,9 % sur la moyenne quinquennale. Ces surfaces supplémentaires sont en partie récupérées sur le blé dur qui accuse un recul de 17.000 ha par rapport à 2009, mais reste encore supérieur de 6,8 % à la moyenne de ces 5 dernières années. La baisse de surface est sensible en orge d'hiver qui, avec 1,145 Mha reculerait de 1,9 % par rapport à 2009 et de 6,4 % en moyenne quinquennale. Les semis de colza d'hiver progressent de 20.000 ha par rapport à 2009, avec 1,474 Mha, mais restent stables en moyenne quinquennale.